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 All Fucked Up [Solo]

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Sigmund von Einzbern
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Sigmund von Einzbern

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Influence : 2137
Occupation : Chercheur en alchimie

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MessageSujet: All Fucked Up [Solo]   All Fucked Up [Solo] EmptyLun 10 Déc - 16:48

La nuit avait été longue. Techniquement, il ne restait plus beaucoup d'heures de sommeil imaginaire à Sigmund. Avec ce qu'il venait de se passer, il n'avait même pas essayé de se rendormir. Allongé sur son lit, il avait pleuré encore longtemps. Chaque mot prononcé par Maï l'avait piqué comme une lance. Il se sentait minable, misérable et faible. C'était la pure vérité, il le savait, mais il ne l'avait jamais réalisé aussi clairement.

Il était complètement à la merci de la criminelle. Aucun échappatoire envisageable. Sigmund en arrivait à un point où son métier passait au second plan. Parce que s'il ne développait pas rapidement la formule qui lui permettait de tenir le coup depuis des mois, il ne donnait pas chère de sa peau. En quelque sortes, la visite surprise de la jeune femme avait été cordiale. Les deux colosses qui avaient quitté la pièce avec elle ne serait pas aussi passifs la prochaine fois.

Après environ... une heure ? Deux ? Tout ce temps passé à se lamenter, Sigmund s'était levé. Il devait être environ quatre heures, l'aube ne tarderait pas. Le sac avec les différents ingrédients était sur le lit. Pour l'heure, le scientifique ne l'ouvrit pas. D'un pas las, il se dirigea vers la chambre de son père. Seul le matelas avait été éventré, les criminels avaient eu la décence de ne toucher à rien d'autre. Malgré tout, l'alchimiste s'agenouilla au pied du lit en se prenant la tête à deux mains. La chambre de Friedrich von Einzbern était comme un sanctuaire pour lui. Un sanctuaire souillé.

Il ne pouvait pas prévenir le Prieuré. Pas demander de l'aide à l'Apothicariat. Si jamais un de ses collègues apprenait qu'il collaborait avec la pègre, consentement ou pas, Sigmund serait radié à vie. Avec ses derniers achats auprès de la verrerie Fletcher et de la boutique d'armes Mac Allister, il était littéralement sans le sou. Maï avait bien dit qu'elle lui fournirait plus d'ingrédients si besoin était, moyennement finances. Il n'avait pas de finances. S'il ne parvenait pas à créer son produit avec le contenu du sac, tout était fini.

Il l'ouvrit, fit l'inventaire. Fruit de berbéris, graines d'ergot, bien plus qu'il n'en faut. Ether et Quebrith dans de petites fioles. C'était les ressources qui allaient partir le plus vite. Fort heureusement, les fruits contenaient de l'éther, et les graines du quebrith. Donc ça devrait aller. C'était un soulagement. Vu la quantité, il aurait de quoi mener des expériences pendant au moins trois saisons. Il y allait avoir beaucoup d'échecs, beaucoup de pistes prometteuses qui finiraient par des cul-de-sac. Mais c'était à lui d'y arriver.

Incapable de s'endormir, incapable ne serait-ce que d'envisager dormir, Sigmund pris le sac et se rendit dans sa cuisine. C'était là qu'il avait installé le matériel livré par Fletcher. Il avait tout le nécessaire pour préparer la mixture magique. Il avait tellement besoin d'une dose, maintenant. Depuis des semaines, l'affaire avec Dagmar, les événements de la Fête de la Vie et maintenant Maï... le scientifique ne dormait plus que deux ou trois heures par nuit, quand il dormait. Il se nourrissait à peine, l'estomac constamment noué, de peur de voir quelqu'un débarquer chez lui. Déjà pas très sociable de base, il n'avait plus parlé à personne depuis des jours. Son responsable de département l'avait renvoyé chez lui pour la semaine. « Vous avez une tête à faire peur à un mort, von Einzbern », avait-il dit.

Face à tout ces ustensiles, Sigmund resta un instant désœuvré. Il devait mettre de l'ordre dans ses pensées, reprendre le fil de ses recherches. Où en était-il resté ? Quel dosage semblait le plus proche de la réalité ? Il remonta dans sa chambre, le temps d'attraper son cahier de notes. Il avait de longues journées de travail devant lui.
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Sigmund von Einzbern
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MessageSujet: Re: All Fucked Up [Solo]   All Fucked Up [Solo] EmptyLun 10 Déc - 16:48

Les étapes de préparation se ressemblaient, jour après jour. D'abord, il versait une fiole d'éther dans un récipient. Ensuite il nettoyait soigneusement la fiole. Puis, il récupérait le quebrith contenu dans les graines d'ergot, pour remplir une nouvelle fiole. Débarrassé de ses minerais alchimique, les graines rejoignaient l'éther dans le récipient, pendant 10 minutes. Pendant ce temps, Sigmund répétait la même opération avec le quebrith et les fruits de berbéris. Ainsi, ses réserves de substances alchimiques ne diminuaient pas trop.

Les graines d'ergot avait besoin de tremper plus longtemps, c'est pour cela que l'alchimiste commençait par ça. Les fruits, c'était seulement 5 minutes. Alors une fois que tout avait bien trempé, il mélangeait les deux récipients dans un troisième, et écrasait le tout jusqu'à former un contenu à peu près uniforme. Il faisait chauffer le tout à petit feu, pour dissoudre les derniers grumeaux dissidents. Enfin il laissait refroidir au bain-marie, puis tirait le produit fini dans une seringue. Sa formule pouvait être administrée par voie orale ou sous forme de piqûre.

Le plus difficile, c'était de trouver des sujets de tests. L'organisme humain était complexe, tester sur une souris de laboratoire ou un rat errant n'aurait aucune valeur. Le plus souvent, Sigmund préparait plusieurs échantillons et faisait ses tests au laboratoire secret. Il y avait toujours des cobayes qui traînaient. Leurs réactions au produit étaient de plus en plus satisfaisante au fil des semaines.

Parfois, lorsqu'il se sentait confiant, Sigmund testait son produit sur lui-même. Jusqu'ici, il n'avait pas retrouvé la sensation virevoltante de la potion du docteur Olgh. Parfois, ce n'était juste pas assez, plus souvent c'était trop. À plusieurs reprises, l'intermédiaire envoyé par Maï avait retrouvé le scientifique évanoui sur le sol, séché par une mixture trop puissante. Ça commençait à se voir fort. Cernes jusqu'aux orteils, maigreur alarmante, pâleur cadavérique, traces de piqûre sur les bras, Sigmund von Einzbern était une véritable épave. Une épave qui progressait lentement, mais une épave quand même.

Le problème avec ses préparations, ce n'était plus le dosage, c'était le temps de cuisson et le temps de refroidissement. Il fallait trouver le juste milieu, pour faire fondre suffisamment les fruits et les graines, afin qu'une injection par piqûre ne crée pas de blocage. Mais trop de cuisson dissolvait les effets euphorisant.

Pour le refroidissement, c'était plus ou moins la même chanson. Si la préparation durcissait trop, c'était inutilisable. Si ça ne refroidissait pas assez, mieux valait éviter la piqûre. Toutefois, dans ce cas précis, c'était plus facile de trouver le juste milieu. Tout ce qu'il lui restait à trouver, c'était le bon degré de « tiède ».

Il lui fallut trois saisons. Son statut de prof à l'Apothicariat n'était plus qu'un souvenir. À force d'être absent un jour sur deux, on avait fini par lui montrer la porte. Seule consolation, une indemnité de licenciement qui permettait à Sigmund de continuer à manger. Mais après plus de deux cent combinaisons différentes, enfin, l'alchimiste avait trouvé la formule. Il n'avait plus que la peau sur les os, une barbe hirsute et des cheveux constamment décoiffés... plus d'emploi, à peine de quoi manger. Mais il virevoltait.

Plus encore que la potion du docteur Olgh, la préparation finale de von Einzbern lui faisait oublier toutes ses angoisses, ses peurs et ses carences. Lorsque la substance coulait dans ses veines, il ne sentait plus rien, il se sentait invincible. Plus fort que la Mort elle-même. Alors, lorsque l'intermédiaire de Maï vint à sa rencontre, il trouve un Sigmund avachi dans son fauteuil, un sourire absent aux lèvres. L'alchimiste leva vers l'homme des yeux rougis par la fatigue et l'abus de sa substance miracle.

C'est prêt.
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