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 Pour les gencives. [Salwa]

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Hanae Ibihn
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MessageSujet: Pour les gencives. [Salwa]   Pour les gencives. [Salwa] EmptySam 6 Oct - 5:53

De temps en temps, quand je n'ai vraiment pas le choix, je m'occupe du coté « école » de l'Académie. Crois bien que c'est pas de gaîté de cœur. C'est très administratif, très balourd, aucun rêve là dedans. Là je consulte la grille d'évaluation qu'une entreprise de charpente maritime vient de me proposer. C'est... long. Alors tu vas me demander « mais pourquoi une entreprise se mêle du programme scolaire ? ». Et pourquoi pas ? Tu vois bien qu'on a un problème d'anciens élèves qui se barrent bricoler dans leur coin. C'est plus possible. Alors évidemment, on va pas se mettre à apprendre la menuiserie ici. Mais si on pouvait accoler « appliqué » à tous les noms de matière ça serait pas mal. Et puis ça rend les gens contents quand on s'intéresse à leurs besoins (et on peut éventuellement les monnayer). Si ils veulent des ingénieurs capables de dresser les plans de très gros bateaux, moi je peux leur en fabriquer des douzaines.

Bon j'imagine qu'il va bien falloir que je demande l'avis d'un Magister qui donne cours, à un moment. Le plus tard possible. Ils ne font que râler ceux là de toute façon.
A ce moment, un secrétaire vient frapper à la porte. Je m'arrache à ma laborieuse lecture. Qu'est ce qu'il veut lui ? Je mets du temps à comprendre de quoi il me parle. On est en début d'après-midi, le magret de canard du déjeuner était pas mauvais du tout, et j'aurais bien fait la sieste pour digérer tout ce gras. C'est déjà l'heure de la journaliste ? Bon sang.

Alors un journal, je sais ce que c'est. Mais ça ne m'intéresse pas. Je n'en lis pas. Une amie m'a dit que c'était l'avenir, que maintenant les citoyens allaient se mettre à fouiner dans la moindre de nos affaires. Grosses conneries. Bon, ça a un petit succès à cause de la nouveauté depuis quelques années, mais qui ça intéresse ? On ne m'en fera pas démordre : c'est de la merde.

Bref, j'avais reçu une demande d'« interview » - le mot ne m'est pas familier – et vu le foin qu'on en fait j'ai accepté de discuter avec cette personne. Ça ne peut pas aller bien loin de toute façon, non ? Puis je suis un peu curieuse : qu'est ce que ça peut bien leur foutre, aux gens, de ce qu'on bricole ici ? Ça va seulement les perturber. Moi je ne me mêle pas de comment on fait lever le pain ou de si les nids-de-poules sont bien rebouchés sur la route, qu'on laisse l'Académie tranquille non ?

- Mettez le journaliste dans euh... bah le salon à coté là, le jaune. Ça lui fera sa sortie de la semaine.

Il vient d'être refait et mon mari a accroché une chiée de tableaux là dedans. Je dois avouer qu'avec les meubles en bois fins et la collection de livres rares dans la bibliothèque, ça a de la gueule.

- C'est une journaliste, madame. Madame Hawabazzi. De la ligne de Myre.

- Ah oui, oui c'est vrai. Le jeu de mot. Dites lui que j'arrive.

Les fins humoristes comme ça, il faudrait y mettre un coup de fusil. Mais dans un endroit discret. Pour l'instant je pars boiter avec vaillance vers le salon avec les tapisseries jaunes. Vu la vélocité, la journaliste a le temps de visiter, lire un peu, prendre des mesures et faire un coup de ménage. Mais quand même, on y arrive.

La journaliste est très jeune, un rousse pas vilaine du tout. Bon au moins je n'ai pas accueilli une clocharde chez moi. Je m'étais renseigné, la ligne de Myre a l'air de bien se vendre, mais tout de même, avec ces gens du Conservatoire...
Je vais serrer la main de la dame en souriant. J'ai des grosses bagues sur les doigts ça ne doit pas être très agréable. Pourtant, j'adorerais avoir des grosses paluches pour mettre d'encore plus gros cailloux. Qu'est ce que j'en ai à foutre que ça pince ?

- Bonjour madame Hawabazzi ! Asseyez vous asseyez vous ! A boire ? Quoiqu'il est peut être un peu tôt pour ça. Enfin demandez au monsieur ici si vous avez envie de quelque chose.

Je suis une brave vieille dame. Je n'aimerais pas qu'elle dise après être venue ici qu'elle a eu mal au dos à force d'être debout et qu'elle avait la gorge sèche.

- Alors, vous m'excuserez, mais hélas la gestion de l'Académie me prend beaucoup de temps et... enfin je n'ai pas très bien compris ce que vous me vouliez. Exactement. Poser des questions, c'est tout ?
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Salwa Hawabazzi
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MessageSujet: Re: Pour les gencives. [Salwa]   Pour les gencives. [Salwa] EmptySam 6 Oct - 15:20

Dire que la journaliste fut satisfaite lorsqu’elle avait reçu l’acceptation d’entrevue avec la directrice de l’Académie ne relevait même plus de l’euphémisme. Déjà aux anges d’en avoir décrochée une avec le directeur du l’Apothicariat, celle-ci tenait presque du miracle d’après les renseignements qu’elle avait pu glaner à droite et à gauche sur la femme qui tenait les rênes de ce qui était sans doute la première instance scientifique et de formation de la ville. Les choses semblaient s’être un peu équilibrées depuis quelques décennies, mais l’Académie gardait son lustre historique. Le Conservatoire ne marchait pas sur les mêmes brisées et seul l’Apothicariat pouvait lui faire un peu d’ombre, mais quelque chose de sulfureux flottait autour de lui qui l’empêchait encore de concurrencer réellement la doyenne des institutions universitaires.

Il ne lui manquait plus que de décrocher une rencontre avec le directeur du Conservatoire et nouvellement élu prince pour compléter son triptyque. Là non plus la partie ne serait pas aisée, mais elle avait l’habitude de se lacer des défis hors de portée d’une petite journaliste d’un journal secondaire. Elle admettait les échecs lorsqu’ils jalonnaient sa route mais pouvait aussi s’enorgueillir de quelques petits succès et chaque nouvelle expérience la nourrissait davantage de ce qu’était sa profession et de nouvelles pratiques et stratégies. Il était loin l’époque où elle attaquait ses sujet bielle en tête et même si elle se montrait encore très directe, elle avait appris la patience, la ruse et le contournement pour arriver à ses fins.

Aussitôt le pneumatique lu elle avait noté soigneusement la date et l’heure du rendez-vous. L’anonymat de ce genre de communication en disait assez sur son interlocutrice, si tant est que c’était bien elle qui avait répondu et non un de ses assistants. La femme semblait aussi revêche que sa réputation le disait. On la disait aussi directe, grinçante et peu affable. Salwa se préparait donc à une de ses entrevues qui ressemble à plus à une joute mais avait fini par comprendre que ce n’était pas directement elle qui était visée mais la profession toute entière, voire la terre entière dans certains cas. Elle avait donc appris à prendre du recul et à endurer patiemment les attaques même si elle ne détestait pas à l’occasion lancer une pique afin de montrer qu’elle existait. Le principal était qu’elle obtienne les réponses qu’elle attendait.

On n’était pas encore au maximum de la saison de la Forge et pourtant le soleil semblait avoir décidé de chauffer l’atmosphère à blanc ce qui avait pour conséquence pour la rousse journaliste de lui faire monter le rouge au visage et lui faire payer son tribut de sueur. Elle ne se posait plus depuis longtemps la question de comprendre le hasard qui l’avait fait naître blanche et rousse sous ces latitudes, mais s’était constitué un arsenal de parades à la chaleur, arsenal plus ou moins efficace auquel elle devait ajouter une dose de fatalisme lorsqu’il s’avérait insuffisant. Chapeau en tout genre, ombrelles et éventails complétait une garde-robe minimaliste et arachnéenne dont les seules concessions à la légèreté étaient la décence et l’apparence que ses activités devaient à ses interlocuteurs. C’était sans doute pour cela qu’elle avait tant hésiter à choisir sa tenue.

Elle avait finalement opté pour une petite robe blanche de fin coton imprimé de petit motifs floraux. Le bustier sans bretelle surmontait une jupe très évasée soutenue par des jupons de tulle le tout descendant à mi-cuisse. La taille était marquée par une large ceinture de tissu au vert assorti au feuillage des motifs de la robe et lacée dans le dos de la journaliste. Un sac à main de tissu dont les broderies s’accordaient avec le style de la robe contenait, outre son attirail de prise de notes, un éventail qui éviterait de la laisser dégouliner de transpiration et une paire de lunettes de soleil ronde. Son large fermoir de bronze patiné en demi cercla annonçait la symétrie du motif qui y était brodé. Elle avait complété son apparence par ses fidèles spartiates à talons de cuir clair ainsi que sa capeline qu’elle trouva du plus bel effet comme touche finale, de fins anneaux créoles scintillaient à ses oreilles au fil de sa marche presque jusqu’à ses épaules.

Depuis, le journal il lui suffisait de suivre la célèbre avenue mais à cette heure de grosses chaleurs ce n’était pas une bonne idée d’affronter l’éclat de cette artère de plus de 40 coudées de large. Elle se demandait de quel bois était faite la directrice qu’elle allait rencontrer pour fixer des rendez-vous à une heure pareille. Ceci dit, elle n’allait pas faire la fine bouche d’autant que les fiacres se proposaient de l’emmener à destination sans coup férir. Lorsqu’elle en descendit, la lumière qu’elle ne pouvait pourtant pas avoir oublié lui agressa les yeux et elle se trouva contrainte d’enfourcher ses lunettes fumées sur son petit nez. Lui au moins ne lui donnait pas de complexes. Ce n’était pas le cas de ses seins bien trop petits à son goût ou de ses genoux bien trop voyants surtout vu du dessus. En réalité ils n’avaient rien d’exceptionnels mais les complexes ne sont pas tous objectifs. Elle régla la course en regardant déjà le fronton de l’Académie. On ne pouvait pas se tromper les symboles sculptés en bas-relief ne portaient pas à confusion.

Une fois sous le porche d’entrée la lumière sembla être rabattue par le génie de l’architecture et elle ôta ses lunettes d’un geste où la désinvolture lui donnait la grâce de celles qui ont tendance à se trouver partout chez elles. Les plaques de bronze gravées permettaient de s’orienter facilement et après la flèche qi indiquait « Direction » le nom d’Hanae Ibihn apparut en lettres d’or sur marbre noir. Elle s’apprêtait à frapper lorsque d’un secrétaire ou assistant l’arrêta.

« Madame ?!! »

Le point d’interrogation était suivi d’une foultitude de ses frères d’exclamation qui vous font comprendre que, certes, on serait éventuellement à votre service pour tout renseignement mais que ce que vous étiez sur le point de faire frisait le crime de lèse-majesté. D’ailleurs, la vivacité avec laquelle il s’était levé et avait rejoint la jeune femme en disait long sur le zèle que l’on attendait de lui. Il était assez grand même indépendamment de la comparaison avec la propre petite taille de la jeune femme qui désespérait son simple mètre soixante et un. Il avait le visage franc et ouvert encore épargné par les rides malgré des tempes déjà grisonnantes. Seul défaut aux yeux de la journaliste, sa moustache. D’aucuns disent de ne te laisse jamais embrasser par un homme sans moustaches ; ses baisers n'ont aucun goût ! Cela n'a plus ce charme, ce moelleux et ce poivre du vrai baiser. La moustache en est le piment. Ce proverbe a dû être inventé par des porteurs de moustaches qui se fiche de vous arracher la moitié de la lèvre. Son attitude professionnelle ne cachait pas une certaine souplesse qui pouvait racheter bien des choses, peut-être même le balai qui lui pousse au-dessus de la bouche. Elle sortit alors une carte de visite qu’elle tendit coincée entre son index et son majeur.

« J’ai rendez-vous avec Madame Ibihn… »

L’autre fit voyager plusieurs fois son regard entre le visage de la nouvelle venue et la carte qu’il avait prise et finissait de déchiffrer. Un instant son hésitation laissa croire à la journaliste que sa rencontre avec la doyenne de l’Académie avait été annulé et un sourcil interrogateur se leva avant que la réponse ne la rassure.

« Certainement… Si vous voulez bien me suivre… »

D’un geste de sa main ouverte il lui indiqua son propre bureau.

« Je vais vous annoncer. »

Elle répondit d’un hochement de tête et pénétra dans l’office de l’assistant qui lui emboita le pas avant de disparaître par une porte qui communiquait avec celui de la directrice des lieux. Les lieux étaient confinés pour se préserver de la chaleur extérieure, mais celle qui avait pu se faufiler ici obligea la rouquine à rouvrir le sien et s’offrir un petit courant d’air salvateur.

Les bruits d’une conversation étouffée dont elle ne distingua rien, lui parvinrent et le secrétaire reparut.

« Madame Ibihn va vous recevoir dans le salon… que nous avons coutume d’appeler le salon jaune. Suivez-moi je vous prie. Si vous voulez bien me suivre… »

La journaliste et son guide passèrent devant la porte du bureau directorial dont la jeune femme regarda une nouvelle fois la porte et sa plaque. Puis une porte s’ouvrit devant elle et le secrétaire fit ce qu’on attend de tout secrétaire qui reçoit une visite de la part de son employeur. Il se courba en finissant d’ouvrir la porte pour inviter la journaliste à passer devant lui pour entrer. Cette dernière s’exécuta avec plaisir tandis que l’homme resté sur le seuil tentait de la mettre à l’aise et qu’elle-même faisait le tour de l’endroit du regard, les deux mains sur le fermoir de son sac à main, le buste pivotant pour prendre la mesure du salon jaune le bien nommé. C’était sans doute un des endroits adéquats pour recevoir les visiteurs.

Au moment où elle en avait fini le tour, celle qui avait motivé le déplacement de Salwa Hawabazzi entra par la deuxième porte de l’endroit. La journaliste se porta au-devant de la directrice et lui tendit la main en réponse à celle qui lui était proposée. La femme a une poigne à broyer un boulet de charbon et les narines de la jeune femme se dilate sous la douleur des anneaux qui se mêlent d’accentuer la prise de celle qu’elle n’a soudain plus envie d’appeler la vieille dame. C’est donc un sourire un peu forcé qu’elle lui rend tandis que celle-ci fait mine de jouer à la parfaite hôtesse.

« Bonjour madame. Ravie de faire votre connaissance. »

La rouquine a déjà compris qu’elle était dans le vif de l’action et que même les politesses pouvaient être des chausses trappes. Elle avise le fauteuil qui lui est désigné et prend place en même temps que la directrice de l’Académie. Sa robe lui demande de croiser les jambes tandis qu’elle accepte l’offre de son hôte.

« Une boisson fraîche, sans alcool, volontiers, oui… »

Le chevalier servant disparait et la maîtresse des lieux entre immédiatement dans le cœur de la rencontre et sa question est un très bon début, sans doute meilleurs qu’elle n’aurait espéré. La rouquine a déjà son carnet et son crayon de graphite à la main et adresse un sourire reconnaissant à la femme qui lui fait face.

« Je comprends que votre temps soit compté et je vous suis d’autant plus reconnaissante de m’en accorder une partie. Votre question est légitime. En fait, il s’avère que j’ai été amenée à me questionner sur la formation supérieure de notre cité et qu’en tentant de répondre moi-même de nombreuses questions dont certaines voit peut-être vous paraître saugrenues restent sans réponse. Je me suis donc lancée dans un portrait le plus exhaustif possible de nos trois facultés que sont le Conservatoire, l’Apothicariat et bien sûr l’Académie. »

Le peut qu’elle venait de voir de son hôtesse, lui soufflait que la flatterie ne lui serrait d’aucun recours ici et le terme de fleuron resta en suspend pour une meilleure occasion.

« Par exemple, la répartition des domaines d’expertise semble claire de prime abord mais certains se révèlent transversaux aux spécialités de deux des trois « maisons ». Je pense par exemple au domaine des prothèses médicales en plein développement. Comment vous répartissez vous de telles spécialités ? Y a-t-il des collaborations entre vous et l’Apothicariat par exemple ? »

Ces premières questions en engendraient de multiples autres, mais elle ne voulait pas agresser Hanae Ibihn en l’ensevelissant sous trop d’interrogations à la fois. Ce genre d’attitude était souvent contreproductive. Elle agaçait la personne qui vous recevait, et était propice à lui faire éviter de répondre à des questions qui pouvaient être perçues comme gênantes. Elle attendit donc le plus sérieusement du monde, ses prunelles rivées sur le visage de la scientifique, de voir comment elle allait recevoir cette première série de questions et surtout comment elle allait y répondre.
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Hanae Ibihn
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MessageSujet: Re: Pour les gencives. [Salwa]   Pour les gencives. [Salwa] EmptyLun 8 Oct - 10:47

Les prothèses ?! Mais qu’est ce que ça peut bien lui foutre ? Et qu’est ce je me mêle des rapports entre l’Académie et l’Apothicariat ? C’est des trous du cul qui ont fait bande à part. Maintenant le département de chimie ressemble à rien à cause de ces cons. J’espère qu’ils ont autant de mal avec leur « pharmacologie » ou je ne sais quel néologisme de toubib. Qu’est ce qu’on en a à secouer de la bonne santé ? Je ne sais pas pourquoi ce truc là continue de grossir comme une pustule. Ça devrait revenir comme avant, une sous-section de chez nous. Parce que ça nuit à la Ville en plus ! Dès qu’il se passe un truc « transversal » comme dit la petite dame, faut composer avec les brevets et les egos de chacun. Ça fout la merde.
Enfin voilà, sa question est vexante et elle m’emmerde. Le domestique est parti chercher à boire, je ne peux pas encore faire semblant de réfléchir en buvant quelques gorgées. Il faut donc répondre.

- Les prothèses… pour ce qui est de la transversalité, vous n’auriez pas pu mieux choisir. Il existe bien sûr des collaborations sur ce sujet. Cela reste hélas très marginal dans nos activités, non pas par manque de partenariats dans nos réseaux locaux, mais parce que les technologies dont nous parlons sont extrêmement coûteuses.

Ce que je dis, c’est que si Gégé veut une prothèse après avoir perdu sa jambe à son boulot à l’usine, bah il a intérêt à attendre longtemps. Ça coûte un pognon de dingue. Ce qui est con, c’est qu’on a plus tendance à perdre ses membres quand on est un sale pauvre. Mais est ce que c’est de ma faute moi ? Ils savent combien ça coûte les gens de faire un genoux articulé sur mesure ? La batterie qui va avec ? Le tout faisant un poids humainement supportable ? Ils ne sont pas nombreux les amputés en Ville qui peuvent se permettre d’avoir autre chose qu’un bâton avec de la glue sur le moignon. Quelques fois on peut trouver des fonds si c’est d’intérêt public – comme pour un officier du prieuré par exemple – mais il faut encore que la personne soit jeune et rentable avec une prothèse. Ça n’arrive pas si souvent. Pour l’avoir vécu, perdre une jambe rend vieux et malade à toute vitesse.

Enfin l’important c’est de ne pas avoir réellement répondu à la question de la dame. Je pensais qu’elle allait me demander ma couleur préférée et quelle équipe d’aviron je soutiens. Est ce que j’aime la Ville. C’est perturbant. D’habitude je me débrouille pour éviter les situations que je ne maîtrise pas. On occupe pas la place que j’occupe en étant une accro au risque qui se jette dans les situations inconnues pour le plaisir de la découverte.
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MessageSujet: Re: Pour les gencives. [Salwa]   Pour les gencives. [Salwa] EmptyMer 10 Oct - 9:47

Prendre en note les propos de la directrice de l’Académie lui permit de dissimuler son étonnement mais aussi son incrédulité à la réponse qui lui avait été faite. Si la femme était restée courtoise elle avait perçu quelque chose qui ressemblait à de l’agacement et sa réponse n’était pas totalement crédible. Cela commençait bien !

Des technologies couteuses ! Elle se doutait bien que faire vivre une machine en parfaite symbiose avec le corps d’un individu n’était pas chose aisée et trouver les financements pour poursuivre ce genre de recherches ne devait pas être une sinécure. Cependant, il lui apparaissait que s’allier justement pour mettre des moyens en commun pouvait permettre de faire progresser les recherches plus rapidement, du point de vue financier en tout cas. L’obstacle financier ne lui sembla donc pas pertinent et si d’autres obstacles existaient ils devaient être d’une autre nature. Compétition ? Questions de personnes ? Elle savait que l’histoire des différentes facultés ne s’était pas toujours faite sans heurts mais cela remontait maintenant. Était-il possible que de vieilles rancœurs subsistent entre elles ?  Si c’était le cas, cela semblait être encore bien vivace chez la vieille femme. Il serait sans doute intéressant de revenir sur le sujet, mais plus tard. Elle nota sur le coin supérieur de sa page de carnet « interfacultés » ponctué d’un point d’interrogation. Ce serait contre-productif de mettre la Doyenne de l’Académie de mauvaise humeur surtout avec la réputation qu’elle s’était faite. Toutes sortes de légendes circulaient sur un caractère bien trempé jusqu’à en faire une véritable harpie, voir pire et la rouquine n’avait pas le moindre intérêt à se faire jeter dehors avant qu’elle ait toutes les réponses à ses questions.

Elle relava la tête avec un sourire satisfait comme pour remercier son interlocutrice de sa réponse.

« Je comprends. »

Sur ces entrefaites, le zélé assistant refit son apparition. Visiblement il n’avait pas traîné et sans doute ne faisait-on pas attendre la directrice impunément. Enfin, c’était l’image qu’elle se faisait des relations qu’elle devait entretenir avec ses subordonnés. Elle l’ignora autant que possible pour se concentrer sur sa question suivante, sensée aller dans le même sens que la première mais en évitant les sujets qui fâchent.

« Pour le commun des citoyens l’Académie est centrée sur le physique, la chimie et bien sûr les mathématiques, mais ce doit être un peu schématique. Vous serait-il possible d’en brosser un portrait plus précis et plus exhaustif ? »

Il serait toujours temps ensuite de se pencher sur des problèmes plus sensibles comme le recrutement, les cursus et l’évaluation. Et puis il y avait un autre sujet qu’elle gardait pour la suite voire pour la fin et qui avait motivé au bout du compte l’enquête dans laquelle elle s’était lancée.

Elle leva un instant les yeux vers l’assistant qui déposait un verre couvert de condensation, gage de sa fraîcheur, sur une console qu’il venait de déplacer près de son accoudoir gauche. Elle lui sourit en le félicitant intérieurement d’avoir noté qu’elle était gauchère. Ce n’était pas tous les jours que les gens s’en inquiétaient.

« Merci. »


Elle profita que la plus célèbres scientifiques d’Excelsa différait sa réponse, ses yeux sévères suivant le ballet de son assistant pour soulever le verre jusqu’à ses lèvres. Une eau gazeuse aux fines bulles pétillait tandis qu’une tranche de citron nageait entre deux eaux en compagnie de quelques glaçons. Elle devait admettre que par la météo que la ville endurait, c’était un choix idéal. Elle en prit une gorgée délicieusement rafraîchissante avant de reposer ce qui faisait figure d’élixir de jouvence et de reprendre son crayon pour poursuivre sa prise de notes. En face, la directrice semblait bénéficier de la même attention et de la même boisson que la journaliste qui soutint innocemment le regard de la directrice.

Son expérience des entrevues lui avait appris à ne pas baisser les yeux sans raison devant ses interlocuteurs mais aussi à ne pas transformer cela en joute, ce qui ne pouvait que mettre l’autre dans de mauvaises dispositions. Soit l’irriter de ne pas avoir réussi à faire plier la rouquine soit à la mettre mal à l’aise et la faire se refermer comme une huitre. Elle savait depuis longtemps que son physique un tantinet fragile et ses yeux clairs la faisait souvent passer pour une ingénue innocente et inoffensive à qui l’on pouvait alors pardonner bien des choses, dans une certaine limite bien sûr, limite qui dépendait des gens qu’elle approchait bien évidemment et qu’il lui appartenait d’évaluer sans commettre d’erreur grossière.
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MessageSujet: Re: Pour les gencives. [Salwa]   Pour les gencives. [Salwa] EmptyLun 15 Oct - 19:49

Il faut que je me concentre pour ne pas plisser les yeux et pincer les lèvres. Une présentation exhaustive ? Elle veut que je lui lise la plaquette qui présente la boutique celle là ? Bien sûr que non. Je comprends sa question. Ce qui m'énerve c'est de ne pas avoir vu cette situation venir. A quoi je m'attendais ? Évidemment que quelqu'un qui vient poser des questions, c'est chiant. Je me sens agressée. Soudain je me dis que j'aimerais pas avoir des fouilles-merde qui traînent partout chez moi. Soudain je me demande si ça se vend si bien que ça les journaux. Soudain je me rappelle deux trois bricoles que j'aimerais surtout pas voir sortir version écrite. Mais bon, elle va pas aller lire tout ce qui traîne à la cave n'est ce pas ? Quelqu'un tiquerait. Et puis, elle va pas aller traîner dans l'aile expérimentale du département d'ingénierie militaire pas vrai ? Ça serait rigolo, mais à mon souvenir il y a de gros verrous sur les portes et quelqu'un payé pour surveiller. Non, on peut se détendre. Tant que je ne dis pas une énorme connerie ça devrait aller.

- Hé bien... pour résumer, nous concentrons nos efforts sur ce qui est utile à la Ville. L'industrie porte beaucoup de sa prospérité sur ses épaules, non ? Hé bien nous cherchons beaucoup de solutions pour réduire les coûts de production... pour que les choses coûtent moins cher, je veux dire. Comme ça, les citoyens peuvent acheter plus pour le même prix, par exemple.

Faut leur expliquer simplement, aux bouseux. Pour ces arguments ça va, j'ai eu la conversations mille fois avec des vieux Magister. Ils râlent parce qu'il n'y a plus beaucoup « théorique » dans les noms des matières, ce genre de chose. Mais ça ne rapporte pas de pognon !

- Nous collaborons aussi beaucoup avec le prieuré... mais pour des raisons évidentes je ne peux pas m'étendre sur le sujet.

Le domestique m'a rapporté un verre de limonade. J'en bois un peu. C'est bien, il fait chaud. J'aurais préféré quelque chose avec de l'alcool, mais ce n'est pas encore l'heure. Je n'ai pas envie que la demoiselle écrive dans son article « la Princesse Rectrice, cette vieille poivrote ». Il faut mieux s'hydrater comme une vieille dame civilisée, avec un peu de sucre dedans pour ne pas être en hypoglycémie. J'aurais dû jeter un coup d’œil à son journal avant, mais j'ai été paresseuse. Maintenant je me demande de quoi ça parle, à qui ça s'adresse. Ils en vendent des brouettes, c'est tout ce que je sais.

- Et ça marche bien votre affaire ? La ligne de Myre ? J'aime beaucoup le nom, c'est amusant.

Au fond de mes yeux c'est écrit « j'espère que celui qui a inventé cette blague va crever ». EHeureusement c'est très difficile à lire, sinon je ne pourrais pas occuper mon poste.
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MessageSujet: Re: Pour les gencives. [Salwa]   Pour les gencives. [Salwa] EmptyMer 17 Oct - 21:11

Elle n’est là que pour les politiques éducatives et pourtant elle a l’impression que la vieille femme en face d’elle est sur la défensive. C’est le genre de chose qui a le don d’aiguiser la curiosité de la journaliste. Il y a forcément quelque chose à dénicher derrière ces personnes qui se montrent un peu trop sur la défensive. Elle note dans un coin de son carnet, « placard » en référence à cadavre dans le placard, le truc qu’on aimerait mieux ne pas voir exposé ou ressortir sur la place publique.

La réponse de la directrice est des plus évasives et la journaliste aurait pu le mettre dans son papier sans venir jusque-là. Elle regarde le visage de son hôtesse. Il lui semble y voir une lueur narquoise. De ces lueurs qui vous disent tu crois vraiment que je vais te donner de quoi faire tes choux gras ? Mais il en faut plus pour la décourager, elle devra juste progresser petit pas après petit pas. Au final elle aime assez avoir de la résistance en face d’elle. Au moins elle a l’impression de travailler pour quelque chose et que ses années au Conservatoire n’ont pas été inutiles non plus que ses quelques années d’expérience pendant lesquelles on se casse les dents sur des sujets pour lesquels on n’est pas préparé avant d’enfin trouver les clés qui vous correspondent et vous permettent de sortir de la simple répercution des paroles des puissants, pain bénit pour tous ceux qui veulent conquérir ou asseoir leur pouvoir.

Elle note en silence la réponse d’Hanae Ibihn. Il y des choses sur lesquelles revenir mais, il serait irrespectueux de la couper dans ses réponses alors qu’elle l’en a abreuvée sans ménagement. Elle se contente d’un hochement de tête. Un « Hunhun » étouffé vient témoigner de la l’écoute concentrée de la rouquine tandis que son crayon gratte le papier de son carnet.

Au moment de l’évocation du prieuré elle laisse échapper un assentiment, gage qu’elle n’est pas là pour piéger son interlocutrice.

« Je comprends… Oui bien sûr. »


De temps en temps il faut donner de ces assurances tacites qui mettent les méfiants en confiance. Sans être complaisante, il ne lui semble pas être ce genre de fille à toujours avoir besoin d’un os à ronger. Elle décide simplement d’assouvir sa curiosité qu’elle estime aussi être celle des lecteurs. C’est presque devenu un exercice qui se fait à son insu.

*Si j’étais le lecteur que voudrais-je savoir ? *

Et ce n’est pas toujours aussi indiscret qu’on voudrait bien le croire. Mais si elle veut avoir l’air détendue derrière sa concentration, elle se doit de montrer qu’elle l’est vraiment. Son verre est un accessoire qui en plus de lui permettre de se rafraichir, lui délie le bras et le poignet et lui redonne un peu de grâce la tâche pourrait lui ôter. A chaque gorgée qu’elle prend, à chaque pose que fait la vieille femme, elle laisse la fraîcheur descendre dans sa gorge et plus bas encore.

Mais il n’est pas question de trop se relâcher ! C’est incroyable ! Voilà la directrice qui trente de lui ravir son rôle de journaliste. La manœuvre est habile et il s’agit de se montrer intraitable sans pour autant avoir l’air de la remettre à sa place. En fait ce pourrait être plutôt sympathique de sa part de s’inquiéter du journal qui ma mandate, mais les réticences qu’elle a déjà montrées et le professionnalisme, en tout cas ce qu’elle considère comme tel, de la rouquine lui intime l’ordre de ne pas se laisser manœuvrer et de répliquer immédiatement. Elle adresse un sourire reconnaissant à la patronne de l’académie qui la dirige, c’est de notoriété, d’une main de fer.

« Nous tentons de satisfaire nos lecteurs ce qui est plus facile lorsque de hauts personnages tels que vous acceptent de répondre à leurs questions, comme celle de connaître le rapport entre recherche fondamentale et innovation qui permet comme vous l’avez dit de donner les moyens à la cité de produire plus et mieux. Quel équilibre y recherchez-vous et de ce fait comment orientez-vous vos étudiants vers tel ou tel domaine ?  D’ailleurs nous rejoignons ici la notion d’utilité que vous abordiez tout à l’heure. Diriez-vous que tous les secteurs ont une égale importance et que l’Académie œuvre au bien-être général et en quoi ? »

Elle braqua ses yeux grands ouverts sur le front de la directrice. Elle avait pensé progresser petit à petit mais il lui avait semblé naturel sur le moment de poser un ensemble de questions qui montrerait que la vieille femme avait une vision globale et argumentée de son Académie, ce qui pouvait être interprété comme du simple professionnalisme de la part de la journaliste ou comme une attaque en règle. A vrai dire, il y avait sans doute un peu des deux. D’un côté ces questions devraient être posées à un moment ou à un autre, d’une façon ou d’une autre. D’un autre côté, la banderille qu’Hanae Ibihn avait tenté de poser nécessitait une prompte riposte si elle ne voulait pas lui céder l’initiative de l’entretien. Les questions étaient complexes et elle se doutait que la première des magisters de l’Académie devrait prendre quelques secondes pour construire sa pensée. Ce serait le gage qu’elle était une personne posée et qui avait une vision pour l’université dont elle avait la charge.
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Hanae Ibihn
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MessageSujet: Re: Pour les gencives. [Salwa]   Pour les gencives. [Salwa] EmptySam 3 Nov - 14:20

Une veine sur mont front se met à battre, mais mon visage reste impassible. Cette petite salope ne m'a pas répondu, et fonce à nouveau sur les sujets qui fâchent. Qu'est ce que je dois répondre ? Sous ma direction, l'orientation a surtout été d'aller vers le pognon et les armes (le premier pour financer les secondes). Ce n'est pas que sadisme de ma part : tout le monde adore le pognon et les armes (en secret). Dans le temps, l'Académie s'emmerdait à agrandir la saloperie de bibliothèque à l'infini et à entretenir des espèces de cinglés avec des délires de grandeurs. Le département d'ingénierie civile par exemple. Toujours à vouloir construire des bâtiments qui résistent au siècles et qui sont agréables à vivre. J'y ai mis le holà vite fait. Moi je leur ai dit « les gars, j'ai une brouette de chefs d'entreprises sur les bras qui veulent des grands hangars pas cher ». Enfin j'y ai mis les formes mais c'était l'idée. Pareil pour l'astronomie. De temps en temps ils te pondent un truc utile genre un calendrier des marées ou un nouveau bidule pour naviguer, mais pour le reste c'est des suceurs de fric.

Bref, je ne peux pas répondre frontalement « ben moi ce qui m'intéresse c'est le pognon et les moyens de le garder ». Ça ne se dit pas. Pourtant, les gens adorent acheter de jolies choses, qui viennent parfois de pays étrangers. Seulement, ils aimeraient que tout ça se passe avec des gentils scientifiques avec des barbes blanches qui mélangent des produits colorés dans des petites fioles. Seulement, ça ne marche pas. Par exemple, je reçois souvent des lettres d'un quelconque barjot qui réclame qu'on arrête de torturer des animaux (avec beaucoup de fautes d'orthographe et une ponctuation de dément). Comment on peut savoir si tel acide brûle bien sans en balancer sur des porcs ou des singes ? Ça n'a aucun sens.

Bon, faut que je réponde à la petite dame parce que ça fait quelques secondes que je regarde dans le vide. C'est enquiquinant cette affaire en réalité ! J'ai l'habitude de brasser de l'air devant des magisters, des princes et princesses, des riches, mais au moins ils sont de la partie. Là j'ai l'impression de devoir convaincre chaque bouseux dans la rue. Ça me rend folle.

- Hé bien... pour celui qui aime dormir dehors et allumer son feu avec des petits bouts de bois, l'Académie n’œuvre en rien au bien être, effectivement. Pour les autres, ceux qui aiment les maisons qui tiennent debout, l'éclairage nocturne, la nourriture pas cher, et ce genre de bêtises, c'est une autre affaire. Je dirais que ce qui nous oriente, c'est ce qui suscite de... l'intérêt. Voilà, de l'intérêt. Comme l'électricité. Si on écoutait les gens, on passerait tous notre vie à enterrer des câbles. J'hésite à créer un département énergie, là c'est dispersé un peu partout... enfin bref.

Enfin bref j'ai plus d'idée. J'ai dit un peu ce qui me passait par la tête parce que j'étais agacée.

- Et les étudiants... les étudiants s'orientent plus ou moins tout seul. Ça s'équilibre assez bien avec nos capacités d'accueil. Les gens vont naturellement là où il y a de... l'intérêt.
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Salwa Hawabazzi
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MessageSujet: Re: Pour les gencives. [Salwa]   Pour les gencives. [Salwa] EmptyDim 4 Nov - 20:37

Dire qu’il y a des interviews qui se déroulent avec le sourire durant lesquels on ressent comme une connivence ou pour le moins un semblant de bonne volonté de la part de l’interlocuteur ! Malheureusement, aujourd’hui, Salwa Hawabazzi éprouvait la sensation inverse pour le moment et elle n’arrivait pas à envisager que cela puisse changer dans un avenir proche. Pas besoin d’être très fine psychologue pour comprendre qu’elle n’est pas tellement bienvenue ici et que ses questions ne le sont pas plus. Le problème dans ce genre de rencontre est de déterminer s’il n’y a rien à creuser ou si au contraire ce genre de réticences est gouverné par le désir de cacher quelque chose auquel cas, ça avait toujours eu le don d’aiguiser les dents de la journaliste rarement encline à lâcher l’os qui lui était tendu ou dans le cas présent, caché. Il ne s’agit pas pour elle de se montrer agressive et de n’obtenir en retour que l’inverse de ce qu’elle désire, mais son carnet est là pour lui permettre de noter ce qui nécessitera un retour sur le sujet par des voies détournées parfois.

A mesure qu’elle note les réponses de la femme en face d’elle elle en profite pour analyser ce que cela implique quitte à reformuler ou à demander des précisions ou confirmation de ce qu’elle a compris. En même temps, elle sait qu’elle a affaire à une des personnes les plus influentes de la cité et que donc, elle devra faire attention à ce qu’elle écrira car la censure n’est jamais bien loin lorsqu’on se met en tête de mettre en porte à faux une personnalité de ce genre.

Pour l’heure, en dehors d’une broutille, elle admet ne pas avoir eu à pâtir de celle exercée par le prince compositeur, mais elle ne connait pas les rapports qui lient les trois campus. Historiquement, il est connu que leur séparation ne s’est pas faite sans douleur et que de vieilles rancunes doivent subsister entre elles, mais en même temps, en cas d’attaque, même modeste de la presse par exemple, des alliances de circonstance pouvaient œuvrer contre elle. Une partie de son travail consistait à tester les limites de ce qui était accepté dans le fond et la forme car elle avait appris depuis longtemps que le manière de formuler les choses étaient parfois déterminante. Le jeu avait pour but de pouvoir en écrire de plus en plus sur la cité et ses différentes facettes pas toujours reluisantes. Forcément, de temps en autre, elle était « prise par la patrouille », comme disait son rédacteur en chef préféré, mais si on n’essayait pas on ne pouvait pas savoir.

Ce qui semblait se dégager de la réponse de la directrice de l’Académie décevait un peu la journaliste qui aurait bien mis un peu de sa fierté excelsienne à penser que la cité était à la pointe de la recherche grâce à la vénérable institution or elle semblait se cantonner surtout à un rôle de bureau d’étude destiné à innover dans les domaines en vogue sans vision à long terme que la recherche fondamentale procure. Si elle avait bien compris, la cité serait à brève échéance à la traîne des autres nations et lorsqu’on est aussi minuscule que ne l’était l’état-cité cela pouvait représenter bien des inconvénients pour manier l’euphémisme. Un peu étonnée de la conclusion à laquelle elle avait abouti, elle chercha une confirmation de la part de la première responsable de l’Académie.

« Bien, bien… »

Elle tapota son carnet du bout de son crayon.

« Est-ce que j’ai bien compris en reformulant que l’Académie a pour principale fonction, en plus de la formation des étudiants, de fournir la cité en innovations appliquées à ses activités du moment ? Dans ce cas puis-je vous demander quelle part la recherche fondamentale y tient ? »

Elle marqua une pose comme pour séparer la suite de son questionnement de sa première remarque. Cette dernière était suffisamment orientée pour ne pas laissé beaucoup de marge de manœuvre à une réponse de bonne foi, mais aussi susceptible de mettre la Directrice de l’Académie en de mauvaises dispositions, mais qu’importait à la rouquine, il est des questions qui méritent d’être posées et elle pourrait toujours écrire qu’elle n’avait pas eu les réponses souhaitées. Il n’était pas certain que cela soit dans l’intérêt de la vieille femme même si encore une fois, la censure pouvait s’exercer sur son futur papier.

« Si j’ai bien compris, les étudiants sont assez vite imprégnés de cette culture et s’orientent en fonction des exigences de la cité. »


Elle scruta avec le sourire reconnaissant de celle qui a eu toutes les réponses à ses questions avant de reprendre l’air concentré de mise en pareille situation. Elle fronça légèrement les sourcils en feignant de relire ses notes en se tapotant les lèvres de son crayon et poursuivit.

« En parlant d’étudiants, j’aimerais, si vous le voulez bien, que vous m’en disiez plus sur leur recrutement en particulier s’il y a des concours d’entrée, qui peut prétendre accéder à l’Académie en particulier si certains publics sont favorisés, aidés ou rejetés. »

La question était vaste et la journaliste se doutait qu’elle devrait revenir sur certains des aspects qu’elle recouvrait surtout si elle en croyait l’absence de bonne volonté de son hôtesse. En outre la rouquine avait une petite idée derrière la tête et elle ne voulait pas lâcher cet aspect de l’Académie sans avoir obtenue des réponses convaincantes. Elle profita du temps de réflexion nécessaire à cette dernière pour reprendre une gorgée de son verre maintenant couvert d’une buée dont le vue seule contribuait à se sentir plus au frais.
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