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 Cité d'or et murs d'argent ♔ Neil

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Elikia Lutyens
Prince Compositeur

Elikia Lutyens

Messages : 339
Fiche : Stay Focused & Extra Sparkly ★
Vice : Acharnement & Intransigeance
Faction : Conservatoire
District : Balnéaire
Influence : 2557
Occupation : Prince Compositeur. Premier Maître du Conservatoire et sorcier de la Cabale.

Cité d'or et murs d'argent ♔ Neil Empty
MessageSujet: Cité d'or et murs d'argent ♔ Neil   Cité d'or et murs d'argent ♔ Neil EmptyDim 19 Aoû - 1:14

La vie de bohème qu'on se complaît de tout temps à associer aux artistes est un fantasme qui a la peau dure. On se les figure souvent vivant d'inspiration, de débauche et d'eau fraîche, buvant à la gloire de leurs Muses qu'ils aiment croquer, lascives, au fond d'un atelier sordide. Sans un rond, et parfois sans même un seul admirateur pour applaudir leurs œuvres, on regrettera que leur génie sera demeuré tragiquement incompris de leur vivant.

Du point de vue d'Elikia, c'est un tableau tantôt cocasse, tantôt grinçant que la bohème. Ses auteurs devaient l'avoir composée entre deux œillères, celle de l'élitisme d'un côté et l'aisance financière de l'autre. Ce qui a toujours manqué en réalité aux « artistes maudits » dont on aime dire qu'ils ont eu le malheur d'être nés en avance sur leur temps, ce n'est rien d'autre qu'un sens poussé des affaires qui leur aurait octroyé une couverture médiatique digne de leur talent. Beaucoup d'entre eux demeurent dans l'ombre et sombrent facilement dans l'oubli, sans le soutien de mécènes pour les soutenir ou de proches pour les aimer. Parfois, on retrouve des liasses d'écrits fabuleux ou des toiles invraisemblables dans des greniers abandonnés, et on se dit « Cela, c'est de l'art ! Quelle pitié qu'on ait méprisé ce chef-d'œuvre il y a cinquante ans ! »

Mais nul artiste ne naît en avance sur son temps, tous composent avec leur époque. Seulement, certains ont la santé, d'autres sont malades, certains savent attirer l'œil de la presse, d'autres n'ont pas l'intuition de la publicité, certains enfin ont de l'argent et d'autres vivent dans la misère.

Or, malgré sa réputation d'infatigable panier percé, Elikia l'avait, quant à lui, ce fameux sens des affaires. Suffisamment pour convaincre chaque fois son banquier que la courbe de son budget s'améliorerait dès la première représentation de son prochain opéra.
Client chez les Voben depuis quelques petites années, il avait donné de puissants vertiges (et des cheveux blancs) au patriarche de la famille, en faisant valdinguer son compte en banque de dépenses faramineuses en recettes spectaculaires. Jamais cependant il n'avait fait d'emprunt (il préférait vendre ses meubles, dans les temps de disette), et il restait toujours assez de ducats sur son compte pour qu'on n'envisage pas de le clôturer. Seulement, il n'aime pas thésauriser, comme disent les bons financiers, et voilà tout. Quand il a de l'argent, il s'en sert – et il lui faudrait lui faire la leçon une fois de plus sur le sujet, peut-être, pour que le problème lui apparaisse enfin avec évidence.

Toutefois, quand il s'agit de l'argent du Conservatoire, et maintenant de la Ville, il fait montre de plus de prudence. Il n'est pas assez fou pour considérer que ses projets se réaliseront sans opération de financement. Il est entouré de bons économistes, de trésoriers consciencieux, et, contre toute attente, il a des rapports cordiaux, et même complices, avec le nouveau Directeur de la banque Voben, le jeune Neil, dont il peut espérer le soutien.
En cette belle matinée de la saison nouvelle, Elikia flâne presque, le nez en l'air, sous la verrière lumineuse de la Banque, où se pressent également des foules d'employés zélés et où on discute çà et là aux guichets. Les petits talons de ses chaussures cirées l'annoncent doucement en claquant sur le carrelage étincelant du hall, où se reflète curieusement le bleu du ciel, et comme à son habitude, il est paisiblement absorbé par cette féerie. En ce qui le concerne, on peut difficilement le rater dans son léger costume en cachemire, un chapeau en feutre sous le bras. Frayant tout à la fois entre l'élégance et la fantaisie, il est vêtu d'une chemise jaune d'ambre aux manches bouffantes, surmontée d'un simple veston noir à rayures et d'un pantalon assorti, sur mesure, qui suit avec délicatesse les lignes de ses hanches. A son cou brille un fascinant bijou de col, une perle blanche incrustée dans une broche, qui rappelle la pâleur de ses gants en soie, qu'il ne quitte jamais. Enfin, deux larges pendentifs dorés tintent comme des grelots, accrochés à ses oreilles, et frôlent gracieusement ses joues quand il dodeline de la tête.

Un peu derrière lui marche Sœur Naia, sa garde du corps, une Prieuse coiffée d'un voile pourpre, qui inspecte les alentours d'un regard plus vigilant. Ils s'acheminent ensemble jusqu'au guichet principal, où Elikia esquisse un large et séduisant sourire à la réceptionniste.

« Bonjour, Madame, l'interpelle-t-il, d'une voix veloutée. J'ai rendez-vous avec Monsieur Voben, à dix heures. Auriez-vous l'amabilité de l'avertir de mon arrivée ? »
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Cité d'or et murs d'argent ♔ Neil
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