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 Pif paf pif ! [Feriel]

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Jakab Tangara
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MessageSujet: Pif paf pif ! [Feriel]   Pif paf pif ! [Feriel] EmptyMar 31 Juil - 14:50

Je crois que tout a commencé au moment où quelqu’un a beuglé « Vive le vin de Trius ! ».

Promis, je le jure, ça n’était pas moi. Mais cette déclaration d’amour à la viticulture étrangère a été le déclencheur d'une remarquable réaction en chaîne qui a, sans l’ombre d’un doute, conduit à ma situation actuelle.
Dans la taverne, il y avait un certain nombre de bons ouvriers d’Excelsa, le genre à oublier un peu facilement qui des étrangers ou de leurs patrons qui les exploitent sont les vrais trouffions de l’histoire. L’un d’eux a rétorqué, pas très calmement ni très poliment, que l’idée n’était pas patriotique.
Là-dessus, une troisième personne a fait remarquer que le patriotisme, c’est fait pour les ânes et les impuissants (bon, d’accord, là c’était moi) et après tout est devenu un peu flou.

Je n’ai pas d’avis sur le vin étranger, pour être tout à fait honnête. Tant que ça rend ivre et que ça ne laisse pas un goût de moisi dans la gorge une fois qu’on a vidé son verre, très honnêtement, je suis de l’avis qu’on n’a pas perdu son argent. En revanche, en bagarre de taverne, je suis un véritable intellectuel. Je pourrais m’étendre des heures sur la meilleure manière de casser un tabouret sur le dos d’un docker, de l’aérodynamisme du mouvement aux meilleurs coins durs des reins sur lesquels faire craquer l’attache entre le plateau et les pattes.

Mais les discours, même ceux qui concernent les os cassés et les contusions en forme de barreau de chaise, ont leurs limites. Le mieux, dans les échauffourées de comptoir, ça reste encore les bonnes vieilles démonstrations.

D’une main sûre, j’empoigne ma choppe, et puis je la bois. Pas un départ très excitant, je m'en excuse, mais c’est que je l’ai payée d’avance, cette bière, et on ne devient pas riche en gaspillant à droite et à gauche sa fortune durement gagnée. Par chance, le bougre que j’ai traité d’âne (ou d’impuissant, au juste, la chose reste à son appréciation) vise très mal, et le bol de terre cuite qui s’envole dans ma direction s’écrase, en place de mon visage, contre le dos du barman. Le pauvre s’en cogne même le front sur le bord d’un tonneau où il était penché. Sale affaire...
Sautant sur mes pieds, tandis que l’homme blessé rugit dans sa grosse barbe grise, je m’emploie, dans toute la navrante bêtise que peut me conférer l’ivresse, à cancaner un peu en tapant sur mes cuisses, comme on inviterait un petit chiot à nous sauter dans les bras. Assurément, ça ne manque pas, le type dévisse de son siège et charge, le front plus rouge que le cul d’un prieur. Ses amis, eux, se lèvent par solidarité.

C’est marrant mais de mon côté, les œnologues passionnés d’exotisme se montrent bien moins généreux en termes de renforts. Mais ça ne m’étonne pas. Le vin et la bagarre, c’est deux domaines d’expertise très éloignés. Chacun sa spécialité.

La collision, largement amortie par un petit dégagement de côté presque exécuté au bon moment (l’ivresse est l’ennemie du timing), nous envoie rouler contre le bar, où son élan vient à bout d’un tabouret. Le fragile de la meute, sans doute. Avec un pied ou deux bouffé par les termites. Résultat des courses, une paire de fesse nous pleut dessus sans prévenir, et je me retrouve dans une confusion de bras et de jambes un peu trop familièrement disposés autour de ma personne.
Manque de visibilité oblige, j’attrape le premier bout de bois que je trouve et j’le colle aussi fort que je peux sur tout ce que je trouve qui ressemble de près ou de loin à une articulation. Pif paf pif. Je crois même que je cogne sur mon propre tibia à un moment où à un autre. C’est dur à déterminer.
Il y a d’autres bras et d’autres jambes qui sont venus s’en mêler, peut-être pour nous séparer, ou bien peut-être pour rejoindre la fête, alors je tape dessus sans discrimination.

On n’a pas idée d’essayer de séparer des ivrognes qui se cognent avec des bouts de tabourets ; ça leur apprendra la vie.

A un moment où à un autre, il y a le coude de quelqu’un qui vient me cogner en plein sous le naseau, et là je peux vous garantir que je déguste. Je sens un truc craquer, jusque dans ma mâchoire, et vu les morceaux qui me roulent sur la langue le con a probablement dégagé une de mes dents au passage. Dans le silence tout relatif de ma bagarre (il faut bien grogner un peu pour la forme, même si on ne disserte pas), je prie pour qu'il s'agisse d'une de celles qu’on m’a déjà couronnées.

Quitte à perdre une dent, autant que ça soit celle où le dentiste a déjà fait le trou pour en remettre une neuve. Ça évite de déguster deux fois. Et puis si je l’avale, ça me fera chier de l’or, et ça, il faut bien l’avouer, le moi qui est rond comme une pelle et occupé à filer des coups de botte dans les reins d’un pauvre abruti, il trouve ça carrément hilarant.
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Feriel Kiana
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MessageSujet: Re: Pif paf pif ! [Feriel]   Pif paf pif ! [Feriel] EmptySam 4 Aoû - 0:46

Soirée banale dans un quartier banal. Même en civil, c’était rare qu’on s’attarde à trop regarder Feriel, avec son cache-œil, et son air sévère.

D’habitude, elle se drapait d’un voile rouge, pour marquer le prestige de son rang. Pour le moment, il se contentait de pendre à la manière d’un foulard autour de son cou. Le poids réconfortant d’un poignard lestait sa botte, celui d’un bon repas, son estomac.

Bref, rien à signaler, et pour le moment, ça lui allait très bien. Ses collègues de la Caserne Ouest l’avaient invité à venir prendre un petit verre pour fêter la promotion de l’un d’eux. De fil en aiguille, ils avaient peut-être un peu bu, et sûrement trop mangé, mais le monde ne tanguait pas encore, ce qui signifiait que c’était encore tout bon.

De sa démarche saccadée, la prieuse se dirigeait vers son logement, arpentant le quartier rempli de bars et de lieux de restaurations divers, prise par l’agréable sensation de ne penser à rien.

Quand le premier cri retentit, un souffle nasal blasé lui échappa. Mais elle décida d’en faire abréaction, et de continuer sa route, malgré la rai de lumière qui indiquait un porche dans la ruelle toute proche, sûrement l’entrée de quelque bouge miteux d’où provenait une agitation malvenue. Des ivrognes, avec un peu de chance, qui avaient l’alcool jouasse.

Elle s’en tint à les ignorer, mais il y a eu ensuite quelque chose qui ressemblait davantage au bruit d’un objet qui se brise, puis une sorte de jappement de douleur, et des sons un peu en vrac qui coulaient dans l’oreille de Feriel comme la mélodie caractéristique du début d’une bagarre de bar.

Elle se planta, trois pas plus loin que l’entrée, prise par un désagréable tiraillement intérieur.
Y aller.

Ne pas y aller.

« Oh allez ma vieille, tu n’es pas vraiment en service, et si tu commences à régler toutes les bagarres de poivrot, t’en as pas fini… »

Se morigéna-t-elle en pensée, en titillant le bord carmin de son voilage.

Et puis d’un autre côté, les bruits qui montaient du bar étaient de moins en moins rassurants.

Feriel serra les poings, à force de volonté, elle amorça un mouvement vers l’avant… Avant de se maudire d’une insulte peu digne de sa fonction, et de repasser autour de sa face les couleurs de son ordre, rien que pour se donner l’air un peu plus intimidant que sa face cave lui conférait déjà. Fini le repos, il allait falloir faire du zèle.

Elle déboula quelques instants plus tard dans le bouge, voyant tout ce petit monde coagulé par terre à s’envoyer des coups en pagaille. Il y avait là une belle brochette, du plus corpulent au plus malingre, et vu la manière dont ils étaient enchevêtrés, elle n’avait d’autres choix que de rentrer dans le tas.

Cela dit, elle tenta avec le peu de diplomatie qu’elle possédait, de lancer un :

- Calmez-vous, par la Ville !

Entendu par personne si ce n’est quelques piliers de comptoir qui continuaient de siroter leur breuvage tranquillement.

Le jour où un peu d’action allait faire peur à Feriel Kiana n’était définitivement pas arrivé, et elle sauta dans la mêlée, attrapant le premier homme qui lui tombait sous la main pour le balancer vers l’arrière, essayant d’abord d’avoir une approche plus défensive qu’autre chose.

Mais, quand l’un des poivrots crut opportun de lui envoyer un direct dans l’épaule, malgré l’air confus qu’il prit en voyant les couleurs qu’elle arborait, elle ne se gêna pas pour lui faucher les jambes, bien plus stable sur ses appuis que tous ces bagarreurs improvisés.

Bon, l’alcool émoussait un peu ses réflexes, l’heure tardive également, mais une prieuse de son âge arrivait tout de même à rivaliser face à quelques ivrognes, encore heureux, selon elle, sinon elle aurait été bonne pour la retraite.

La bagarre alla bon train encore quelques instants, parce que tout le monde tapait sur n’importe qui, et qu’un petit teigneux avait crut bon de se munir d’un bout de bois pour l’agiter sur tout ce qui se trouvait à se portée. Elle s’en prit d’ailleurs un coup ou deux, mais arriva à déloger quelques malheureux de la mêlée, sans chercher à leur faire davantage de dommages.

Ce fut quand elle se prit un violent coup en plein visage que cette approche méthodique ne parut plus lui convenir. Elle chancela, sur un bon mètre, clignant des yeux, avant de relever le nez vers ce qui restait de soudards avec encore assez de forces pour se battre, et lança à haute et intelligible voix :

- Prieuré ! Alors maintenant, soit vous vous calmez, soit je vous coffre ! Tous !

Au moins comme ça c’était clair. Elle se redressa, de son bien pratique mètre soixante-seize, pour tous les toiser de son œil unique, révulsé par la rage, pourtant contenue dans une posture guindée, militaire.

Elle expira lentement : déjà, elle avait l’attention de la plupart, mais pour bien faire, elle ajouta, toujours sur le même ton :

- Vous allez gentiment m’indiquer qui a commencé ces hostilités futiles, à présent que les esprits commencent à se calmer.
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Jakab Tangara
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MessageSujet: Re: Pif paf pif ! [Feriel]   Pif paf pif ! [Feriel] EmptyMer 8 Aoû - 23:30

Comme d’habitude, c’est toujours quand on commence à s’amuser que les pignoufs du Prieuré se ramènent pour pourrir l’ambiance. Ce que, dans la confusion de la bastonnade, j’avais pris pour une brave dame avide de gnons se révèle finalement n’être qu’une saucisse en uniforme. Rien de plus qu’un membre égaré du cheptel consanguin qui fait office d’autorité pour les bons patriotes.
D’un seul coup je m’en veux de ne pas lui avoir tapé un peu plus fort dessus quand j’en ai eu l’occasion.

Vu qu’elle en a marre de se prendre autant de marrons qu’elle en distribue (une activité à laquelle rechignent souvent les représentants de l’ordre, par manque d’habitude), elle décide de tricher purement et simplement en sortant la carte du « gnagna c’est la police vous devez faire comme je dis ». Et le comble, c’est que comme le nœud de la bagarre est composé d’une bonne moitié de lâches et d’impuissants, ces cons obéissent, me forçant à obéir avec eux pour ne pas me retrouver bouc émissaire de toute cette histoire.

Comme j’ai encore mon pied de chaise dans la main, je le lâche, pas très discrètement, avant de le regarder rouler lentement jusqu’au pied du pianiste, un peu plus loin sur la gauche. Le tout c’est de faire comme si on ne savait pas comment il nous est arrivé dans la main, et d’en avoir l’air vraiment très convaincu.

Mais non contente d’avoir réussi à séparer tout le monde, voilà qu’en plus elle exige la délation. Ils n’en ont jamais assez ces gens-là. Il faut qu’on chante en plus de leur manger dans la main et de cirer leurs pompes. Non, vraiment, je trouve ça minable.

Sauf que dans la pièce, les oiseaux chanteurs, à mon avis, ils sont nombreux. Alors si je veux me tirer de là sans finir seul contre tous, et accusé par tous leurs caquètements de grosses poulardes, il va falloir que je chante le premier. Et oh, ma foi, à ce petit jeu là, j’ai pour moi deux atouts non négligeables : déjà, fredonner à l’oreille des clients pour qu’ils ne se montrent pas trop radins, c’est une bonne partie de mon gagne-pain. J’ai l’habitude. Ensuite : je n’ai absolument aucune fierté quand il s’agit de sauver mon cul.

Sans perdre une seconde, je me relève sur un genou tremblant, et je crache dans ma main le chicot qu’on m’a déraciné. A travers le mélange de sang et de salive qui recouvre mes doigts, je parviens à en distinguer la couleur : coup de bol, c’est une de mes fausses. C’est mon dentiste qui va être content.
Désormais convenablement accessoirisé, je brandis la dent ensanglantée, en convoquant le plus sincère outrage que je suis capable d’exprimer.

« Madame ! Ma sœur ! Enfin ! Héléna vous envoie ! »

Je m’avance en titubant, agitant mon chicot comme une baguette de professeur, tandis que l’assemblée se tait autour de moi.

« Oh, je suis si soulagé de vous voir… »

Dressant l’index de ma main propre, je fais volteface, faisant mine de compter quelques types parmi mes adversaires. Ma voix, elle, se fait tremblante comme celle d’un petit bourgeois dont on menacerait de roussir les poils du postérieur.

« Six contre moi ! Des… des voyous ma sœur ! Regardez ce qu’ils m’ont fait ! »

Ce qui est bien, avec les coups au visage, c’est que ça fait impressionnant. Ma lèvre fendue et mon nez pissent le sang bien comme il faut, tandis que j’arrive à la hauteur de sœur machin, l’œil brillant d’humidité.

« Fallait-il bien que je me défende, où ils auraient eu ma peau ! Rendez-vous compte ! »

Encore quelques pas et je la contourne, comme pour me cacher derrière elle. Dans l’assistance, des protestations commencent à s’élever. Il y en a (ceux qui ont moins eu le temps de boire que les autres, ou bien ceux dont la tête a évité de se fracasser contre une surface dure) qui réalisent ce que je suis en train de chanter. Notamment mon ami patriote au strabisme léger, qui se redresse de toute sa menaçante hauteur pour protester.

M’accrochant à son épaule, je pousse le cri le plus minable et le plus aigu que ma gorge est capable de supporter. La comtesse en ferait presque une apparition.

« À moi !! »

Les choses s’accélèrent un peu. Je sens que la frangine n’apprécie pas beaucoup que j’entre dans son espace vital comme ça, et si elle a été assez aimable pour m’écouter jusqu’ici, je la sens prête à tendre l’oreille à d’autres chansons que la mienne. Heureusement, j’ai réussi à m’aligner entre elle et la porte, et il ne me reste plus qu’à me reculer d’un pas, puis à placer un bon coup de botte dans son derrière pour la pousser dans les bras tendus de mon nouvel ami.

« Sauvez-moi de ces brutes, ma sœur ! »

Puis, sans demander mon reste, je me mets à courir, avec toute la grâce que l’alcool m’autorise. Je suis un petit con, mais pas suicidaire : si la saucisse me rattrape, je vais passer une sale nuit. Et si je manque de me vautrer sur les marches en sortant, je tiens bon et met le cap au Sud sans me retourner.
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Feriel Kiana
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MessageSujet: Re: Pif paf pif ! [Feriel]   Pif paf pif ! [Feriel] EmptyVen 10 Aoû - 21:48

Elle devait être un peu embrumée par l’alcool, parce qu’elle se contenta de fixer le gars qui titubait vers elle d’un regard impassible, en écoutant sa diatribe.

Bon, il en faisait des caisses, et voilà quelques instants il avait quand même essayé de la rudoyer à coups de bout de bois, mais elle pouvait au moins écouter ce qu’il avait à dire.

Surtout qu’il semblait s’être pris quelques coups pas très bien placés, comme elle. Sur la joue mate de la sœur s’élargissait un gros hématome qui lui enlevait quelque peu de prestance, mais elle tentait de compenser en fronçant les sourcils.

L’énergumène finit par venir tout près d’elle en geignant, et en se traînant. Même pour sauver son propre postérieur, Feriel trouva ça légèrement pathétique.

D’une oreille, elle écouta la rumeur qui montait de la foule, toute prête à fustiger le malheureux qui se terrait derrière la silhouette de l’enquêtrice. Manifestement, il ne s’était pas fait que des amis dans cette bagarre. Vu sa technique, c’était peu étonnant.

En le voyant parler, elle remarqua toutes ses dents retoquées, et grimaça. On ne perdait pas un tel nombre de quenottes en menant une honnête vie tranquille.

L’air peu avenant de Feriel s’accentua quand le gus posa sa patte sur elle. Ça, c’était limite, ses pitoyables petites démonstrations de faiblesse, passaient encore, mais qu’il entre dans son espace vital en continuant son cinéma, cela courrouça la Sœur.

Elle voulut le repousser d'une bourrade, mais il fut plus rapide, et ce fut elle qui se retrouva à chanceler, tandis qu'il en profitait pour gueuler une ultime réplique, et se carapater à toute jambes.

Intérieurement, la prieuse fut un peu impressionnée. Rarement, elle avait vu quelqu’un déployer aussi peu d’amour propre, surtout après avoir sûrement été l’instigateur d’une bagarre de bar qui reposait généralement sur quelque querelle d’honneur sur qui avait insulté en premier les parents de l’autre.

Elle était encore tombée sur un cas gratiné, manifestement. Mais dommage pour lui, c’était réciproque.

Là où la plupart de ses collègues aurait sûrement laissé tomber, car ce n’était rien de plus qu’une affaire courante et banale, Feriel se fit légèrement craquer le cou, et démarra à son tour emboîtant le pas au gars quelques secondes après qu’il ait détalé, sans prendre le temps d’écouter les protestations des autres.  

Le petit bruit que firent ses cervicales à ce moment lui indiquèrent que cet effet de stylé n’était plus de son âge, et elle maugréa, son voile claquant derrière elle.

L’entraînement d’une prieuse lui donnait de bonnes bases physiques, mais la course de vitesse n’avait jamais été son grand avantage. Elle était davantage endurante, et vu le profil de sa proie, il aurait sûrement pu courir comme s’il avait le feu au pantalon rien que pour éviter de se faire attraper.  

Elle ne savait même pas trop ce qu’elle ferait de lui une fois qu’elle lui aurait mis le grapin dessus. En fait, sûrement que tout le petit monde au bar aurait simplement écopé d’un avertissement, et d’une leçon de morale, si ce gars là n’avait pas essayé de filer.  

Après qu’il se soit fichu d’elle comme ça, ça aurait fait tâche de ne même pas essayer de le rattraper, et peut être de le mettre au pilori pour la nuit – histoire de.

L’enquêtrice gonfla les joues, ses jambes la brûlaient un peu, et son estomac mécontent gargouillait furieusement devant tant d’agitation alors qu’il était si rempli.

Au combat, elle était encore une redoutable guerrière, mais ce genre de bêtises n’étaient clairement plus de son âge.

Alors, elle employa son plus grand avantage : elle décida de tricher, en quelques sortes.

- Arrêtez cet homme !

Hurla-t-elle aux passants qui demeuraient encore dans la rue à cette heure-ci.

- Arrêtez le, par la Ville !

Elle ne connaissait pas Domus sur le bout des doigts, mais elle avait vent de quelques chausse-trappes pratiques – ceci dit, elle ne se faisait pas d’illusions, si personne ne lui faisait tomber une caisse entre les pattes, il finirait par la distancer.
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Jakab Tangara
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MessageSujet: Re: Pif paf pif ! [Feriel]   Pif paf pif ! [Feriel] EmptySam 18 Aoû - 1:05

Tous ceux qui l’ont déjà pratiqué pourront vous le confirmer : la course à pied et l’état d’ivresse font le pire des ménage. Un peu comme le rhum et l’huile d’olive par exemple ; on pourrait contempler l’idée, de loin, et se dire, ‘oh, pourquoi pas, ça ne doit pas être si terrible’, et au final, si. Si, c’est terrible. Atroce. Imbuvable.

Et moi je galère comme un chien à semer ma prieuse. J’ai l’impression d’être un de ces bâtards galleux à la queue desquels les mômes s’amusent à accrocher des casseroles pour les emmerder. Ça me stresse, ça fait du bruit, et ça veut pas me lâcher les basques. La différence, de mon point de vue, n’est pas fondamentale.

Mon pied manque de déraper sur un pavé mal tassé, mais je me rattrape, dans un pas de ballet très peu élégant, et un juron pas beaucoup plus soutenu. Si je tenais le con qui s’est dit que c’était une bonne idée de transformer les rues du port en piège mortel pour chevilles flageolantes , j’peux vous jurer qu’il rentrerait pas chez lui avant d’avoir pris sa dose de phalanges dans le naseau. Mais je m’égare. Parce que mon problème premier, à cet instant précis, ça n’est pas les mandales hypothétiques que je pourrais mettre ou nom au pauvre con de l’urbanisme en charge des chaussées portuaires, mais bien la grosse saucisse en uniforme qui me colle au train, et qui, par dessus le marché, décide de recommencer à tricher.

Quand on vous dit que ces gens là n’ont pas de face.

Et puis pour tricher comme ça, vraiment, elle aurait pu s’abstenir. Par la ville. Comme si les abrutis d’ici allaient se donner la peine de courir après un type qui ne leur doit rien, gratuitement, juste par noble dévotion à ce trou puant ? Si encore elle avait offert une récompense, là, on aurait pu commencer à discuter. Quand on parle pognon, de toute façon, à partir d’un certain montant, tout le monde tend l’oreille. Même moi. Ne serait-ce que par vanité. Ça n’est pas tous les jours qu’on est mis à prix, après tout.

Mais non, là, même pas un copeck.

La radinerie de nos institutions me désolera toujours. Si je n’étais pas occupé à essayer de courir en ligne droite en remontant le long de l’avenue de la goutte, je prendrais le temps de secouer la tête pour m’en indigner.

De toute façon, la vie ne me laisse pas le temps de tenter une conciliation de ces deux tâches complexes, puisqu’elle m’envoie littéralement la suite de mon menu d’emmerdes en plein dans le museau. Enfin, dans les jambes, pour être tout à fait précis. Sous la forme d’un petit tonnelet d’entrailles de poisson qui me roule jusque dans un tibia, et explose sous mes pieds comme la plus épouvantable et la plus malodorante des mines. Le résultat est insoutenable. De la tripe, des têtes aux yeux tout vitreux, des arrêtes, de la vieille peau pleine d’écailles grasses, tout ça se répand sur le pavé comme l’écume sur la grève, et le terrain déjà difficilement praticable devient alors parfaitement inutilisable.

C’est là que tout dérape.

Enfin, surtout moi. Je n’ai jamais eu le pied marin, de toute façon. Je me vautre, donc, de tout mon long, cognant mon front sur le grès poli d’un pavé particulièrement assassin, et roulant comme un vieux trognon au milieu des autres ordures. Parfait. J’avais voulu jouer au plus malin, et j’étais à présent couronné roi des melons.
Si ma frangine était là, elle se fendrait bien la poire à mes dépends. Heureusement pour ce qu’il me reste de dignité (et croyez-moi, à cet instant précis, il faut bien se pencher pour la voir) ni elle ni aucun de mes hommes n’est présent pour assister à mon huileuse déconfiture. Juste le poissonnier, ses huit dents et son rire gras comme celui d’un phoque.

Tandis que je patauge dans les entrailles, peinant à me redresser même sur quatre pattes, sur le pavé luisant de sucs répugnants, je lui adresse le plus noir et le plus assassin de mes regards. Puis, sans perdre le nord, mes yeux se dirigent vers son enseigne miteuse, peinte à même le fronton en bois de sa pitoyable boutique.

« Harangue et sort (et fils) »

Quel nom de plouc.

Si je dois tomber par sa faute, je peux jurer sur tous les saints pourris qui servent d’étoiles aux bandits et aux gredins qu’il ne s’en tirera pas sans que cela se paie, lui non plus. Avisant la prieuse qui menace de me rattraper pour de bon, je grave son nom dans le peu de mémoire qu’il me reste, puis je détale à nouveau, avec la grace de l’anguille mouillée et l’habileté du nouveau-né fraichement pondu. Puant, glissant, et sonné. Autant dire que la dignité, elle, a définitivement disparu.

Mais, et j’y met un point d’honneur, tandis que je me débats pour réussir à me mettre debout, si je ne parviens pas à échapper aux griffes de ma poursuivante, au moins je l’emporterai avec moi dans cet enfer d’huiles putrides et de vieux restes faisandés. Qu’elle m’attrape, maintenant que je suis plus gras que l’intérieur d’un pot de vaseline, la précieuse saucisse du fort, ou du moins qu’elle essaie.
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Feriel Kiana
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MessageSujet: Re: Pif paf pif ! [Feriel]   Pif paf pif ! [Feriel] EmptySam 25 Aoû - 17:11

Décidément, il y avait encore d’honnêtes citoyens dans cette cité, prêts à aider les forces de l’ordre.

Feriel s’en félicita, saluant le poissonnier d’un geste, quand elle passa devant lui, tentant de conserver un peu de son panache, malgré qu’elle soufflât comme un bœuf.

Histoire de se donner une pause, elle envoya une petite pièce au type, pour motiver un peu la ferveur nationale chez d’éventuels badauds qui voudraient reproduire le geste.

Elle avait regardé, de loin, parce que même si l’autre courait comme un poivrot elle s’était quand même laissée distancer, sa cible rouler dans des abats malodorants de poisson, et ce, pour le plus grand plaisir mesquin de la prieuse.

On aurait pu croire qu’elle avait passé l’âge, mais pas du tout.

Cette petite vengeance en poche pour le petit coup qu’il lui avait mis au postérieur, elle aurait déjà pu le laisser filer, qu’il s’explique à sa famille de va-nu-pieds, à son entourage d’ivrognes, ou à son propre reflet, qu’importe, sur le fait qu’il était couvert d’huile malodorante, et de sucs de décomposition.

Mais, perfectionniste jusqu’au bout, Feriel préférait parachever le petit exemple qu’elle allait faire de ce bagarreur intempestif.

Il lui fallut contourner précautionneusement la flaque pleine de débris marins, ce qui lui fit perdre quelques secondes.

Le bougre allait relativement en ligne droite, si on pouvait appeler la manière dont il avait de tituber ainsi, mais la prieuse ne pouvait s’empêcher d’être méfiante. Il allait sûrement essayer de s’engouffrer dans quelque ruelle pour la semer d’ici peu. Ou alors il était vraiment trop saoul pour tenter de se trouver une échappatoire.

Là, elle commençait à être bien près de lui, et luisant comme il était, on aurait dit un gros merlan qui gesticulait hors de l’eau.

C’était bien la racaille ça, toutes ces vermines bonnes à rien qui dépensaient leur absence de paie dans des bars mal famés, qui s’enivraient jusqu’à plus soif, et causaient du désordre sur la voie publique.

Cela pouvait bien sûr passer comme totalement anodin, mais les rancœurs du genre causaient ensuite des règlements de compte, des passages à tabac, et autres joyeusetés. Les gens comme ça, ça pouvait pas rester tranquilles, toujours des histoires d’honneur familiaux ou de regard de travers qui montaient en épingle.

Il fallait bien donner un coup dans la fourmilière de temps en temps.

Et Feriel avait chopé un particulièrement beau spécimen cette fois-ci. Sûrement que quelques questions plus tard, pour lui pourrir sa soirée, et un jour ou deux à l’ombre, ça lui écornerait un peu du peu d’amour propre qu’il lui restait pour détaler comme ça tout couvert de poisson pourri.

D’un point de vue totalement honnête, elle n’avait pas particulièrement fière allure non plus, ses lombaires lui en voudraient longtemps de se faire maltraiter sur un pavé inégal, à crapahuter derrière une petite crapule qui ne s’était pas encore rendue coupable de grand-chose.

Arrivée assez près, la prieuse pouvait entendre celui qu’elle poursuivait ahaner presque autant qu’elle.

« Allez, ma vieille, encore quelques mètres… »

Feriel se poussa dans une ultime pointe de vitesse, se courbant en avant en grognant quelques insultes pas très charitables pour la mère du type devant elle.

D’un coup, d’un seul, elle se projeta en avant, sans se donner le temps d’hésiter, parce que, par Sainte Héléna, il puait !

Dans la tête de la Sœur, cela rendait mieux avant d’exécuter sa manœuvre. Plaquer le malandrin au sol, une petite clef de bras, et c’en serait fait de lui, mais c’était sans compter sans l’action précédente du pêcheur qu’elle se retrouva à maudire également.

Comme sur une savonnette, la prieuse glissa sur les habits tout poisseux de son adversaire, le heurtant quand même de tout son poids alors qu’ils couraient tous les deux.

Une exclamation de dégout échappa à Feriel tandis qu’elle tentait d’immobiliser l’homme tant bien que mal, ce qui n’était pas gagné vu l’absence manifeste de prises.

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Jakab Tangara
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Jakab Tangara

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MessageSujet: Re: Pif paf pif ! [Feriel]   Pif paf pif ! [Feriel] EmptyMer 5 Sep - 0:55

Jamais je ne récupérerai ma chemise, après ça, c’est certain. Cela dit, pour le moment, la priorité, c’est d’abord de récupérer ma cage thoracique en un seul morceau, avec tous les petits os bien à leur place et sans morceaux qui manquent. Je dérape à nouveau sur le pavé, bien sur le ventre, cette fois, et le poids mort d’une prieuse en chute libre vient m’y plaquer violement. L’intégralité de ma façade avant y passe. Le front, la joue, les épaules, les côtes… Tout ça râcle bien contre la caillasse huileuse et je peux vous dire que je déguste.

Pour un type qui ne tenait déjà pas très bien sur ses cannes, jusque-là, ça commence à faire beaucoup.

Ma seule consolation c’est qu’effectivement, la frangine partage effectivement mon sort. C’est une vengeance tout à fait mesquine, de la voir rouler à côté de moi, mais elle ne m’en remplit pas moins la poitrine d’une féroce satisfaction.

Mais pas le temps de tergiverser ! Maintenant qu’elle est là, et que je suis là, et que nous sommes à portée l’un de l’autre, il est l’heure de se lancer dans la bagarre la moins glorieuse du monde.

Mes petits doigts pleins de hargne se précipitent partout où il y a la place de s’arrimer, en cherchant une prise ; une narine, une orbite, une oreille, peu importe. Tant qu’ils peuvent s’y accrocher pour foutre le bordel, moi ça me convient.

Et puis si j’arrivais à agripper le bord de son voile je pourrais peut-être…

… lui cogner la tête…

… sur le pavé…

Notre empoignade commence à se transformer en véritable bagarre de chats de gouttière. On feule, on se griffe, on se débat sans vraiment parvenir à s’agripper : on est très loin d’un affrontement très honorable. Ce qui tombe bien car je suis très peu compétent en affrontements honorables. Je mets des coups de pieds dans les tibias, je vise la gorge, le ventre, l’entrejambe. Toutes les cibles préférées des petits fils de rat dans mon genre. Et même la bougresse me le rend bien, je m’en tire honorablement. Surtout pour un mec ivre, et qui a déjà réussi à se pré-tabasser tout seul contre un trottoir.

Ceci étant dit, il y a tout de même un moment dont je suis assez fier. Une manœuvre, presque héroïque, où l’une de mes mains parvient d’une manière ou d’une autre à se refermer sur une vieille tête de poisson, et où, dans un élan d’inspiration digne des plus grands, je lui écrase sur le front aussi fort que je le peux. Si la chose ne la blesse pas, elle a le mérite de la distraire considérablement. Et d’être un peu humiliante, ce qui ne gâche rien.

« Ha ! Prends ça morue ! »

Profitant du fait que la grande saucisse ait momentanément cessé de s’agripper à moi comme une noyée particulièrement contrariée, j’en profite pour filer à l’anglaise.
Ou du moins, c’est l’idée générale. Le plan quoi. Étape une : se relever. Étape deux : courir. Étape trois : semer cette grosse cruche. Ensuite, à moi la liberté. Et un bain. Surtout un bain. Seigneur ce que cette saloperie flaire la mort…

Malheureusement pour moi, je dois presque aussitôt couper court à mes rêves de baignade parfumée, parce que mon merveilleux petit plan se voit arriver prématurément à terme avant même d’avoir passé l’étape une. Un truc (probablement la prieuse) agrippe la boucle de ma botte, réduisant le peu d’équilibre que j’avais réussi à grapiller à néant, et me renvoyant, dans un plongeon digne du plus estropié des saumons, embrasser le pavé pour la troisième fois de la soirée.

Sauf que là, c’est front en avant, que je m’élance, et que l’impact suffit à me coucher pour de bon.

Pendant quelques longues secondes, je ne vois plus rien du tout. Tout est flou et lointain. Cotonneux. Paisible. Et puis d’un coup la douleur rapplique en hurlant, toutes sirènes dehors, et je suis à nouveau projeté dans la réalité. J’ai peut-être vomi. C’est difficile à dire, au milieu de tout les signaux que mon corps tente de m’envoyer. Je suis sur le ventre, ça c’est une certitude, et mon crâne me fait un mal de chien. Mais il n’est pas le seul, et c’est ça qui commence à m’inquiéter.

Ma poitrine, évidemment, commence à protester avec beaucoup d’insistance, contre ces caillasses qu’on n’arrête pas de lui faire rencontrer, et mon épaule droite lui répond de concert, pour une raison un peu plus floue.

« Ça… ça, ça veut dire que j’peux… euh… me gratter pour mon bain… pas vrai… ? »

Ah, attendez, non. Je crois que je l’ai. La raison n’est pas floue du tout. La raison, c’est la grosse saucisse en uniforme qui me casse à moitié le bras depuis son perchoir.

Un indice : le perchoir, c’est moi. Et je suis dans une belle panade…

« ‘chier… »
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