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 Let's get down to business ! [Zaïra]

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Isabela Velásquez
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Isabela Velásquez

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MessageSujet: Let's get down to business ! [Zaïra]   Let's get down to business ! [Zaïra] EmptyLun 10 Sep - 1:03

Ce matin-là n’en est encore qu’à ses premières lueurs, mais déjà on peut sentir le pouvoir prodigieux du soleil qui commence à réchauffer la plage. Le sable est encore frais, sous les pieds nus d’Isabela, et il subsiste encore des frissons de la nuit une petite brise marine qui fait s’envoler les voiles de son paréo. C’est un temps particulièrement agréable, surtout pour qui s’apprête à passer quelques heures à s’agiter entre les dunes, mais la prieuse sait aussi qu’il ne durera pas éternellement.

La saison des forges, où passé le milieu de la matinée, l’astre du jour semble déterminé à empêcher toute activité humaine qui ne s’effectue pas en intérieur, sans trop bouger, et tous volets fermés, n'est pas encore là. Pourtant son imminence se fait déjà sentir. Et si une matinée sur la plage reste encore supportable, pour qui y viendrait se détendre et bronzer, la chaleur se ferait rapidement sentir si l'on tentait de s'agiter.
Ainsi lorsqu’il avait été question de ces leçons de défense à donner, l’horaire s’était imposé de lui-même : le début de matinée ou la fin d'après-midi. Ni plus tard, ni plus tôt. Tout autre moment aurait rajouté de la difficulté inutile à un entraînement qui serait sans doute déjà éprouvant pour la petite.

C’était souvent dans ces moments-là qu’Isabela se félicitait de sa montée en grade. Les pauvres patrouilleurs de l’urbaine, d'ici à la fin des saisons chaudes, allaient passer de sales moments, à arpenter le pavé brûlant dans leurs uniformes - on ne mettait pas les prieurs en shorts, même à la saison de la forge. La jeune femme en savait quelque chose.

Mais l’heure de battre en retraite face aux astrales caprices n’est pas encore là. Solidement plantée sur son morceau de plage, fardée d’un maillot d’emprunt très simple et d’une étoffe aimablement prêtée par le prince en personne, Isabela attend.

Pour des motifs de réputations, d’inquiétudes et de favoritisme dont les tenants exacts échappent quelques peu à la prieuse, la petite dont on lui avait demandé de s’occuper se devait de cheminer jusqu’ici dans la plus grande des discrétions. C’était d’ailleurs la raison pour laquelle on avait recommandé ce lieu, plutôt qu’un autre, mais à vrai dire, Isabela n’en était pas non plus particulièrement mécontente.

La plage avait le net avantage de ne pas sentir les pieds, contrairement à la grande majorité des salles d’entraînements qu’elle avait eu la chance de fréquenter. Et si elle avait dû emprisonner sa chevelure dans une natte étroitement serrée pour la protéger de l’humidité et du sable, elle préférait amplement le plein air.

Grimpant de derrière les herbes de la dune, le long du chemin qu’Isabela avait elle-même emprunté un peu plus tôt, c’est la silhouette gracieuse de Naia qui lui apparaît en premier. Elle non plus n’est pas en service, et elle a pour l’occasion revêtu une longue robe de plage vert pâle, dont les volants se soulèvent à chacun de ses pas. Son visage, comme toujours entouré d’un voile étroitement ajusté, ne semble montrer aucun signe d’inconfort lié aux premières chaleurs : malgré ce que pourrait laisser croire l’abondance de tissu – heureusement choisi dans des matières adaptées – sa tenue semble tout aussi confortable qu’elle est modeste.
Sur ses pas, pas beaucoup plus grande mais bien plus timide, dans sa manière de se tenir ; la jeune Zaïra Pichardo.

Isabela observe les deux jeunes femmes, tandis qu’elles s’approchent, s’arrêtant pensivement sur le visage de la plus jeune et l’uniforme de servante dont elle est affublée. Elle ne sait toujours pas exactement quoi penser de cette petite, ou même de cette histoire toute entière. Bien sûr, elle avait été ravie de pouvoir l’aider, que ce soit en arrêtant les criminels qui l’avaient agressé, ou bien ici, en acceptant de lui apprendre les rudiments de l’autodéfense, pourtant elle n’en demeure pas loin terriblement consciente que ces choses-là ne relèvent plus vraiment de sa juridiction. C’est pour Eli qu’elle a fait tout ça, au final. Parce qu’il lui a demandé, que l’entorse à la hiérarchie n’était pas si grande et que la chose était juste.
Mais tout cela ne suffit pas à balayer les petites étincelles d’incertitudes qui vadrouillent dans la nuque d’Isabela. Le sentiment que c’est un chemin dangereux sur lequel s’engager, et qu’il pourrait bien la conduire, un jour, à trahir plus gravement que ça les fonctions qui sont les siennes, et ses devoirs envers sa propre faction.

Enfin. Pour le moment, l’heure n’est pas à ces sombres ruminations. Les deux jeunes femmes font leurs premiers pas dans le sable blanc de la grève, et la prieuse s’empresse de saluer sa collègue avec enthousiasme.

« Bonjour, Naia.
- Bonjour ! Alors, prête pour tes heures supplémentaires ?
- Ha ! C’est à toi qu’il faut poser cette question ! Moi, tu me connais. Je ne rechigne pas à m’agiter hors des heures de service. Même dans des conditions aussi insupportables que celles-ci !
- L’infatigable Isabela et sa dévotion sans borne. Même l’enfer des plages paradisiaques ne l’arrêtera pas ! »

Elles échangent un rire franc, de ceux qui avaient l’habitude d’animer leurs soirées à la caserne, entre deux parties de cartes. De toutes les admirables personnes qu’Isabela avait su garder à ses côtés, parmi ses frères et ses sœurs du Prieuré, Naia était probablement celle avec qui elle était la plus complice. Pas au point qu’elle ne lui fasse part d’absolument tous les détails de sa relation complexe avec leur aimable charge princière, mais excepté ça, elles se disaient absolument tout.

« De toute façon, celle qui va s’agiter le plus, ici, c’est mademoiselle. »

Se reculant d’un pas pour laisser s’avancer sa charge, la prieuse aux yeux verts enroule sa main sur l’épaule de la petite, pour la lui tapoter avec un mélange de prévenance et de malice. Isabela, elle, se contente de sourire, un air déjà plus doux arrondissant ses traits.

« Bonjour à toi aussi, Zaïra. Excuse mon impolitesse, je t'en prie. Après tout si nous sommes là aujourd’hui c’est pour t’apprendre. Pas pour se moquer de toi. Mais avant toutes choses… »

Se détournant de ses interlocutrices, Isabela vient récupérer derrière elle un petit sac en tissu qui traînait dans le sable. Elle le tend à la violoniste, qui l’ouvre sur ses encouragements, pour y trouver quelques vêtements propres, visiblement de seconde main et sommairement pliés. Rien de très extravagant. Un pantalon et un chandail de lin, peu ouvragés, teints d’un rouge très reconnaissable, et brodés, sur le cœur, des armoiries d’Excelsa. A ceux-là s’ajoutent une brassière un peu usée, de la bande pour les mains et les pieds, ainsi qu’une paire de chaussures en toile, tout au fond du sac.

« Tiens. C’est un uniforme de recrue, mais fine comme tu es ça devrait t’aller comme un gant.
- Si ça ne va pas, je peux aussi te prêter le mien, mais il va te tenir beaucoup plus chaud. D’ailleurs, n’enfile que le pantalon. Avec le haut tu vas dégouliner rapidement, surtout au début. Crois-en mon expérience. Il doit y avoir une brassière dans le sac si tu n’en as pas. »


La jeune fille écoute avec une attention plus qu’honorable, mais semble tiquer à la mention du changement de sa tenue. La chose n’échappe pas à l’œil aguerri d’Isabela, qui n’hésite pas à prendre le relai, indiquant à la brune un endroit plus abrité de la plage, à quelques mètres de là.

« Tu peux te changer derrière la dune, là-bas, si ça te gène. Ensuite on s’installera pour discuter un peu. Si tu as des questions sur ce qui va se passer ici, tu pourras en profiter pour les poser, et moi j’essaierai de cerner un peu mieux où tu en es et ce dont tu as besoin. »
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Zaïra Pichardo
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MessageSujet: Re: Let's get down to business ! [Zaïra]   Let's get down to business ! [Zaïra] EmptyLun 10 Sep - 20:54

La colocation était d’ordinaire une petite ruche lorsque je me levais mais une heure de décalage faisait toute la différence dans le petit appartement que j'occupais depuis peu avec trois autres étudiants du Conservatoire. Il faisait encore nuit lorsque je sortis de ma couche sur la pointe des pieds. Lavinia Goncalves dormait encore sur son lit dans le coin opposé de la chambre et je posai les pieds avec précautions pour éviter les pièges de l’étroit passage entre nos deux grabats. La chambre était pourtant bien rangée mais l’écartement entre nos deux lits était propice à se prendre les orteils dans les moustiquaires ou les draps et outre le fait de serrer les dents pour réprimer la douleur d’un petit orteil tordu, je ne voulais pas la réveiller en tirant sa literie au sol et devoir alors affronter ses inévitable questions. Lavinia était une parfaite co locatrice qui m’avait accueillie à bras ouvert, mais elle avait un gros défaut celui de vouloir connaître les emplois du temps de chacun des occupants de notre domicile d’étudiant. Cela partait d’un bon sentiment et de son attention portée à chacun mais parfois c’était un peu intrusif et je n’osais pas blesser sa sollicitude en la renvoyant à sa propre vie qui était, comme pour nous tous, suffisamment remplie pour qu’elle ne cherche pas régenter la mienne.

Après être rapidement passée à la cuisine pour prendre un demi Naan, je prends mes affaires de cours dont j’aurai besoin après ma première leçon de combat. Car c’est bien ce genre de leçon qui m’oblige à changer mes horaires et à me levers si tôt. Si on m’avait dit que je serais un jour formée à me défendre comme une espionne je ne l’aurai sans doute pas cru, mais Elikia Lutyens avait jugé que c’était nécessaire. Ce qu’il en disait était qu’après l’agression que j’avais subie, je devais être capable de me tirer d’affaire et me sentir encore capable de me promener dans Exelsa sans craindre pour ma vie à chaque pas. Il avait sans doute raison. Je devais me faire à cette idée, il avait pour le moment toujours raison et l’arrestation de mes agresseurs justement en avait été une nouvelle preuve. Petit à petit je lui vouais un respect grandissant et ce malgré le peu de fois où nous étions vus.

L’horizon Est s'éclaircissent sa robe sombre de blanc avant même que de se teinter de rose tandis que je mâchais consciencieusement la galette de pain qui devrait me sustenter jusqu’au repas de midi. C’était peu mais un achat conséquent pour mes finances me forçait à faire des économies là où c’était possible. Mais ce n’était pas à cela que je pensais mais bien au rendez-vous sur la plage. Je craignais de ne pas vraiment être à la hauteur et je plaignais déjà Soeur Isabela qui aurait bien du mérite de supporter une novice comme moi et de lui inculquer quelques bases. Je songeais brièvement à l’ironie qui m’avait fait déménager de la côte vers le Conservatoire pour me ramener sur les dunes de la plage ce matin. Je n’avais pas une garde-robe extensible aussi l’uniforme de servante que j’avais revêtue dans le noir de l’appartement m’avait été prêtée par mon mentor. Robe noire jusque mi-mollet, col blanc et déjà l’inévitable tablier blanc agrafé sur la poitrine et noué dans le dos, le tout complété par la petite coiffe pour laquelle j’avais tiré serrés mon afro. Le plus dur à supporter était les bas noirs et les souliers vernis. Tout ceci n’était pas tout à fait à ma taille mais sans rien de choquant. Il fallait ce qu’il fallait pour passer dans les demeures luxueuses sans attirer l’attention. Je me félicitais qu’aujourd’hui que les cours fassent relâche sinon il aurait fallu que je double cette tenue d’une autre pliée serrée dans mon sac d’étudiante et que j’emmène aussi mon instrument avec moi. Mes gentils camarades de la bourgeoisie n’auraient pas à me regarder avec désapprobation. Evidemment, j’avais appris petit à petit à ignorer ce genre de regard qu’en fait ils ne contrôlaient pas et n'empêchait pas certains de se montrer agréables, charge à moi de mettre mon amour propre dans ma poche et mon mouchoir par-dessus et tenter de leur faire comprendre que le monde ne se limitait pas aux districts fortunés. Cependant lorsque je pouvais m’en passer, c’était toujours ça de pris.

De temps à autre je me retournais pour scruter la pénombre des rues et vérifier que je n’étais pas suivie. A cette heure je pensais que c’était peu probable mais je e devais d’être prudente en plus d’être silencieuse ce qui n’était pas très difficile. A plusieurs reprises j’avais choisi de prendre des venelles encore plus sombres quitte à ne pas rejoindre le point de rendez-vous directement. Enfin, les pavés de la cité crissèrent bientôt sous le sable apporté par les brises marines et mes semelles, puis disparurent en silence et et je franchis la première ligne d’ajoncs. Une silhouette féminine semblait m’attendre comme prévu. Je ralentis. J’imaginais Soeur Isabela plus grande. Alors que je la détaille, elle me donne ma première instruction du jour. Elle n'a ni l'allure ni l'expression de quelqu'un qu'on contredit.

“On vous attends. Suivez-moi.”

Pour être honnête, je marque une hésitation. Je ne connais pas cette femme et aucune présentation n’a été faite ? Ce pourrait tout aussi bien être un piège ? Ce serait le comble ! Au premier rendez-vous sur la plage être démasquées ? Mais par qui et pourquoi ? Cette éventualité ne me paraît pas très crédible mais je préfère suivre celle qui m’a accueillie à distance. Le sable se glissait en courants espiègles sous mes pieds. A cette heure, il devait être délicieusement frais, mais sans sandales et avec ces souliers je ne pourrai pas en profiter. Ils avaient juste l’avantage de ne rien arranger pour garder mon équilibre sur ce sol mouvant alors que je tentais de voir plus loin que ma guide si Soeur Isabela était bien là. La crête des dunes passées je me sentis rassurée à la vue de la géante qui nous attendait. Ce ne pouvait être qu’elle. Je laissai l’autre approcher de celle qui semblait la dominer d’une tête et restai presque malgré moi en retrait, un peu ridicule avec mon étui au bout du bras sur cette plage où une tout autre pièce qu’une sonate allait se jouer.

Je ne savais pas trop comment interpréter les regards de la géante, Soeur Isabela. J’étais certaine qu’elle se demandait ce qu’elle faisait là avec une crevette à éduquer. J’allais articuler un bonjour quand les deux femmes manifestèrent leur complicité et que je me sentis disparaître de leur préoccupation. J’étais un peu décontenancée et me contentai de regarder le sable autour de mes souliers et qui menaçait d’en rayer le vernis. Je n’avais rien à faire dans leur relation de militaire qui tenait toutes les promesses que les légendes sur l’esprit de corps colportaient.

C’est à la mention de la “demoiselle” que je relevai la tête. J’étirai un sourire timide mais prenant mon courage à deux mains j’avançais en direction de ma future instructrice, intimidante s’il en est. J’appréciai la précision sur le motif de ma présence et dus admettre que le ton de la géante était franc et propre à me rassurer malgré la drôle d’entrée en matière.

“Bonjour...”

Me voilà avec un sac de toile dans les mains. Après un regard interrogateur en direction de mon instructrice du jours, qui me confirme du regard que oui c’est pour que je l’ouvre. Je soulève partiellement les effets qu’il contient pour en faire l’inventaire. Un uniforme de prieur. Décidément ! C’était le jour des déguisements et malgré mon opinion sur eux qui avait évolué depuis ma rencontre avec le Directeur du Conservatoire, ce n’était pas celui qui me tente le plus, mais je fais mine de rien. Quand-aux bandes je me demande à quoi elles peuvent servir. Les explications de Soeur Isabela n’en font pas mention aussi je me dis qu’elles sont là en sus. Je relève la tête et décline la proposition de Soeur Naia.

“Merci… Ça ira…”

Je bénis la prieuse de me laisser ma changer à l’abri des regards. J’ai une drôle de pudeur je dois bien l’avouer. Lorsque je suis en coulisse pour un spectacle je ne me soucie que peu du regard des autres, mais en dehors du contexte du spectacle je me sens très gênée et plus encore depuis que j’ai dû fuir à moitié nue dans la rue. Je laisse les deux prieuses en tentant de ne pas les regarder et percevoir ce qu’elles pensent de moi en cet instant.

Pour être certaine d’être bien protégée par le creux entre les dunes je me mets à genoux et enfile bien vite la tenue qui m’a été confiée. Elle est plus confortable que je ne l’imaginais et une fois la brassière lacée, je me sens à commencer l’entraînement et je retourne vers les deux femmes qui m’attendent patiemment en devisant avec le sourire. L’uniforme de servante à pris la place de celle de prieur dont je tiens la vareuse à la main. Je hausse des sourcils interrogateurs afin de savoir si j’ai l’allure qu’elles attendaient et pose le sac dans le sable au pied du talus de sable. Puis je me tourne vers mes instructrices puisqu’apparemment Naia se joint à mon entraînement. Je frotte les paumes des mains l’une contre l’autre les doigts raides comme des bâtons se fuyant.

“J’espère… Enfin… Je ne sais pas si je serai à la hauteur.”

J’essaie bien de faire sortir un rire de dérision, mais il reste bloqué dans ma gorge et seul une grimace asymétrique déforme mon visage pour le remplacer.
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Isabela Velásquez
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MessageSujet: Re: Let's get down to business ! [Zaïra]   Let's get down to business ! [Zaïra] EmptyMar 16 Oct - 1:23

Le sourire qui se dévoile, sur les lèvres de sœur Naia, est un sourire d’enfant. Un peu crâneur, et plein de promesses de bêtises à venir.

«Ah, mais ce n’est pas qu’une question de hauteur, ma chère, sinon je ne serais pas capable de faire ça… »

A ces mots, la prieuse aux yeux verts se retourne, pour enrouler ses mains autour des bras de sa collègue. Croisant son regard, et un peu prise de court par cette soudaine intrusion dans son espace vitale, Isabela échappe un « hein ? » pas exceptionnellement digne, avant de comprendre ce qui est en train de se tramer.
L’action se passe très vite, en réalité, mais l’habitude ainsi qu’une aimable petite bouffée d’adrénaline permettent à la jeune femme de déchiffrer les intentions de son amie et d’y répondre comme si elles avaient l’une et l’autre pris tout leur temps.

Le mouvement de soeur Naia est comme un pas de danse. Une danse guerrière et précise, qui ancre chaque mouvement dans le sol comme on y planterait des racines. Vive mais sûre, elle pose un pied, puis l’autre, se rapprochant d’Isabela tout en pivotant pour lui montrer son dos. L’intention du mouvement est incertaine, dans ses premiers instants, et puis soudain, tout s’enchaîne. Le troisième pas s’envole, la jambe de l’assaillante s’enroulant à l’intérieur de la cuisse d’Isabela pour mieux la faucher et lui dérober son équilibre. Aussitôt, privée de son appui – et sans résister a prise de sa cadette – la géante sent son poids basculer vers l’avant.

Là l’attendent bien sagement le dos puis l’épaule de sœur Naia, qui, tandis que cette dernière s’ancre solidement sur sa jambe d’appui, guident sa chute jusque par terre avant de l’abandonner à la gravité.

La chute n’est pas haute, mais toujours un peu étourdissante. Heureusement pour sœur Isabela, tomber sans se faire mal n’est plus qu’une autre de ces habitudes que son corps a cimenté dans sa mémoire musculaire.
Elle roule, dans le sable, tonique, avant de s’y asseoir, et de s’ébrouer énergiquement. Un petit rire surpris lui échappe, tandis qu’elle s’époussette sommairement les épaules, puis elle se relève, en s’aidant de la main tendue de son amie, et réajuste son paréo.

«Hem. Merci pour cette démonstration. »

Il est difficile de déchiffrer les expressions du visage de sœur Naia, pour qui n’en connaît pas les discrètes subtilités, mais Isabela, elle, sait bien deviner la petite lueur de satisfaction et de malice derrière le sourire humble de la jeune prieuse. Elle savait, aussi, pour avoir vécu et s’être entraîné de longues années à ses côtés, la satisfaction qu’avait son amie à prouver, même comme ça, à l’amiable, l’efficacité de sa technique

C’est là l’inoffensive maladie de ceux qui avaient passé leur vie à être sous-estimés. Mais au fond quel mal peut-il y avoir à profiter un peu de la certitude d’être redoutable ?

«Sœur Naia, qui est là, a déjà donné des leçons similaires à de nombreuses personnes de son quartier. »

Sous les yeux encore écarquillés de leur élève, et sans même s’en rendre compte, l’intéressée a bombé le torse, sous ses voiles, et son regard d’émeraude luit à présent d’une fierté sincère. Isabela, quand à elle, prend, l’espace d’un instant, l’air de la confidence, en se penchant vers la petite.

«Même des grand-mères ! Et tu les verrais, maintenant ; absolument inarrêtables. Alors ne t’en fais pas. Avec ce qu’elle t’enseignera, les brutes n’auront plus aucune chance.
- Absolument aucune. »


Isabela n’a pas donné tous les détails de l’agression de Zaira à sa jeune collègue et amie, mais cette dernière n’en a pas besoin pour savoir de quoi il en retourne. Elle qui a grandi à la Borée, avec des cinq petites sœurs, et qui a dû être là pour les protéger dès son plus jeune âge. Si elle avait pris le rouge, c’était pour elles. Et depuis qu’elle était devenue cette robuste et inarrêtable jeune guerrière, elle n’avait eu de cesse, en plus de ses patrouilles et de son devoir envers sa Cité, d’essayer d’améliorer dans son temps libre la situation de son petit morceau de quartier.

Si Isabela l’a demandé à ses côtés, aujourd’hui, ça n’est pas pour rien. La tâche lui est toute désignée.

«Mais rassure-toi, nous n’en sommes pas à la voltige. Pas la peine de se jeter dans le vide avant d’avoir appris à battre des ailes. D’ailleurs, de toi à moi, ce genre de prises, même si elles sont très impressionnantes, elles ne servent pas aussi souvent qu’on pourrait le croire. »

Sœur Naia roule des yeux, pour la forme, croisant tranquillement ses bras sur sa poitrine, cependant elle n’objecte pas aux arguments d’Isabela, et hoche silencieusement la tête.

«Ce qu’il faut comprendre, avant toutes choses, c’est que le corps humain, quand il n’a pas derrière lui des années d’entraînement physique et mental, il n’est pas vraiment… porté sur la confrontation. Dans une situation de danger, on est beaucoup plus enclin à fuir qu’à se battre. Et lorsque la fuite est impossible, alors la panique, le stress, la sidération, tout ça fait des choses à notre esprit qui nous empêchent de penser ou de réagir correctement. Et la maîtrise de toutes les techniques de combat du monde ne peut rien pour toi si tu restes bloqué, là. » Délicatement, elle vient appuyer le bout de son index au milieu du front de la jeune fille. «Tu comprends ce que je veux dire ? »

Jusqu’ici, pas de regard confus, ou de fronts plissés. Seulement des yeux où se reflète encore… l’incertitude ? L’appréhension ? Si le message ne passe pas, en tout cas, alors la petite fait bien semblant que c’est le cas. Encouragée dans son élan, la prieuse poursuit.

«C’est pour ça que notre objectif principal, ici – et surtout arrête moi si je me trompe – va être de t’apprendre à surmonter ce blocage-là, pour que tu puisses être en mesure de te défendre, si la confrontation est inévitable.  
- Il ne s’agit pas nécessairement d’apprendre à botter des fesses à tour de bras. Bien que ça puisse être très satisfaisant.
- Non, effectivement. Dans un premier temps, il sera plus intéressant pour toi de développer un certain nombre de techniques « réflexes », que tu pourras effectuer même dans la confusion d’une confrontation réelle, et qui te permettront de te sortir rapidement des situations d’agression, et de faciliter ta fuite. »


Isabela croise lentement les bras sur sa poitrine, tandis que de son côté, sœur Naia hoche lentement la tête.

«Garde en tête que c’est toujours là que doit se situer ton objectif. Réagir rapidement et avec conviction pour mettre fin au comportement agressif, te dégager de la situation, et te mettre en sûreté. Pas d’aller jouer les guerrières intrépides, on se comprend bien ? »

Parce que si elle se retrouve à faire accidentellement de la petite une apprentie justicière des rues, et qu’elle se fait béqueter par le premier nid d’oisillons sur lequel elle tombera, la prieuse l’aurait pour toujours sur la conscience. Sans compter le fait que le prince Lutyens lui ferait sacrément la tronche…

Après s’être assurée que tout le monde était sur la même longueur d’onde, Isabela décroise lentement les bras, une ébauche de sourire malin au bord des lèvres, quittant l’air de professeur sérieux qu’elle avait essayé de se donner pour retomber avec aisance dans des tonalités plus amicales.

«Bien. Maintenant, reste là où tu es, on va faire une petite expérience, tu veux bien ? »

Se penchant sur celle qui s’apprête à devenir son élève, la prieuse vient envelopper la main droite de Zaira des siennes, pour lui inculquer la forme qu’elle aimerait voir prendre ses doigts. Phalanges légèrement recroquevillées, poignet plié en arrière : elle positionne sa main avant de venir tapoter la partie basse, - soudain plus tonique - de sa paume.

Puis elle se recule, redressant son dos, et se met en position à son tour, approchant un bras pour le mettre à sa hauteur.

« Je voudrais que tu frappes à l’intérieur de ma main. Juste ici, bien à plat. » Son sourire s’élargit, découvrant quelques éclats d’ivoire par derrière ses lèvres sombres. « Aussi fort que tu peux. Ne te retiens pas, d’accord ? »
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Zaïra Pichardo
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MessageSujet: Re: Let's get down to business ! [Zaïra]   Let's get down to business ! [Zaïra] EmptySam 20 Oct - 8:46

Je ne cessais pas de regarder les deux femmes dont la complicité le disputait à leur différence. Ainsi sur la plage, j’oubliais qu’elles étaient des mains armées du prieuré. Ces dernières semaines je devais bien l’avouer ma vision des hommes et femmes en rouge, évoluait. Je ne pouvais pas dire qu’elles m’avaient ralliées à leur cause ou plutôt que je faisais partie de leur partisanes, mais je ne sentais plus en mois la rancœur qui était la mienne auparavant. D’ailleurs en y pensant j’en ressentais une sorte de culpabilité comme si je trahissais toutes les victimes de leurs exactions, de leur arbitraire exercé en toute impunité.

Pour l’heure c’était la connivence des deux femmes qui retenait mon attention et qui me mettait à mon aise en même temps qu’elle me rejetait loin d’elles. En même temps, je ne m’attendais pas à devenir copine avec Sœur Isabela en tout cas dès notre première rencontre. Sœur Naia semblait d’une autre trempe que la géante qui était responsable d’Elikia Lutyens, le prince compositeur, directeur du Conservatoire qui m’avait suggéré de m’armer contre les dangers de la cité. Elle était forcément plus petite que sa complice mais également plus mystérieuse que la géante d’apparence plus monolithique. Evidemment je pouvais me tromper sur chacune d’elle, mais l’espièglerie de la plus petite me laissait perplexe. Enfin, jusqu’au déclenchement de son attaque sur sa collègue. Les choses prirent une fraction de seconde pendant laquelle je laissai certainement béer ma bouche d’étonnement et un peu d’admiration. Les choses avaient été exécuté avec tant de fluidité que la facilité en transparaissait alors que je n’avais pas eu le temps de comprendre ce qui s’était réellement passé.

Je regardai Sœur Isabela rouler dans le sable me demandant déjà quelle serait sa réaction d’avoir été surprise par sa consœur. Pas de réaction ou si peu. Juste cette main solide qui relève la géante. Ce n’est qu’à partir de cet instant que je me rendis compte que chacun de leur geste m’était vraiment destiné même si c’était sous couvert de complicité et d’amusement entre elle deux et même si le plaisir qu’elles y éprouvaient était réel.

Je sentis mes yeux pétiller d’amusement et un peu d’impatience à commencer réellement mon entraînement. Si je devais être capable de faire ça, je n’avais pas de temps à perdre. Si j’avais su faire ce genre de chose je n’aurais pas eu à subir… Mais je ne voulais plus m'appesantir sur ces événements mais me tourner vers le futur. Je n’avais pas envie de devenir une guerrière à part entière. Jamais je n’avais perdu de vue que je rêvais d’une plus grande harmonie entre le gens. Cependant si ma mésaventure avait eu le mérite de me faire comprendre quelque chose, c’est que la vie m’avait épargnée jusque-là et que je devais arrêter de faire preuve d’angélisme pour me coltiner au principe de réalité. Pour le moment il existait des gens mal intentionnés et je n’avais pas envie de leur servir de victime.

Je tentai d’imaginer quel pouvait être le quartier de Sœur Naia et à qui elle pouvait bien avoir donner ce genre de leçon. La Borée était le premier district qui venait à l’esprit mais d’autres quartiers de la ville ne sont pas spécialement bien fréquentés… Des grands-mères ? Sérieusement ? Comment des grands-mères pouvaient elles supporter de tomber comme l’avait fait la géante ? Je pris donc cela pour une boutade et une garantie de pouvoir y arriver. Cela me convenait parfaitement.

J’écoutai donc attentivement chaque mot de mon instructrice, même les plus anodins. Apprendre que le but n’était pas immédiatement d’apprendre la prise qui venait d’être effectuée devant moi était un peu frustrant mais je n’avais d’autre choix que de faire confiance à mes instructrices. Dans le cas contraire, je n’aurais d’autre choix c’est de rentrer chez moi en m’excusant de leur avoir fait perdre leur temps.

Heureusement il n’en était rien. En grande partie autodidacte depuis aussi loin que je me souvienne j'avais assez trimé à rechercher des façons de faire avec mon violon et mon corps pour apprécier, depuis mon entrée au Conservatoire, d’avoir des professeurs qui allaient droit au but et mettaient le doigt sur les défauts et les façons de faire. J’avais l’impression d’avoir perdu un temps fou à tout chercher toute seule et en même temps je savourais la rapidité de ma progression grâce aux enseignements que je suivais. Ce matin il devait en être à l’avenant et j’étais toute disposée à faire ce que l’on me demandait quitte à prendre patience pour arriver à la technique dont j’avais eu la démonstration. Bêtement je hoche la tête comme en écho aux paroles de la garde du corps de mon mentor et à celui de sa compagne.

Et puis l’échange se fait plus sérieux et je sens que les préliminaires sont terminés lorsque la géante s’approche de moi intimidante. Je fais un effort pour ne pas reculer dans le sable devant l’assaut qu’elle semble vouloir me donner. J’ai l’impression que tout ce dont elle en train de parler est en moi sur le moment. Je ne peux même pas hocher la tête à cause de ce doigt qui s’est posé sur mon front comme s’il devait perforer mon crâne. Je déglutis difficilement, les yeux écarquillés sur le visage professoral qui semble vouloir me dévorer.

“Oui… Madame”


La complicité et la complémentarité des deux femmes me met soudain mal à l’aise. Pétrifiée dans le sable qui semble se mettre de la partie et vouloir m’engloutir à son tour, je ne sais plus trop vers quel visage me tourner. Elles ont bien compris ce pourquoi je suis là. En tout cas c’est bien ainsi que je l’entendais. Je n’ai pas envie d’être une guerrière. Mon monde est celui de la musique et de la danse, mais pour continuer à le faire vivre en moi, il faut aussi que je survive aux possible agressions du monde que mon engagement personnel ne manquera pas de me faire affronter.

Je regarde le colosse qui croise les bras sur sa poitrine et comme en écho, Sœur Naia. J’ai l’impression soudain d’être une novice en passe d’entrer dans une secte qui passe son épreuve d’initiation devant la grande prêtresse et sa première acolyte. Je fais appel à ma raison. Je sais que ce n’est pas le cas et je tente de chasser le malaise que cela provoque en moi, malgré le bons sens et l’accord que j’ai pour tout ce qui m’est dit. Petit à petit une impatience d’entrer dans le vif du sujet grandit en moi pour m’extirper de ces drôles de pensées frelatées par le petit matin en compagnie de deux guerrières tellement différentes mais tellement interchangeable dans les cauchemars des impies.

Je m’oblige à ne pas baisser le front et seul le battement de mes paupières inquiètes donne mon accord à des paroles de mise au point à la fois effrayantes et rassurantes. Je ne sais pas comment je dois accueillir le sourire final de Sœur Isabela et celui que je lui rends doit être bien piteux. Au moins, la leçon proprement dite va commencer. Les guerrières doivent être rassurées sur ce que je suis venue chercher ou alors elles pensent qu’elles ont été assez claires et que si je reste c’est que j’ai donné mon accord tacite tout comme je donne mon assentiment non moins tacite lorsqu’elle me prend la main dans les siennes. La sensation est étrange. Je m’attendais à un contact froid et rugueux et il n’en n’est rien. Bien sûr il est bien loin de la peau de bébé des Marie-Chantals que je côtoie au *Conservatoire, mais très éloigné des mains de mon père ; C’est un peu comme celles de Tia rompu aux tâches manuelles et pourtant qu’elle tente de garder propres à la douceur maternelle. Je regarde les deux palmes guerrières modeler ma main qui y semble perdue. C’est une drôle de forme qui m’est inconnue. Je tente de trouver une occasion où je lui ai donnée la même mais elle doit être propre au disciplines martiales…

En face de moi la guerrière de met en position et me présente sa main. Je regarde, incrédule, son visage dont la consigne est à l’évidence stupide. Quel intérêt pour moi ou pour elle que je frappe sa main. Elle ne sentira à l’évidence rien. Je manque de laisser tomber mon bras et de perdre la forme donnée à ma main mais je me reprends assez vite. Je regarde la forme de mes doigts pour vérifier qu’il n’y a rien à remettre en place. C’est comme si elle était devenue un objet étranger à ma personne. Je ne sais si c’est un test de force ou une autre manœuvre dont le sens m’échappe, mais je vais m’appliquer à donner satisfaction au moins pour prouver que je comprends les consignes de mon instructrice. Sans trop y réfléchir mes pieds prennent des positions en quinconce, le droit en retrait par rapport au gauche. Je souffle comme pour me détendre et je tente de détendre mes jambes en fléchissant légèrement les genoux. Mon regard voyage entre le visage attentif de la prieuse et la main que je dois frapper.

Je ne me pose pas la question de la douleur qu’elle risque de ressentir car elle ne sentira sans doute rien de plus désagréable que l’impact d’une balle d’enfant qu’elle devrait rattraper. Ma main vient prendre une place instinctive à hauteur de ma poitrine. Je me dis qu’agir par instinct doit sûrement être contreproductif mais je n’ai pas l’expérience qui me permettrait de trouver une meilleure position. Une dernière expiration forcée entre mes lèvres crispées et je projette ma main vers sa cible aidée par une légère rotation de mes épaules et de mon bassin.

Ça fait le bruit mat d’une petite gifle. C’est un peu comme si je venais de frapper dans un mur, mais mon poignet semble avoir résisté. Je retire ma main prestement. Je pense à mon archet. Est-ce que je serai capable de le tenir après une séance d'entraînement avec les deux étranges prêtresses ? Je tente d’oublier ma crainte et lance un regard interrogatif à Sœur Isabela. Je m’attends à ce qu’elle éclate de rire en me demandant si c’est tout ce que je peux donner. J’ai encore un peu de la force que le maniement des filets a forgé chez moi et la danse m’a donné plus de tonicité qu’à beaucoup de filles de mon âge, mais je pourrai compter sur les doigts d’une seule main le nombre de fois où j’ai eu ce genre de geste.
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