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 Je veux pas chercher. [Lyssia]

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Izei Ingenoc
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MessageSujet: Je veux pas chercher. [Lyssia]   Je veux pas chercher. [Lyssia] EmptyDim 29 Juil - 0:43

J'ai des bandages partout depuis trois semaines.Convalescence, tout ça. C'est toujours les meilleures périodes de ma vie. Rien ne m'oblige à sortir du Fort. Rien du tout. Du coup je reste enfermé. J'essaye que mes collègues ne remarquent pas ma réclusion, pour ne pas avoir avoir l'air « bizarre ». Ça fait un paquet d'années que je sauve les meubles, pas vraiment avec succès, mais j'essaye de pas avoir l'air... ben barjot quoi. Être fêlé de la carafe ça complique tout, après ça te colle une réputation de mec pas fiable. Puis en l'occurrence c'est même pas d'être un barjot psychopathe violent, au moins ça ferait motivé, plutôt barjot triste et malsain. Pas un truc qu'on a envie de renvoyer aux gens.

Donc j'ai vite adopté la méthode des grands stratèges dans ce genre de cas : vivre la nuit (sauf obligations professionnelles bien entendu). Pour survivre je chaparde des trucs à la cuisine qui traînent. Ce que je suis en train de faire là maintenant, après avoir médité et lu un livre sur le jardinage selon les saisons (ben quoi ? Ça traînait dans les toilettes). J'ai aussi fait un tour sur les murailles pour regarder la mer de nuit. Il y a encore des gens qui s'activent au Fort, mais plutôt tout en bas, là où il y a l'armurerie et la pièce avec plein de cartes.

Mais là où je suis, entre la bibliothèque et les salles d'entraînement pour vicaire, c'est désert, rien n'est allumé. Je farfouille dans la réserve pour les prisonniers. Normalement, toute la nourriture normale est gardée en bas, près des cuisine, mais l'intendant cache certains articles délicats au milieu des rations fadasses de nos victimes. Il fait ça parce que certains goinfres arrêtent pas de piller les sucreries. Je le sais, et il ne sait pas que je le sais. De temps en temps, quand il commande de la bouffe pour un gros repas j'ai des bonnes surprises.
Et oh ! Merde ! Des biscuits au citron ! Y a des putain de biscuits au citron ! Maintenant que le charognard a trouvé sa victime, il va la traîner dans sa cellule pour la déguster au calme. Et...

Et non.
Et voilà Lyssia.

Je pousse la boîte de sucrerie derrière la pile de pain de savon. Elle va me demander des trucs. C'est son genre. Elle fait sa tête de personne qui va me demander des trucs. Ça se voit. Et après ces trois semaines intenses je me sens comme un lapin pris dans la lumière d'une lampe. Mais socialement. Ça fait trop d'un coup.

- Quoi ?

Lyssia en vrai c'est une gentille fille. Elle dit les trucs que j'ai envie d'entendre en matière de Prieuré, elle est très nulle à un truc où je suis très bon et elle fait pas chier. Des fois elle me refile un onguent pour les blessures ou des trucs comme ça. Tout pour que je tolère bien sa présence. Mais là juste maintenant je voulais bâfrer des biscuits.

- Enfin je veux dire... bonsoir sœur Lyssia. Tu es déjà rentré de ta mission de je sais plus où... ?

J'ai pas l'air très vif et éveillé, puis je me sens acculé, ce qui est jamais bon pour mes échanges avec autrui. Mais elle peut réclamer un entraînement à cette heure là tu sais ? Elle a vingt deux ans, de l'enthousiasme en veux tu en voilà, c'est la panique à bord.

- Euh... tu vas bien ?

Les gens disent ça non ? Mais quand c'est moi qui le dit j'ai l'impression que c'est artificiel, que ça sort comme une balourdise. Mais en même temps j'ai les trois quarts du cerveau qui réfléchissent à comment la jarter de là. Pas simple.
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Lyssia Oskario
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MessageSujet: Re: Je veux pas chercher. [Lyssia]   Je veux pas chercher. [Lyssia] EmptyDim 29 Juil - 5:00

J’adore la nuit… c’est comme si un voile de silence et de torpeur s’était abattu sur la Cité. Il y a de l’activité nocturne, bien sûr, on n’est pas non plus dans un village de montagne… mais ça n’a rien à voir avec la journée. Et puis, au Fort, y’a presque plus personne dans les couloirs, c’est super agréable.

Je viens juste de rentrer de mission. J’ai passé une semaine à me perdre volontairement dans les endroits les plus glauques du District de la Borée pour chercher des informations sur certains criminels bien connus des Prieurs. J’ai récupéré quelques trucs intéressants, rédigé mon rapport et l’ai remis en mains propres à mon supérieur après avoir transmis une copie à Otton, comme je le fais toujours. Je pensais être fatiguée après tout ça… sauf qu’en fait non. Je pète le feu. Peut-être est-ce un retour d’adrénaline parce que j’ai presque failli me faire repérer et découper en rondelles il y a à peine quatre heures, j’en sais rien… mais je suis d’attaque à mort !

Je me lave rapidement, j’enfile ma tenue de prédilection qui fait râler tous mes supérieurs parce qu’elle n’est pas rouge : une vieille tunique à qui il manque une manche et qui ne cache plus mon ventre à force d’être malmenée et recousue à l’arrache, un futal un peu trop grand et un peu trop rapiécé… et voilà. J’me balade pieds nus. J’aime bien sentir le dallage froid du Fort sous la plante de mes pieds. Je ne sais pas pourquoi, mais je me sens plus vivante quand je marche pieds nus.

A la base, j’étais partie pour m’entrainer au tir, mais j’ai subitement pensé à Izei. Izei aime bien vivre la nuit lui aussi, encore plus que moi en fait. Si ça se trouve, là tout de suite il est tout à fait réveillé et il s’ennuie… ça serait parfait. J’attrape un petit sac en toile brune avec le souvenir que je lui ai rapporté de ma mission, et je pars à sa recherche.

Il n’est pas dans sa chambre. J’ai frappé plusieurs fois, fort en plus, même s’il avait été en train de dormir il se serait réveillé. Pas besoin de pousser la porte pour être sûre : il n’est pas là. Je me tape tous les terrains d’entrainement, toutes les pièces dans lesquelles il a l’habitude de trainer… rien… que dalle. Il ne me prévient jamais quand il part en mission et, étrangement, je suis toujours la dernière au courant, peut-être que c’est ça… Je soupire, déçue, et je caresse pensivement mon ventre quand j’entends mon estomac exprimer son mécontentement. J’ai grave la dalle en fait. Je soupire, puis crapahute dans les couloirs en direction de la réserve où sont entreposés les repas des prisonniers. Normalement je vais piquer des trucs dans les cuisines, mais là je reviens juste de mission, j’ai envie de quelque chose de simple, un truc comme une ration militaire… ce qu’on chope en cuisine est souvent trop lourd pour un estomac qui n’a pas eu grand-chose à se mettre sous les acides pendant une semaine.

Et là… PAF… Izei. Juste là. Mais quelle chance !

Il a l’air à peu près aussi avenant qu’une porte de cellule et aussi content de me voir que si j’avais prévu de l’assassiner… mais au moins il est là. C’est déjà plus que ce que j’espérais après avoir fait choux-blanc un peu partout. Je souris, absolument ravie de le voir. Quand je suis en sa présence, c’est comme quand je suis avec Otton… je me détends. Ce sont les deux seules personnes qui gravitent dans ma vie avec lesquelles je peux me permettre d’être moi-même, sans jouer un rôle. C’est… je ne sais pas… reposant ? En tout cas j’aime ça. Et j’aime aussi beaucoup Izei… c’est un bon professeur, il a une patience à toute épreuve avec moi, et même quand ça le fait chier de me voir débarquer, il s’arrange pour me donner l’impression d’être quand même content de me voir. Comme maintenant en fait. Il est mignon à sa manière.


- Bonsoir Professeur !


On m’a déjà dit des millions de fois que je ne devrais pas l’appeler comme ça, que ça n’est pas correct, que je devrais me servir de son titre plutôt… mais « Vicaire Izei » ça fait trop impersonnel… il compte beaucoup dans ma vie, presque autant que le Premier Prieur. Si ça ne tenait qu’à moi, je le tutoierais et je l’appellerais par son prénom… mais ça serait peut-être un peu trop, ne serait-ce que pour lui. J’pense qu’il m’aime bien au fond. J’espère en tout cas.

Je lui offre à nouveau mon plus beau sourire et je lui fourre le sac brun entre les mains pour qu’il puisse se concentrer sur autre chose que sur moi. Il a moins de mal avec les objets qu’avec les gens.


- Tenez, je vous ai ramené un onguent pour la fatigue musculaire, un onguent désinfectant pour les plaies, des bandages propres et solides et des petits gâteaux secs aux amandes. Je ne me souvenais plus de vos goûts en gâteaux secs, mais le type qui les vendait a dit que c’étaient les plus populaires en tout cas.

Je lui ramène plus souvent des trucs médicaux que de la bouffe en temps normal… j’arrive pas à retenir les goûts des gens. Mais là, des gâteaux secs aux amandes… je me suis dit qu’au pire, s’il n’aimait pas ça, je pourrais les manger moi-même… moi les amandes, j’aime beaucoup.

- Oui, je suis rentrée il y a environ cinq heures, j’ai rédigé mon rapport, je l’ai remis… et je vous ai cherché dans tout le Fort. Je suis venue là pour piquer un truc à grignoter, à force j’ai cru que vous étiez parti en mission.

Je me rapproche pour lui servir mon regard le plus innocent, probablement en partie démenti par mon sourire amusé.

- Dites… vous pourriez me donner un cours ? Même un tout petit hein avec peut-être un petit entrainement derrière… je suis certaine que ça vous ferait un bien fou !

Mensonge. Ce qui lui ferait un bien fou, ça serait un bon bain chaud, un massage intégral et une bonne pipe. Mais bon… moi je veux m’entrainer. Je VEUX m’entrainer ! Alors un touuuuut petit mensonge comme ça c’est pas grave, surtout qu’il sait très bien que je dis ça seulement pour moi. Je sais, je suis un peu égoïste pour le coup… mais ça fait quatre ans que je m’esquinte à essayer de gérer cette Magie de la Douleur à la con, et je ne m’arrêterai pas avant d’y être parvenue. Je saute sur CHAQUE occasion de m’entrainer avec Izei. Même en pleine nuit comme maintenant. Si je l’avais trouvé sur son lit en train de s’astiquer la nouille, je lui aurais sans doute servi exactement la même scène…
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MessageSujet: Re: Je veux pas chercher. [Lyssia]   Je veux pas chercher. [Lyssia] EmptyDim 29 Juil - 14:13

En plus, elle ne met presque jamais son uniforme. Elle se balade le ventre à l'air au milieu du froid. Quand c'est un entraînement prévu, elle fait un effort, elle se rend présentable, mais je ne peux pas exiger qu'elle soit en tenue complète au milieu de la nuit. Depuis deux ou trois ans c'est devenu très agaçant. Faut me comprendre aussi.
Je ne connaissais pas ses parents. Sa mère, un peu, de loin, je l'ai croisé deux ou trois fois, mais on ne peut pas parler d'amitié. Ils étaient plus vieux que moi. La gamine j'ai vu son visage dans la foule un paquet de fois, et il y a quatre ans elle a demandé à apprendre la magie. En général on me refile les jeunes avec un peu le même profil que moi, parce que les autres professeurs ont tendance à les terrifier. Mais Lyssia c'est un bon ajout au groupe. L'ambiance fait moins enterrement maintenant. Il n'y a pas souvent de candidats à la magie qui ne soient ni fanatiques violents, ni dépressif, alors on sait jamais bien quoi en faire.

Donc au début j'avais mes petits intello timides, Lyssia la gamine, tout allait bien. Mais maintenant c'est une très jeune femme, qui me sourit, qui se balade le ventre à l'air. Dehors c'est trop agressif, trop de bruit, j'ai pas la tête à ça. Mais là c'est de l'érotisme juste assez distant pour que je ne me sente pas envahi. Ça me fait un petit frisson de début de quelque chose, alors que je croyais avoir tout enterré, fait le deuil, oublié depuis longtemps.

Et donc, tout sourire, elle me tend un sac brun. Il est gros. Je ne dis rien parce que je suis gêné, alors elle m'explique. Des trucs médicaux, surtout. Ça me fait réellement plaisir. Je déteste les commerçants, il faut négocier, expliquer ce qu'on veut, mais ce n'est pas pour ça que je n'ai pas envie d'avoir des trucs pour mon petit confort personnel. Et un onguent désinfectant qui serait pas comme le vieil alcool à 90° qui pique de la pharmacie, je ne serais pas contre, là maintenant.
Et il y a des biscuits. J'agite la main pour dire qu'on s'en bat les couilles, les amandes c'est très bien (c'était un geste de la main très expressif). Ça, en l'occurrence, je n'en achète jamais parce que sinon on retrouvera mon cadavre parfaitement sphérique de graisse dans six mois. C'est mon seul plaisir dans la vie, la nourriture, alors c'est forcément une relation passionnelle. Je me limite au vol pour ne pas grossir à cause de l'abondance. Si je grossis, j'ai plus de mal à me téléporter et je passe pour un mec démotivé qui se laisse aller.
Je sais très bien comment ça arrive, puisque j'ai déjà eu le problème y a genre dix ans. En vieillissant, j'ai dû arrêter les entraînements les plus physiques. Donc, d'une, je me suis mis à m'ennuyer, de deux, je me suis mis à moins bouger. Pile le combo pour prendre du bide à la vitesse de l'éclair. Il a fallu beaucoup de frustration et de haine de soi pour inverser la vapeur. Donc ça m'a transformé en espèce de cinglé qui défonce des boîtes de biscuit caché dans un placard, mais c'est pour un avenir meilleur alors ça va.

- Oh bah euh... il fallait pas... moi j'ai rien...

C'est à peu près ce que je dis à chaque fois qu'elle me ramène des petits cadeaux. Je ne sais pas pourquoi elle persiste. J'arrive même pas à lui apprendre la magie, en plus. Je ne panique pas, moi ça m'a pris des années avant de me téléporter pour la première fois, mais j'aurais cru qu'elle saurait le faire plus vite... en plus quand elle n'y arrive pas elle s'énerve, elle fait plein de bruits et elle s'agite, et moi je sais pas quoi faire. Une fois elle m'a cassé ma théière préférée (oui, j'ai une théière préférée, mais t'ai-je dis à quel point ma vie est fade?) et elle s'est tellement démenée à hurler partout et à renverser des trucs, que j'avais l'impression d'être dans la même pièce qu'un sanglier. Les autres dépressifs timides ils étaient comme des ahuris à éviter les tirs, et moi je ne savais pas quoi faire vu que je me débrouille pour ne jamais toucher quelqu'un ou m'énerver après. Elle était très désolée après.
Enfin du coup, comme j'ai dit, elle gratte l'entraînement et maintenant qu'elle m'a offert des cadeaux je ne peux pas dire non.

- Euh bah euh... oui, d'accord, je... ça peut pas faire de mal de toute façon. On va aller dans la petite salle. En plus tu l'as jamais vu non ? C'est pour les travaux avancés normalement mais enfin...

Vu que de toute façon elle ne se téléporte pas du tout, il peut bien y avoir des parcours avec des poutres, des fosses avec des pics et des pièges à ours, elle n'arrivera même pas à la ligne de départ.

- C'est dans la partie super vieille du Fort alors il n'y a pas les statues de gens en train de souffrir et tout ça... et puis il y a du bois. Enfin c'est joli la pierre, mais ça ne garde pas beaucoup la chaleur.

Pour un maximum d'isolement j'ai tendance à aller dans les parties vieilles et petites de la vaste place-forte. Tout en haut, là où y a des pièces taillés à même la roche et où certaines poutres en chêne datent des premiers temps de la Ville... Il y a plein d'escaliers très chiants, d'habitude je les monte en me téléportant, pas avec mes pieds comme un sale gitan.
Mais on arrive à ma salle préférée. On peut quasiment dire qu'elle est à moi, vu que tout le monde a la flemme d'aller jusque là pour avoir moitié moins d'équipement que dans les étages en dessous. Elle est plus petite. Très haute de plafond, évidemment. Très très haute. Il y a deux cellules contre un mur, pour s'entraîner à faire souffrir les gens, mais elles sont actuellement vide. Quasiment pas de décoration, mis à part des sculptures dans le bois. Mais il y a un jardin sur une terrasse. Pas de mur entre la salle et l'extérieur, elle est conçue pour bien attraper la fraîcheur du vent marin. Sur la terrasse il y a des citronniers, des fleurs, une petite fontaine. J'espère que Lyssia va pas tout déraciner pour verser du sel dessus si elle n'y arrive pas une fois encore.

- Échauffe toi, je cherche juste du bordel dans un placard pour changer un pansement. Vu que tu m'as filé pile ce qu'il faut...
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Lyssia Oskario
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MessageSujet: Re: Je veux pas chercher. [Lyssia]   Je veux pas chercher. [Lyssia] EmptyDim 29 Juil - 17:14

Je le suis en trottinant joyeusement derrière lui, un grand sourire plaqué sur le visage. Je dois avoir l’air d’une gamine un peu niaise à qui on a promis une ration supplémentaire de bonbon… C’est assez loin, du coup mon sautillage doit avoir l’air moins léger sur les dernières centaines de mètres, mais bon… M’en fous, j’ai trouvé Izei et il va m’entrainer alors qu’on est au beau milieu de la nuit. La vie est belle !

Quand on arrive, je passe un moment à explorer la pièce pendant qu’il trifouille des trucs dans un placard un peu glauque. Y’a des cages, des instruments de torture qui pendent sur les murs, des trucs en l’air pour s’entrainer à la téléportation, et tout un tas de machin dont j’ignore parfaitement l’utilité. Je m’attache les cheveux en queue de cheval haute avec un lien en cuir que j’avais entouré autour de mon poignet. C’est plus pratique de pas avoir les cheveux dans la gueule quand on s’entraine. Ça chatouille, ça déconcentre… bref, ça m’énerve.

Après ça, je commence mes étirements. Je sautille bêtement sur place en levant bien les genoux, je fais le grand écart de profil, de face, contre un mur, je marche quelques mètres sur les mains en faisant des arabesques compliquées avec les jambes, j’étire mon dos, je fais des pompes, quelques abdos, je bosse un peu mon cul parce que des fesses rebondies c’est quand même plus cool qu’une paire de fesses aussi plates qu’une crêpe dépressive qui a raté la poêle en retombant. Bref… je m’échauffe comme d’habitude.

Je suis bien contente de ne pas être allée me changer après avoir abandonné mes recherches tout à l’heure finalement… comme ça je suis habillée exactement comme j’avais prévu de l’être pour le voir… c’est-à-dire avec des trucs aux bons endroits pour cacher que je me suis entrainée sans lui quelques fois. Il n’aime pas ça… d’ailleurs il me l’a interdit plusieurs fois en prenant une grosse voix effrayante que je n’entends jamais sortir de sa bouche d’habitude. Mais comme je ne peux pas m’en empêcher… ben je cache les marques. Là je cache, par exemple, une plaie sur la paume de ma main droite que j’ai entourée d’un tissus comme si c’était juste pour l’entrainement au combat au corps à corps, une autre à l’épaule qui est masquée par l’unique manche de ma tunique, et une à la cuisse que mon pantalon couvre très bien.

Je fais ça parce qu’il a vite compris que je n’obéissais pas à la règle du « pas d’entrainements solitaires » et qu’il cherche, à chacune de nos rencontres, les traces de mon insubordination. Mais bon… là, en l’occurrence, s’il ne m’arrache pas mes vêtements et le tissu sur mes mains, il ne devrait se rendre compte de rien. A part peut-être si je fais un faux mouvement… La blessure de mon épaule est trop récente pour être oubliée, et celle de ma cuisse… ben disons que j’y suis allée un peu trop fort pour le coup et que si je n’y fais pas attention, ça peut encore me faire boiter un peu.

S’il s’en rend compte tant pis… je ne suis pas du genre à inventer des excuses bidons pour me disculper. Cacher un truc oui, mentir pour ne pas être punie… non. Je ne vais pas sortir un truc genre « Ouiiiii mais nooooon mais je suis tombée dans l’escalier vous voyeeeeez gnagnagnaaaaa »… Non. C’est nul.

L’échauffement terminé, je me tourne vers lui en essuyant la sueur qui perle déjà sur mon front. Je lui adresse un sourire bourré de motivation et d’assurance en sautillant presque sur place tellement je suis pressée de commencer l’entrainement…

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MessageSujet: Re: Je veux pas chercher. [Lyssia]   Je veux pas chercher. [Lyssia] EmptyDim 29 Juil - 21:07

Lyssia se met immédiatement à sauter partout, à faire des pompes, le grand écart et autres activités génératrices d'arthrose. C'est très bien l'enthousiasme. Moi je sors un morceau de miroir qui était posé derrière un buffet, le long du mur (c'est pour que les gens trébuchent pas dedans). C'est idiot mais il n'y en a pas dans ma cellule, pas dans les salles de bain non plus. Les concepteurs du lieu ne devaient pas aimer le narcissisme. Mais ce n'est pas pratique-pratique pour changer un bandage tout seul. Alors j'utilise un grand morceau de miroir pété que j'ai trouvé dans la décharge dans le jardin de mes parents, tel un gueux.

Pendant que Lyssia met sa cardio en condition, je me mets torse nu pour dévoiler un carré de tissu dégueu accroché sur mes côtes, à gauche. Le miroir me laisse voir qu'il y a encore du pus qui perce au travers. C'est une petite brûlure qui s'est infectée. J'ai encore des traces d'hématome aussi, qui tirent sur le jaune et le vert. D'autres petits bobos. Mais c'est surtout ce qu'il y a sous le bandage que je dois frénétiquement nettoyer. Là, encore, ça a meilleure mine, mais il y a trois semaine ça puait comme un fromage bien fait. Aucune partie de mon corps ne devrait avoir cette odeur là. Mais bref. Revenons en à Lyssia.

Moi je suis assis en tailleur par terre, penché dans une position ridicule pour arriver à me voir les côtes dans un minuscule bout de verroterie. Elle, elle est tranquillement en train de faire des tractions sur une poutre absolument pas prévue pour cet usage. C'est beau d'être en forme comme ça.

- Bon écoute pour commencer... on va faire comme d'habitude. Pendant que j'enlève le bandage, je te touche avec la magie et tu essayes...

Je vois bien que ma proposition de faire pile comme d'habitude, c'est-à-dire la méthode avec laquelle Lyssia échoue depuis quatre ans, ne l'emballe pas beaucoup.

- Non mais je te jure qu'avec de la régularité, du temps... il finira forcément par se passer quelque chose. Peut être que c'est pour aujourd'hui, peut être pas... non attends écoute écoute, je te jure que la dernière fois tu as un peu disparu au niveau des doigts et c'est... bon tu veux t'entraîner oui ou merde ?

Bon c'est oui. Je me concentre, parce que je ne fais pas que me téléporter, je peux envoyer ma douleur à autrui. Ça tombe bien, j'avais prévu de m'arracher un bout de tissu englué dans une blessure, la chance ! En fait c'est con mais c'est surtout de m'arracher du scotch qui me fait mal. J'arrive pas à le faire en une fois, ça se prend dans les poil, et j'ai une peau sensible de blond. Enfin bref.
Donc je me concentre pour envoyer un tout petit peu de douleur à Lyssia, tout en tirant avec deux doigts sur le tissu et la gaze. C'est bien, ça m'entraîne en tout cas. C'est difficile à décrire comme sensation, mais moi envoyer juste un tout petit soupçon de souffrance c'est comme essayer de faire du calcul mental pendant que quelqu'un te hurle des chiffres au hasard. Des fois j'ai l'impression que le pouvoir m'échappe. J'arrête sans faire exprès et je perds le fil, ou alors je fais grimacer la gamine parce que j'y vais un peu trop fort. J'arrive pas à avoir un flux constant. Je suis pas près de faire des progrès, moi non plus.

Je regarde attentivement Lyssia, forcément, pour voir si par hasard, aujourd'hui, elle avait décidé de tous nous rendre très heureux et de se téléporter à cinq centimètres. Même un centimètre ça serait très bien. Même sur place en fait. Mais elle ne me fait même pas la grâce de devenir un peu floue. Enfin tout ça me sort de la tête parce que je remarque un truc. Je fronce les sourcils.

- T'as mal à la jambe non ? Tu la poses bizarrement. Pourquoi tu as mal à la jambe ? Moi j'ai rien. Tu es blessée ?
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Lyssia Oskario
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MessageSujet: Re: Je veux pas chercher. [Lyssia]   Je veux pas chercher. [Lyssia] EmptyDim 29 Juil - 22:15

C’est le « Bon, tu veux t’entraîner oui ou merde ? » qui m’a motivée. Il me fatigue avec cette méthode. Oui c’est un super prof, oui il explique bien et il est hyper doué dans le domaine… mais le coup de la douleur qui passe par lui avant de venir s’écraser mollement en moi ça veut pas. Ça fait quatre ans que ça veut pas, quatre ans qu’il s’obstine parce que c’est « moins dangereux comme ça au début »… quatre ans que je le supplie à chaque fois de me laisser essayer autre chose. Et quatre ans qu’il redoute à chaque fois que j’ai essayé sans lui. C’est déjà arrivé… il était pas content. Pas du tout.

Je fais tout bien comme il demande toujours. Je me concentre, je fais le vide sans le faire, j’écoute mon corps qui m’annonce que j’ai mal aux côtes alors que c’est la souffrance d’Izei… c’est pas facile quand la douleur va et vient avec des intensités différentes mais je ne veux pas le plaindre, si c’est le prix pour un entraînement je suis carrément prête à le payer. Je finis par doucement m’énerver quand même… c’est plus de l’impatience et de la frustration qu’autre chose, mais la colère monte doucement… J’ai l’impression qu’au fil du temps et des mois, des années qui passent, je m’énerve de plus en plus vite. Peut-être parce que je n’avance pas d’un brin et que ça me gonfle profondément… je ne sais pas. Bref… Je suis tranquillement en train de me transformer en boule de nerfs sur le point d’exploser quand il arrête tout net l’exercice.

Il a grillé que j’ai mal à la jambe. Merde.

Je relaisse tomber ma concentration d’un seul coup, je me laisse tomber à genoux près de lui et, d’un coup sec et colérique, je lui arrache ce foutu pansement sur lequel il galère depuis dix minutes. Je marmonne une excuse à laquelle je ne fais même pas semblant d’accorder la moindre once de sincérité. Il me connait assez pour ne pas le prendre trop personnellement je pense… comme la fois où j’ai bousillé une théière à laquelle il avait l’air de tenir. J’arrache le cas en toile que je lui ai donné un peu plus tôt de son autre main, et j’en sors l’onguent désinfectant après avoir grimacé devant la tronche de sa blessure.


- J’vais le faire… restez tranquille.


J’ai pas répondu à sa question, pas encore. Je sais qu’il a compris, probablement justement parce que je n’ai pas encore répondu… mais je sais aussi qu’il ne va pas me harceler. Quand je me fais griller j’avoue, du moins quand c’est lui, et il le sait.
Je nettoie sa plaie avec les gestes d’une fille qui a l’habitude de soigner les bobos que peuvent délicatement déposer sur les gens un entraînement intensif ou une mission intéressante. En même temps je vis au Fort depuis onze longues années… si je savais pas réparer les bobos je serais dans la merde… quand on s’entraîne on fait pas semblant.

J’étale soigneusement l’onguent en évitant son regard, je nettoie, je recommence pour être sûre, je pose une compresse propre sur la plaie et je la fixe en entourant méticuleusement le bandage que je lui ai ramené autour du torse en essayant de ne pas serrer trop fort. Et en essayant de ne pas trop regarder non plus… Ok il est vieux et tout, ok il pourrait être mon père, ok c’est mon professeur… mais je suis une jeune femme de vingt-deux ans qui fonctionne tout à fait normalement à tous les niveaux. Un torse de type bien foutu et bien conservé bourré de cicatrices qui prouvent sa loyauté et tout… moi ça me fait tout chaud sur les joues et dans le ventre. Du coup je fixe mon regard sur le bandage, au cas où…

Quand j’ai terminé, je reste dans la même position mais je plante une seconde mon regard dans le sien avec plein vaillance… pour me mettre à fixer ensuite une poussière invisible par terre entre mes genoux. J’ai des couilles pour assumer mes conneries… mais Izei il m’impressionne, et je déteste le décevoir, ça me fait mal à la gorge, au ventre, et ça me met les larmes aux yeux quand je le déçois…


- Je… je sais… j’aurais pas dû j’suis désolée…

Ma colère est retombée comme un soufflet pendant que mes doigts glissaient sur sa peau, étrangement. Du coup je suis juste désolée.

- C’est juste… quand je me fais mal toute seule j’ai l’impression qu’il se passe un truc… quand vous faites comme d’habitude je ne sens rien du coup à part votre douleur à vous… ça marche pas avec moi professeur, je dois essayer autrement ! Promis j’y suis pas allée fort…

Je me racle la gorge.

- Enfin… pour ma jambe peut-être que oui, un peu, mais j’ai pas fait exprès, ma dague a glissé… et j’suis presque sûre d’avoir senti des fourmis partout sur mon corps et de m’être un peu troublée… ou floutée au moins. J’en suis sûre !
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Izei Ingenoc
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MessageSujet: Re: Je veux pas chercher. [Lyssia]   Je veux pas chercher. [Lyssia] EmptyDim 29 Juil - 23:29

Râh mais pourquoi elle chouine d'un coup ? Ça y est ça commence. Adieu les théières. Elle me culpabilise de l'empêcher de se suicider ! Vraiment ? Je ressens beaucoup d'angoisse existentielle dans beaucoup de domaine, mais là je suis sûr de moi. On m'aura pas avec des petites voix larmoyantes. J'ai été à sa place en plus. Le nihiliste boutonneux qui a essayé de se couper un orteil pour faire de la magie, c'est moi. J'ai encore la cicatrice. Et encore, je suis pas très courageux ni très malin, alors mes conneries sont toujours assez inoffensives. Lyssia serait foutue de mettre son bras dans de la soude si ça lui paraissait une bonne idée sur le moment. Une expression de sa loyauté, par exemple. Mais pourquoi elle écoute rien ? Je suis plus vieux j'ai eu le temps de potasser mon sujet !
Environs une fois tous les deux ans, je dirais, j'ai un élève, que je connais parfois depuis plusieurs années, qui fini sa carrière de vicaire en moins d'une demi seconde en tant que giclure d'organes le long d'un mur. Soixante dix kilos de bouillie de bonne sœur, t'imagine le chantier. Là ça fait deux ans et demi que ça m'est pas arrivé. Je deviens un peu superstitieux. Ça et les suicides, c'est les morts inutiles qui reviennent te hanter longtemps.

- Oui mais si tu te ruines un muscle, un tendon, un nerf ou je sais pas quoi ? Je te jure on en a partout de ces merdes. Faut étudier la question avant. Je sais plus à quoi ça sert tout ces machins là, mais c'est pas là pour rien c'est sûr. Là, tu vois sur mon bras ? La cicatrice en forme de lapin difforme ? Bah sur tout ça, de là à là, je sens plus rien du tout. Et j'te jure la peau de bras ça devient vite une denrée rare. Y a pas trente six milles endroits de ton corps facile d'accès à tout moment.

Oui bah on est au milieu de la nuit, j'ai pas croisé un autre être humain depuis longtemps, du coup je dérive un peu. Mais l'organisation du discours ça n'a jamais été ma vertu cardinale en tant que grand pédagogue. En fait, de base, sans la magie, je me dirigeais vers une carrière prestigieuse à monter la garde devant un truc, à faire mes petits tours peinards. Probablement manger l'équivalent d'un donut. Et puis finalement je me suis retrouvé à savoir faire un truc intéressant, donc à devoir parler à plein de gens différents, à expliquer des trucs. On m'avait pas préparé à ça. Je fais ce que je peux.

- Moui bon enfin je voulais dire quoi... je sais plus. Sinon on peut essayer un vieux truc. Y aurait le temps. Ca changerait un peu.

L'idée du « vieux truc » est lancée. Pourquoi j'ai pensé au vieux truc. Pourquoi j'ai dit que j'avais le temps. Pourquoi des monceaux de conneries catastrophiques sortent de ma bouche.

- C'est en mangeant une espèce d'algue toxique. Elle rend confus, ça donne un peu des hallucinations, mais ça aide à s'imaginer être plus loin sans avoir à bouger. A mettre le doigt sur le truc qui fait que... enfin c'est comme apprendre à siffler tu vois ? Ou à claquer des doigts ? Moi j'y arrive ni à l'un ni à l'autre alors voilà. Mais c'est pas très costaud et ça ne dure pas très longtemps, comme substance.

Je regarde dans le vide. Moment typique d'auto-satisfaction après avoir eu l'idée de génie de deux heures du matin. Et puis je me rappelle d'un truc.

- Et ça va comment la jambe d'ailleurs ? Il faut faire quelque chose ?
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Lyssia Oskario
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MessageSujet: Re: Je veux pas chercher. [Lyssia]   Je veux pas chercher. [Lyssia] EmptyLun 30 Juil - 5:35

Je passe par plusieurs niveaux émotionnels différents en très peu de temps. D’abord j’affiche une moue penaude parce que je me suis faite griller et que j’ai un comportement et des réactions de gamine de dix ans quand Izei me gronde… ensuite je passe au stade de l’adolescente de quinze ans blasée et qui boude. Ça fait au moins cinquante fois qu’il me fait la morale pour la même chose. Je sais que j’ai fait une connerie, c’est bon là, il est relou avec sa morale à la con le vieux…

Et tout de suite après je pose un regard émerveillé sur lui comme s’il était l’incarnation même de tout le bonheur du monde personnifié devant moi. Des algues toxiques ?! Mais c’est génial ! Enfin un truc différent, enfin un truc qui pourra peut-être m’aider… Je refuse d’être dénuée de tout talent pour la magie. Pareil pour le tir, mais ça, à part de l’entrainement pur et dur, je ne vois pas trop quoi faire de plus.

Mais là, y’a une solution. Une solution potentielle, ok, mais une solution quand même. En plus si ça se trouve y’en a plus et il me le dit pas exprès. Et, pour en finir avec la tablette de sentiments que se sont successivement affichés sur mon visage… je reprends une moue mi-désolée mi-boudeuse quand il recommence à parler de ma jambe.

Comme je suis quand même un peu emportée par l’euphorie du moment, que je ne suis pas vraiment pudique et que de toute façon c’est mon professeur, je fais la première chose qui me passe par la tête. Je quitte ma position agenouillée pour m’assoir par terre tout en baissant mon pantalon jusqu’à mes genoux histoire de montrer mes cuisses.

J’arrache le bandage sur ma blessure d’un geste rapide tout en lui adressant un sourire genre « ouais-moi-t’as-vu-je-lutte-pas-une-heure-sur-un-pansement », et je lui montre la blessure.


- Vous voyez ? Ça ira. C’est juste que ça s’est un peu infecté au début et que maintenant ça a du mal à cicatriser. Mais j’ai pris aussi un onguent pour ça et j’en mets souvent. J’en mets aussi sur mon épaule parce que pour ma main ça a fait des miracles et que… et que…

Je lève les yeux en me mordillant la lèvre. Je n’attends même pas sa réaction et je grimace légèrement. J’ai bêtement laissé échapper le reste. Bon. Au moins y’a plus de mensonge dans l’air du tout, c’est pas plus mal. Je soupire et je baisse l’unique manche de ma tunique sur mon épaule pour montrer l’autre blessure qui saigne un peu. J’ai dû la malmener pendant mon échauffement… Je lui montre aussi celle sur ma main qui est pratiquement complètement cicatrisée.


- Je sais ce que vous allez dire : vous êtes en colère. J’suis désolée d’accord ? Mais si votre histoire d’algues fonctionne je n’aurais plus besoin d’essayer d’autres trucs non ? Hein ?

Je pique un peu d’onguent dans le pot que je lui ai offert et j’en profite pour désinfecter les deux blessures qui sont encore un peu trop fraiches. Celle de mon épaule passerait facilement pour une blessure de guerre. Celle de la jambe non. C’est l’angle parfait entre la droite formée par mon bras énervé tenant une lame, et celle de ma cuisse qui passait justement par-là à ce moment-là. Je me souviens de la douleur que ça m’a procuré quand je me suis infligée cette blessure et ça me fait frémir. Comme fascinée, j’appuie un peu trop fort dessus en appliquant le désinfectant visqueux et je sursaute en poussant un petit couinement. Je crois que mes cheveux se sont troublés un instant et je lève un regard plein d’étoiles sur Izei.

- J’ai fait un truc là, non ? Hein ? Dites Professeur… ça a fait quelque chose hein ? Pas vrai ?
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MessageSujet: Re: Je veux pas chercher. [Lyssia]   Je veux pas chercher. [Lyssia] EmptyLun 30 Juil - 23:15

J'éprouve une grande fascination pour les blessures, forcément. Les miennes, celles des autres. Je trouve toujours avis d'expert à dire dessus. Comme guérir de quelque chose représente la moitié de mon emploi du temps, c'est bien normal. Bon j'avoue je ne sais pas arracher les sparadraps, et j'arrive jamais à enrouler un bandage proprement, ça finit toujours en tire-bouchon de gaze qui dégringole. Mais il reste plein de domaines où on peut donner son avis : la couleur, l'odeur, les croûtes, les bourgeons, le temps de convalescence, les risques d'infection. C'est très interactif. Je suis souvent un des personnages des scénettes glauques qui se donnent en ces lieux, avec des conversations ahurissantes sur ce qu'un être humain peut s'infliger pour faire plaisir à sa hiérarchie. On sait rigoler dans le coin.

- Et tu fais des grands écarts avec ça sur la jambe ?! Regarde moi ça, y a des coins où les bords se touchent même pas, y a des petits morceaux séchés partout. Tu m'étonnes que tu boîtes.

Je me rhabille. Lyssia s'incrimine toute seule en m'avouant d'autres blessures. Ça m'énerve. Il faut faire quelque chose. La personne qui m'a appris la magie, c'était une dame très calme, qui parvenait à semer la terreur en parlant d'une voix douce. J'arriverais jamais à tenir un personnage aussi bon. Je suis obligé de m'en tenir à la façon normale d'engueuler.

- Y a déjà assez de façon de se bousiller sans faire de zèle ! Regarde, on en a plein partout des machins pour ça.

Je me lève, et lui montre d'un geste de la main un espèce d'antique ratelier-buffet avec des flacons et des objets tranchants exposés de façon visible. Y a plein de sortes. J'en ai déjà parlé un peu. Dans un tiroir par exemple, il y a de longs sachets de quelque chose qui ressemble à du papier de soie. A l'intérieur c'est des silices, ça ressemble à des colliers étrangleurs pour chien avec supplément barbelé (typiquement le genre de truc dont tu as envie d'expliquer l'usage à tes parents). Tout est emballé un peu bizarrement, les manches des couteaux ont des étuis par exemple. J'ai déjà dû t'expliquer que ça ne se fait pas de toucher les outils religieux avec ses gros doigts nus. Y a genre cent ans, les gens ont remarqué que les vicaires avaient tendance à mourir si ils s'échangeaient leurs couteaux sanguinolents entre eux. J'ai pas bien compris la raison, mais ça a donné une terreur superstitieuse de toucher aux affaires des autres. Ça m'arrange, j'aurais probablement trouvé l'idée dégueulasse même sans ça. Il y a aussi des potions dolorifères, mais ça finit forcément par te bousiller les boyaux. Il n'y a rien là dedans qu'on puisse utiliser de façon répétée sans finir par se bousiller un truc de toute façon.

- Non ! T'es pas devenue floue ! Change pas de sujet !

En vrai, oui, peut être, un peu au niveau des cheveux. Mais on change pas de sujet !

- Bon pour apprendre la patience, tu vas réciter dix fois le... non attends, je réfléchis.

Oui je viens de me rappeler que la fameuse algue dont je parlais, elle se trouve très facilement. En magasin. Et si je dis à Lyssia d'aller galérer devant une statue dans la chapelle, bah c'est moi qui va devoir me taper les courses.

- Non parce que l'algue on en a pas ici... ça se trouve dans les sachets pour les vêtements, en vrai. Ça tue les mites. Ça fait longtemps qu'ils en ont plus dans le Fort. Tu saurais trouver ça ? Ça doit bien exister les échoppes ouvertes la nuit... non ?

Parce que normalement ça sert à rien cette algue, j'ai pêché l'idée dans un vieux bouquin. Mais Lyssia m'accule au désespoir avec sa façon de ne parvenir à rien en quatre ans de motivation sans faille... première fois que ça m'arrive. Pendant que je parle je mets de l'eau à chauffer. C'est juste pour boire du thé normal t'emballe pas.
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MessageSujet: Re: Je veux pas chercher. [Lyssia]   Je veux pas chercher. [Lyssia] EmptyJeu 2 Aoû - 2:18

J’affiche une moue clairement boudeuse. Mes cheveux ne sont pas devenus flous. Fait chier ! J’étais pourtant certaine d’avoir ressenti quelque chose… Déception… Et en plus il me gronde. Alors oui, je sais qu’il a raison, je sais que j’ai fait une bêtise… pire encore, je lui ai désobéit… Donc il a raison de m’engueuler. C’est juste qu’entre ça et ma frustration de n’arriver à rien, j’ai envie de lui sauter dessus, de le plaquer au sol et de lui hurler au visage en postillonnant beaucoup qu’il ne comprend rien, qu’avec sa méthode, la seule chose que je sens c’est ce qu’il veut bien me donner, que quand je me fais mal, même si je n’arrive à rien non plus, au moins je ressens un truc… comme si quelque chose s’enclenchait aussi bien dans ma tête que dans mon corps…
Mais je le respecte trop. Et puis… en y réfléchissant bien… cette sensation que j’ai dans ces moments-là, et si ça n’était que de l’espoir ?

C’est à peu près à ce moment-là qu’il recommence à me parler de son algue toxique. Je relève le nez pour me concentrer sur ce qu’il dit, et un grand sourire illumine mon visage. Je vois exactement de quoi il parle.


- Oui, je sais où en trouver… accordez-moi un moment, je reviens tout de suite.

Et je le plante là sans attendre sa réponse. Je cours dans les couloirs glacés du Fort, pieds nus, tout en réfléchissant à toute vitesse. Et si son algue ne marchait pas non plus sur moi ? Et si je n’étais tout simplement pas faite pour pratiquer la Magie de la Douleur ? Les frères mages sont bien moins nombreux que les autres, ça n’aurait rien de bien étonnant que je n’ai pas les capacités pour ça… mais je refuse que ça s’arrête là. Hors de question. J’y arriverai. Même si je dois pour ça me découper le corps et perforer chacun de mes nerfs, j’y arriverai. Je n’ai pas le choix. J’ai décidé il y a bien longtemps que, quelle que soit ma place, je serais à la hauteur des espérances du Premier Prieur. Mieux que ça, je les dépasserai. Je ne vois pas d’autre manière de le remercier à la hauteur de son geste. Je dois être forte, utile et douée. Je dois devenir une personne sur qui il puisse compter et se reposer… Pour lui, pour la Cité, pour Izei… je le leur dois.

Quand je reviens, toute essoufflée parce que les logements ne sont quand même pas la porte à côté, j’ai une quinzaine de ces petits sachets antimites dont il parlait dans les bras.


- J’en ai pris que la moitié sinon j’allais en semer un peu partout dans les couloirs. Est-ce que vous pensez que ça sera suffisant ?


J’ai toujours plein de ces trucs partout dans ma chambre… faut dire aussi que ma minuscule chambre de sœur du prieuré est complètement encombrée de malles dans lesquelles je range précieusement tous les vêtements que j’achète pour les différentes missions que j’ai, où que je pourrais avoir à mener. Il y a tellement de personnages qui logent dans ces malles que je préfère être prévoyante et prudente, les mites peuvent être des ennemis redoutables dès lors qu’on est en tissus et sans défenses… c’est hyper dangereux ! Je n’ai pas envie de devoir incarner quelqu’un, et de me rendre compte subitement que l’intégralité de la garde-robe de cette personne a été réduite en miette par des créatures qui essayent de se faire passer pour de jolis papillons. Non merci.

Je lui souris, puis je laisse tomber mon butin sur la table devant lui, fière de moi.

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MessageSujet: Re: Je veux pas chercher. [Lyssia]   Je veux pas chercher. [Lyssia] EmptyVen 3 Aoû - 1:17

Pendant que Lyssia est partie j'ai rien fait d'intéressant. J'ai regardé de l'eau bouillir (en pensant à la mort ou à la solitude, sans doute). Ensuite j'ai commencé à déplacer des trucs et des machins pour faire un inventaire de ce qui était périmé ou non dans les placards. Des trucs chiants. Je pensais que la gamine mettrait plus de temps à revenir. A posteriori je me demande ce que j'ai bien pu foutre de tellement significatif, à ce moment là ou à un autre de la journée, mais on y reviendra plus tard.

Donc, elle est revenue, des sachets anti-mites plein les bras. C'est plus simple que d'aller galérer au magasin, et je crois qu'ils n'ont pas autant de stock de toute façon. Bon, c'est pas facile à estimer quand on a jamais trop tâté des psychotropes, certes, mais il n'y a rien qui se bouffe par kilos entier. Du coup je trouve ça rigolo et je souris. Pas trop longtemps.

- Bah euh oui, y en a largement assez.

Je prends un sachet entre deux doigts pour le déchirer et étaler son contenu sur la table dédiée aux consommables. Y a plusieurs sortes de bidules noircis et desséchés à l'intérieur. J'en prends un qui a l'air de ressembler à l'algue que j'ai vu en dessin dans un livre. Bah, au pire ça fait un test. Je pense pas qu'ils foutent de poison foudroyant dans l'anti-mite, au pire elle aura la colique. Au pire.
Bon, et pour la dose... ? J'ouvre deux trois sachets en silence le temps de réfléchir. Je vais pas avouer mon ignorance à voix haute, ça risque de lui faire peur. Le mieux quand quelqu'un risque de vivre quelque chose d'horrible, c'est de pas le prévenir avant. Comme ça il a pas peur. C'est plus sympa. Bon on va dire euh... deux bidules ? Ça a l'air bien. Elle en reprendra plus si ça marche pas.

Pour le decorum, je broie les-dits bidules avec un pilon et un mortier, je balance les débris dans une tasse d'eau chaude, puis je fous un sachet de thé bas de gamme dedans. C'est fini. Je trouve que ça fait beaucoup plus savoir ancestral inestimable quand on bricole un peu ce genre de truc. Plus mystique. J'aurais aussi bien pu lui balancer directement entier dans la bouche, mais comme j'ai peur que quelqu'un surgisse pour me traiter de glandeur à tout instant je préfère tout compliquer.

- Bon, bois tranquillement hein, c'est pas... c'est pas la méthode habituelle quoi. Et puis si tu ne te sens pas bien, tu peux utiliser la bassine là s'il te plaît ? C'est un sol en pierre on dirait pas comme ça, mais les tâches restent longtemps en fait, c'est granuleux et... enfin bon voilà.

Oui, je suis très serein à l'idée d'empoisonner Lyssia, mais de mon point de vue j'utilise des méthodes d'éducation qui ont fait leurs preuves. C'est très bon pour le moral de l'étudiant si il arrive à son objectif à n'importe quel prix. Ça lui apprend. Regarde, moi je suis passé à travers tout le bordel en suivant cette philosophie, est ce que je m'en porte plus mal ?

Mais bon du coup... du coup il faut meubler jusqu'à ce que l'anti-mite passe dans le système de Lyssia. J'ai essayé de regarder dans le vide en faisant comme si le décor était très intéressant et que je ne l'avais jamais vraiment regardé, mais même moi je me rends compte que ça va pas marcher. Du coup je suis parti continuer de trier mes machins. C'est capital, là, maintenant, cette nuit, que quelqu'un jette cette boîte de café périmé. Là, tout de suite. Mais même en regardant toutes les dates sur tous les paquets deux fois (et non, les usines ne datent pas encore les rations militaires et le thé, c'est moi qui le fait avec un crayon, parce que j'ai pas de vie), ben ça m'occupe pas une éternité non plus. Mais bon là c'est bon ça a fait de l'effet l'algue ? Hein ? Non ? Il va falloir se jeter dans le grand bain de la sociabilité :

- Mais bon t'inquiète pas hein, ça s'est jamais vu que quelqu'un essaye comme tu essayes et n'y arrive pas. Attends, montre ta main ? Y a p'tète moyen de mettre un truc dessus quand même...

Je lui prends la main pour la retourner et regarder la paume. Et puis je me sens bizarre.

- Euh... tu entends ce bruit ? … un sifflement ?

Lyssia fait non de la tête. Je reste pendant deux secondes à regarder dans le vague, en écoutant ce bruit qui devient de plus en plus puissant. Puis j'ai une grosse contraction musculaire, tout le corps en même temps, je révulse les yeux et je m'évanouis.

Ça ne dure pas très longtemps, quelques secondes, un bête malaise vagal. Pourtant je me suis senti foudroyé. Là je m'en fous un peu j'ai surtout mal à la tête (je me suis cogné). Y a une tasse vide et quelques sachets antimites qui me sont tombés dessus. Je ne comprends pas pourquoi c'est arrivé et je suis très en colère. Jusque là, la santé, ça va. Un rhume de temps en temps. On a pas le droit de me faire des coups comme ça ! Je comprends rien, mais j'essaye de me remettre vite debout au cas où la voiture-balais vienne conduire l’équarrisseur jusqu'ici.
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MessageSujet: Re: Je veux pas chercher. [Lyssia]   Je veux pas chercher. [Lyssia] EmptyVen 3 Aoû - 16:55

Je sirote ma tasse tranquillement, non sans jeter un regard appuyé sur Izei. On a pas idée de parler de la manière dont les vomissures s’incrustent dans un sol « grumeleux » quand quelqu’un boit un truc avec un goût aussi immonde. J’ai failli tout rendre rien qu’à cause de l’image que ça a projeté dans mon esprit… horrible…

Je finis cul-sec pour que la torture gustative ne dure pas trop longtemps… et on attend. Il ne se passe strictement rien… Je finis même par m’impatienter, mais mon professeur est un type attentionné, il détourne mon attention en lançant un sujet de conversation. Je n’ai que le temps de lui adresser un regard surpris quand il s’effondre comme une chiffe molle par terre. On dirait qu’il n’a plus de muscles, qu’il est… liquide…

Mais avant même que j’ai le temps d’esquisser le moindre geste dans sa direction pour lui porter assistance… une douleur fulgurante me poignarde le flanc. Ma tasse se brise par terre au moment où je m’appuie contre la table pour me maintenir debout tandis qu’un grognement douloureux sort de ma bouche. Je tiens deux secondes… et puis je tombe à genoux. J’ai la tête qui tourne et une douleur non identifiée qui pulse au niveau de mes côtes… et comme si ça n’était pas suffisant, j’ai l’impression qu’un courant d’air s’est infiltré dans mon cerveau et qu’il brouille tout… je sais que j’ai mal, que je suis par terre et qu’il y a quelque chose de pas normal… C’est tout.

Je lève les yeux en me mordant la lèvre. Izei. Il est à terre, inconscient. Je dois l’aider, si ça se trouve il a un problème grave ! Avec toutes les cicatrices qu’il a, si ça se trouve il s’est blessé gravement quelque part !

Je n’arrive pas à bouger. La douleur me déchire les côtes et explose dans ma tête en me faisant grincer des dents. La pièce, pourtant plongée dans une obscurité relative, me parait brusquement beaucoup trop lumineuse… éblouissante. Je ferme les yeux sans cesser de penser au corps d’Izei, étendu, là… à quelques mètres à peine de moi… Je pense aussi à moi, incapable de l’aider… Ça m’énerve. Ça m’énerve tellement que je laisse échapper un gémissement de frustration… et soudain… tout se met à tournoyer dans ma tête à une vitesse ahurissante.

Je sens la douleur de mes côtes s’intensifier brusquement et de manière assez violente pour m’arracher un cri, le sol perd sa consistance et j’ai subitement l’impression de flotter dans l’air. La sensation est brève, maintenant je me sens tomber. J’ai à peine le temps d’ouvrir les yeux, et je me heurte à Izei, qui s’est visiblement relevé. Je m’écroule sur lui comme si je débarquais du plafond, et on tombe par terre, les jambes et les bras emmêlés de manière ridicule. Le choc de la chute me fait grogner de douleur à nouveau.

Je ne comprends rien à tout ce qu’il vient de se passer, mais même si j’ai encore la tête qui tourne, la douleur qui m’empêchait de réfléchir à disparu. Celle de mes côtes, non. Je lève les yeux vers le visage d’Izei qui se trouve au-dessus du mien.


- Est-ce que… euh… vous allez bien ?
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MessageSujet: Re: Je veux pas chercher. [Lyssia]   Je veux pas chercher. [Lyssia] EmptyVen 3 Aoû - 18:34

Alors que je retournais tranquillement à la verticalité, Lyssia s'est téléporté puis m'est tombée dessus.
Bon d'accord je reste par terre je bouge plus. Enfin... enfin si, je bouge. Trop de proximité physique là, beaucoup trop. En plus je dois l'étouffer la pauvre gamine. Et elle, elle m'enfonce l'os de sa hanche dans l'estomac. Je roule sur le coté, sans aucune difficulté.

Normalement, une douleur horrible de brûlure infectée aurait dû me déchirer les côtes. Mais c'est tranquille, en fait. Trop tranquille. C'est extrêmement inquiétant. Je me tortille pour arracher mes vêtements et éclaircir ce mystère. Ça ne peut pas... qu'est ce que Lyssia a fait ? Comment c'est possible ? Je ne sens plus rien du tout ! C'est affreux, qu'est ce qui m'arrive ? J'arrache le sparadrap en un coup, cette fois. Je... c'est horrible il n'y a rien ! C'est tout blanc ! Et quand je tâte je sens rien ! Seulement de la peau.

Ah euh attends... Panique mis à part, de la peau banche où on sent seulement ses doigts parce que ça fait pas mal, comment ça s'appelle déjà ? Ah oui, de la bonne santé. C'est fou dis donc. Je suis comme un couillon, je ne comprends pas. Donc je suis sur les fesses, torse nu, à me tortiller pour regarder sous mon aisselle comme un sale barjot. A la place d'une blessure normale, il y a une tâche de rien. De la peau blanche comme le lait, sans poil, sans cicatrice. Il y a encore de l'onguent dessus, devenu inutile. Normalement la magie c'est quelque chose que je comprends. Moi j'aime pas qu'on me tire le tapis sous les pieds comme ça !

- Mais qu'est ce que t'as foutu bordel ?!

Non, Lyssia s'est seulement téléportée (enfin, « seulement »... c'est déjà très bien, j'aurais crié partout si j'étais pas préoccupé par autre chose). Elle n'a pas l'air très fraîche, mais c'est pas elle qui a fait ça. Je crois que c'est moi... enfin non c'est pas possible, ça fait dix ans que j'essaye de progresser en magie et que ça marche pas. Ça me fait beaucoup rager. La situation peut pas s'être débloqué, comme ça, alors que j'étais en train de piquer des biscuits. Ça peut pas être si simple. Faut pas que je me fasse de fausse joie, oh putain oh putain.

- Euh... non t'as rien foutu je... je peux vérifier un truc s'il te plaît ?

Je demande ça d'une voix aiguë, les yeux humides. Oui ? Non ? Rien à branler. Je tire ses fringues vers le haut comme si c'était un vulgaire épouvantail, histoire de dévoiler sa cage thoracique. Ouaip, une grosse brûlure infectée. La même forme. Oh putain oh putain.
… c'est qui le patron, hein, c'est qui. C'est qui qui a toute la magie hein ? Je regarde la salle autour de moi : les couteaux, les cages, les rigoles par terre pour le sang, la drogue, puis je me couvre la bouche avec les mains et je me mets à pleurer, comme un gagnant à la loterie. Bon, faut me comprendre aussi. J'ai pas beaucoup de plaisir dans la vie. Je risquais pas de pleurer à mon mariage, à la naissance de mon premier né, quand l'amour de ma vie est mort. Moi je fais avec ce que j'ai hein.

- Euh... je... tu peux pas me laisser seul d-d-dix minutes là ?

C'était un Everest dont l'escalade a duré plus de vingt ans, et je suis en haut putain. C'était tellement long ! Et là c'est tellement soudain. Je... je voudrais juste sangloter un petit peu sans public. Rien à foutre de la gamine défoncée qui traîne là. Quand j'ai commencé à apprendre la magie, elle n'était même pas née.
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MessageSujet: Re: Je veux pas chercher. [Lyssia]   Je veux pas chercher. [Lyssia] EmptyJeu 9 Aoû - 14:58

J’observe la scène qui se déroule sous mes yeux avec une espèce de détachement lointain. La douleur qui pulse au niveau de mes côtes n’a rien à faire là et ça me dérange. C’est pas normal. Je me suis pas blessée à cet endroit-là et pourtant j’ai vachement plus mal là qu’au niveau de ma cuisse, de mon épaule ou de ma main. Je ne sais pas ce que ça veut dire. J’essaye de comprendre le message nerveux que m’envoie mon corps. Oui parce que tout le monde sait que la douleur est un signal que t’envoie ton cerveau pour te dire qu’il y a un souci quelque part… non ? Ben tu devrais lire davantage de recueils scientifiques. Ou de livres sur la torture d’ailleurs. On en apprend beaucoup sur les limites de la tolérance humaine à la douleur, et sur la manière dont elle fonctionne, en lisant ces bouquins qui ont l’ait d’avoir été écrits par des grands malades avec des problèmes sociaux radicalement prononcés.

Bref… je sursaute quand il commence à m’engueuler, mais je ne comprends pas vraiment ce qu’il me raconte… il prononce trop de mots, j’ai du mal à suivre, à faire le point. Il s’est levé, ça je le sais parce que je n’ai plus l’impression d’avoir un ours sur moi qui me compresse le corps. J’essaye de me redresser. Mauvaise idée… ça fait mal. Je reste couchée par terre du coup. C’est plus sage. Ma respiration commence à reprendre un rythme un peu plus naturel et mon champs de vision reprend ses droits… jusqu’à ce qu’Izei se mette à tirer sur ma tunique comme s’il voulait me l’arracher. Normalement j’aurai dû râler, ne serait-ce que pour la forme. Ben oui quoi… on désape pas une fille comme ça bordel, on y met les formes normalement, au moins un minimum…

Pendant un instant, je me demande si le fait que j’ai réussi (va savoir comment) à me téléporter ne l’a pas rendu un peu trop joyeux et s’il compte me sauter pour fêter ça… mais en fait non. Il fixe l’endroit où j’ai mal comme un glandu, avec un sourire idiot qui scintille dans ses yeux. Ok. Normal… Du coup je laisse échapper un grognement douloureux histoire de lui signaler que j’ai beau ne pas être en papier, me déshabiller de cette manière à peu près aussi délicate qu’un bon coup de pied dans les couilles… ben ça me fait moyennement du bien. En plus ça a relancé le truc aussi brutalement que si je m’étais levée d’un bond. Aïeuh putain… Mon champ de vision s’obscurcit rapidement.

Quand il me demande de le laisser seul un moment, le hoche la tête et réponds faiblement :


- Comme… comme vous voudrez…

Et puis, en gentille petite élève obéissante que je suis, je le laisse. Je ne bouge pas, je peux pas, mais du coup je fais la seule chose vraiment sensée qui me passe par la tête : je tombe dans les pommes.

C’est comme si un tourbillon noir et rouge m’emportait brusquement. Il pulse au même rythme que la douleur de mes côtes, agrémenté parfois de gros flashs lumineux. J’entends la voix d’Otton sans comprendre ce qu’il me dit, celle d’Izei, celles de mes parents… je me laisse emporter par ces vagues sonores et lumineuses qui ne veulent rien dire et qui ne m’emmènent nulle part. C’est paisible… la douleur est un peu plus calme, j’entends des voix que j’aime, j’ai chaud… finalement c’était pas une mauvaise idée de sombrer dans l’inconscience… peut-être que je devrais faire ça plus souvent…

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Izei Ingenoc
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MessageSujet: Re: Je veux pas chercher. [Lyssia]   Je veux pas chercher. [Lyssia] EmptyVen 10 Aoû - 17:45

Je fais ma petite crise de nerf tranquillement. Lyssia a la politesse de s'évanouir pour ne pas me mettre mal à l'aise. Pas un bête malaise vagal, elle reste bien dans les pommes.

Pfff c'est normal. Elle n'a pas encore fait tout ce qu'il faut pour avoir la même endurance que nous. Ça prend du temps, mais ça reste un début. On a fait un bond en avant immense, on est passé de rien à s'écraser comme une brique. J'ai pas compris ce qui s'était passé quand même. Au moins c'est que l'anti-mite est efficace. Puis bon merde s'évanouir ça arrive tout le temps, faut pas en faire un caca mou. Laisse moi me balancer d'avant en arrière en pleurant.
Je finis quand même par perdre patience, sortir un duvet et la porter pour la mettre dedans (j'ai couvert mes mains avec mes manches pour ne pas lui faire encore du mal). C'était pesant de la voir comme ça avec les membres en désordre, à faire des petits spasmes comme un chiot. J'ai pas beaucoup de compassion, d'accord, mais tu sais faut jamais trop s'attacher aux novices et autres apprentis sorciers. Ils partent vite parfois. C'est comme les poissons rouges ou les oisillons tombés du nid. Déjà, elle a le droit au duvet seulement parce que c'est la protégée d'Otton, que je la vois souvent et que j'ai mémorisé son prénom.

Bon d'accord d'accord je lui ai mis de l'onguent aussi (vu que c'est elle qui en a besoin maintenant). Et une serpillière à coté de la tête (oui mais tu comprends sur la pierre les tâches de vomi restent super longtemps parce que le sol est granuleux tout ça). Elle peut passer le reste de la nuit là, de toute façon je ne vais plus faire grand chose. Ça m'a vidé de lui refiler ma brûlure.
Je décide de me faire une bonne boulimie de biscuit pour fêter ça. Ça remplace la petite fête, ou même d'annoncer la nouvelle à quelqu'un. De toute façon tout le monde s'en branle, il va falloir que je m'entraîne un peu avant que ça me soit utile en situation réelle.
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