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 Elwin Obenth - La Couleur du Sang

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Elwin Obenth
Excelsien(ne)

Elwin Obenth

Messages : 6
Fiche : De Glace et de Sang
Vice : Vanité
Faction : Oisillons
District : Sainte Hélèna
Influence : 2204
Occupation : Marchand/Assassin

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MessageSujet: Elwin Obenth - La Couleur du Sang   Elwin Obenth - La Couleur du Sang EmptyLun 13 Aoû - 12:37


Elwin Obenth - La Couleur du Sang




Saison du Glaive 1126

      Un léger courant d’air, une brise fraiche, rien de bien dérangeant. Les toits d’Excelsa sont mon domaine, ou du moins, nous ne sommes pas nombreux à nous y croiser. J’attends ma cible, comme à mon habitude couché sur un toit, enroulé dans ma cape, j’attends. Le Surin, tueur, violeur et racketteur à ses heures perdues. Un homme ignoble, couvert de sang et de déshonneur. Un homme dont le monde pouvait se passer. A vrai dire, quelqu’un avait jugé que la présence du Surin dans ce monde était suffisamment dispensable pour placer un contrat sur sa tête. Et les contrats sur ce genre d’hommes étaient ma spécialité. J’exécutais, contre modeste rétribution, les individus infâmes que les diverses autorités de cette ville laissaient filer. Mais comme toutes histoires, elle a un début et cette situation n’en constitue pas un.


Saison du Repos, 1122

     J’étais né dans une famille de Navigateurs, des marchands qui aimaient autant leurs enfants que l’argent. Même si bien souvent, leur amour penchait davantage vers le second. J’étais le dernier né, le faible, le rêveur, l’artiste et je me destinais, au grand désespoir de mes parents, à rentrer au Conservatoire. J’empruntais ce chemin jusqu’à mes 17 ans, jusqu’à ce que je constate de trop près les similitudes entre le Conservatoire et les Navigateurs. Même manigances, même politique du secret et des alliances, à ceci près que les premiers avaient l’art et les seconds l’argent en guise d’épées et de boucliers. Lors d’une escapade nocturne j’avais pu constater la douleur ouvrière, l’insécurité malgré les patrouilles de Prieurs. Un jour où je vadrouillais sur les toits des bas quartiers d’Excelsa, j’entendis du bruit, des pleurs, un cri. Je descendis des toits par le plus court chemin, mis quelques instants à trouver l’endroit, pénétra une ruelle sombre et m’arrêta net. Une mare de sang avec en son centre, le cadavre d’une petite fille, la robe déchirée, une expression d’horreur gravée sur son visage livide. Elle était morte les yeux ouverts, de trois coups de poignard dans l’abdomen. Je tombais à genoux dans la mare de sang abasourdi par un tel déchainement de violence et par le spectacle de la mort. Lentement et après plusieurs minutes à pleurer face à ce spectacle, je pris le cadavre dans mes bras, me relevais trempé de sang, sortis de la ruelle et entrepris la quête d’une patrouille de Prieurs tel un spectre. Autour de moi les gens s’affolaient, partaient en courant ou m’ignoraient tout simplement. Je me fis rapidement arrêter, le cadavre confié à la médecine légal et examiné. Je fus vite disculpé et ce d’autant plus vite que ma famille fit jouer ses relations. Sortis de détention, je récupérai le corps de la fillette. Il fut incinéré et je manquai de me faire renier pour vouloir la mettre dans le petit caveau familial sous la maison. Je menais ensuite ma petite enquête pour connaitre l’identité de cette jeune fille. Il s’avéra qu’elle se prénommait Zoe et était âgée de 9 ans. Lorsque j’eut remis son identité auprès de son urne, je passais de longue minute à contempler cette dernière une colère, d’abord sourde puis vivace, en moi. Car les forces de l’ordre avaient été incapable de retrouver l’auteur de cet acte ignoble. A ce moment, la chose à faire m’apparut plus claire et vivace qu’un torrent de montagne. Si la justice était incapable d’amener les coupables de tels crimes sous la guillotine, alors il me revenait de le faire pour elle.

Saison du Renouveau, 1123

     En ce début de saison de Renouveau, ma famille cherchait quelqu’un pour se rendre à Sigvar et ainsi étendre nos relations commerciales. C’était pour moi une aubaine. Je m’embarquai donc pour Sigvar moins intéressé par les objectifs familiaux que de rencontrer une guilde de tueurs Sigvarites dont j’avais entendu parler. Je partais donc sur un navire de la marine marchande, trop content que ma famille m’ait laisser mener cette mission malgré mon inexpérience et mon peu d’entrain pour le commerce.

     Arrivé à Sigvar, j’entrepris d’accomplir la mission qui m’avait été confiée et ce le plus rapidement possible, de manière à libérer du temps pour mes recherches. Il n’était pas facile de retrouver la trace d’un groupe de tueur qui mettait un point d’honneur à rester discret. Mais je ne perdais pas espoir. Si j’étais bien quelque chose, c’était tenace. Le manque de chance était absolu. Impossible de trouver le moindre indice et encore moins de trouver quelqu’un qui voulant bien me parler de ce groupe. Le cœur gros, je me résignais à reprendre le bateau après presque deux semaines de recherches infructueuses. Mon enlèvement survint deux semaines avant mon départ. Je m’étais couché avec un terrible mal de tête et tout était devenu noir. Lorsque je revins à moi, j’étais au milieu d’un tas de fourrure sur un traineau au milieu d’une plaine gelée. J’étais protégé du vent par une masse qui m’obstruait la vue. Il s’agissait en réalité d’un homme immense. Je ne pouvais pas bouger, la manière dont j’étais emballé dans les différentes couches de fourrures m’interdisaient tout mouvements. Je voyageais comme ça plusieurs jours, m’arrêtant seulement pour manger, et là encore je restais dans ma prison de fourrure. Par la suite, on me jeta à fond de cale, me prodiguant le même traitement que durant mon séjour sur le traineau. Le voyage dura tout le jour. J’avais presque passé deux semaines emballé et à ma descente du bateau, j’eus encore une journée de voyage devant moi. Arrivé à destination, je fus impitoyablement remis sur mes pieds. En face de moi, un trou géant, circulaire, creusé dans la glace et la roche, au centre duquel une poignée d’hommes s’entrainait. Dans la roche s’ouvrait, dirigés vers les quatre points cardinaux, des trous béants formant un réseau de galeries. Ces galeries allaient être ma demeure durant les trois prochaines années.

De la Saison du Repos 1123 à la Saison du Glaive 1126

     Je ne me souviens pas de tout mon séjour en détail, mais certains évènements sont restés gravé dans ma mémoire. J’eus à peine le temps de récupérer une semaine que je fus convoqué devant le « Chef » (je ne le connus jamais que par ce nom ci) et me fus introduit à ma première épreuve. Une simple épreuve de survie. On me déposa le lendemain matin à l’extrémité de l’île. Le climat était hostile, glaciale et j’étais aussi peu couvert que lors de mon séjour en traineau. Mais à cette époque, j’étais enroulé dans des fourrures. Je mis plus d’une semaine à revenir, congelé, affamé et tellement affaiblis qu’il fallu qu’on me trouve rampant, à demi mort aux alentours du camp et qu’on me porte jusqu’à un lit. J’étais faible mais vivant. J’ouvris les yeux deux jours après. La première chose que j’aperçus fus deux grands yeux curieux qui me fixaient. Une voix lui intimât de se pousser, elle s’exécuta. Un torchon d’eau fraiche fut posé sur ma tête. La fièvre m’avais prise. A mon chevet, une grande femme aux longs cheveux brun, et aux yeux marron clair. Mes souvenirs de ces deux semaines écoulées sont vagues, mais je me souviens d’une chose. A chaque fois que j’ouvrais les yeux, la petite fille ou la jeune femme était présente, me prodiguant les soins nécessaires à mon rétablissement.
Une fois rétabli je n’eus, dans un premier temps, que peu d’occasions de les revoir. J’appris que l’enfant s’appelait Silvia et la jeune femme Amalia. Durant les rares fois où ma formation me laissait un peu de temps libre, je leurs rendais visite, jouais avec la petite et avais des conversations presque normales avec la plus âgée. J’appris qu’Amalia était gardée comme otage à la suite d’un contrat non-rempli impliquant un haut dignitaire suranite. Elle en gardait beaucoup d’amertume envers le Suran qui l’avais abandonnée ici. J’appris aussi que la petite était déjà là à son arrivée, et l’on se posait la question de son origine. Grâce à mes origines de Navigateur j’avais pu observer de nombreux étrangers, mais cette petite avait du sang de plusieurs pays et certainement pas sigvarite mais je ne pouvais nommer lesquelles.

     Je passais mes trois années dans une cellule, proche de ce dans quoi les Prieurs ont l’habitude de vivre. Plus le temps passait, au plus ma hâte d’y retourner grandissait. En effet, chaque soir et en dépit de la fatigue de la journée, Amalia et Silvia me rejoignaient et nous passions de longues heures à discuter, faiblement éclairé par un brasero. Amalia avait reçu une éducation plus que correct et avait tout fait pour transmettre ce savoir à la petite Silvia. Et au plus j’apprenais à connaitre cette enfant, au plus je constatais l’esprit brillant qui était le siens. Malgré les conditions difficile et l’atmosphère peu propice à l’apprentissage, elle avait réussi avec peu d’effort, à assimiler ce que son professeur lui avait transmis. Je poursuivis la tâche d’Amalia en lui donnant des notions de littérature, d’économie et de musique ainsi que des bases en mathématique. Lorsque j’eût fini de lui faire partager mon savoir – limité car l’école n’avait jamais été mon fort – je l’entretenais sur Excelsa, ma ville d’origine, ma famille, les coutumes, etc. Je parlais de tout ça avec un curieux détachement. Longtemps je m’interrogeai sur le pourquoi de ce détachement. La réponse m’apparut un soir particulièrement froid ou nous étions tous serré les uns contre les autres, Silvia entre Amalia et moi. Ma famille était ici.

     Tout ceci n’était qu’une raison de plus de vouloir rester en vie car l’entraînement qui m’était imposé nécessitait d’avoir plusieurs bonnes raisons de ne pas y rester. Les entraîneurs ne prenaient aucune précaution avec les recrues. Plusieurs fois j’assistais à la mort de l’une d’elles par un coup de sabre mal placé ou bien chutant dans un des nombreux précipices gelés de Sigvar. Seuls les forts survivaient, les faibles mourraient…ou devaient être protégés. J’excellais en combat à distance au moins autant que je répugnais à utiliser des armes blanches. Si j’admirais la virtuosité avec laquelle certains maniaient l’épée, la dague ou le stylet, je leurs préférais largement l’utilisation de l’arbalète celle-ci demandant concentration, maitrise de soi et précision et qui était, somme toute, très gratifiante sur le résultat. Venait s’ajouter un entraînement physique rigoureux qui avait transformé un jeune homme frêle, avec la graisse de celui qui n’as pas à travailler, en homme capable de courir plusieurs kilomètres sans fatiguer.

     Enfin vint le jour de mon départ. Ou plutôt le jour de l’épreuve qui me permettrait de partir. Il s’agissait en général d’un affrontement non-mortel entre les deux recrues les plus prometteuses. Le perdant devait faire une année de plus et retenter l’épreuve. Mais cet examen était réservé à ceux qui restait travailler avec la guilde…
Le jour même, j’appris le nom de mon adversaire, ainsi que les règles de l’épreuve. Mon adversaire allait être Joburn, une brute épaisse ayant réussit l’épreuve quatre ans auparavant, taillé dans un bloc de glace de 2m10, il enseignait la lutte et les formes de combat au corps à corps. Il avait obtenu son poste en défiant le précédent instructeur, auquel il avait « accidentellement » brisé la nuque. Les règles du combat étaient simples, seul les armes de corps à corps étaient autorisées et ce, dans un combat à mort. On m’aurait annoncé que j’allais être mis à mort que ça n’aurait pas fait la moindre différence. Je me préparais, seul dans ma cellule, agenouillé devant le brasero. Peu importe le résultat, il fallait que je l’accepte. Et à ce moment là ma mort ne faisait aucuns doutes. Ils ne voulaient pas me relâcher. A l’heure de l’épreuve, je me rendais dans l’immense salle ronde qui servaient d’entrée à notre base. Joburn se tenait les bras croisés, dos à la sortie, un sourire sadique sur le visage. Cet espace qui servait d’ordinaire à l’entraînement au maniement des armes, avait été réaménagé en petite arène, tout les membres de notre communauté rassemblés autour de sommaire barrière en bois. Je parcourus les visages et n’aperçus ni Amalia, ni Silvia. La part de déception fut vite refoulé par le soulagement. Au moins, elles ne me verraient pas me faire broyer.
J’observais mon adversaire. Sa carrure était impressionnante, même pour un sigvarite, et dégageait une formidable aura de confiance. Il portait une épée à deux mains dans le dos, à lame relativement courte pour une telle arme. Aucune armure, il combattait torse nu, dans le froid, un simple pantalon de toile et des bottes en cuir. Le Chef arriva et le silence se fit. Derrière lui, un gong. Je me tournais vers mon adversaire, chaque fibre de mon corps tendu en perspective de l’affrontement à venir. Je posa la main sur la poignée de mon épée. Légèrement décalé sur le côté, Amalia et Silvia, la première tenant la seconde contre elle, ses larmes difficilement contenu dans ses yeux marrons. Une pensée me vint à ce moment-là. Ironiquement, j’avais mis de côté la raison de ma venue en cet endroit. La survie avait pris le pas sur la justice, l’amour sur la colère. Et maintenant, la mort.
Le gong retentit, je dégainai mon arme, lame levée et fis un bond en arrière, me tenant hors d’atteinte de l’étreinte mortelle de mon adversaire. Je pouvais compter sur mon agilité et espéré esquiver ses coups, mais je serais vulnérable dès que je passerais à l’offensive. Je fis un pas en avant, mon adversaire m’imita. Je poursuivais avec un pas en diagonale suivis d’une taillade. Je croisais le regard de mon adversaire, il souriait. J’enchaînais quatre frappes, il reculait de quelques millimètres à chaque fois pour rester hors de portée de mes coups. Le sol de pierre irrégulier ne facilitait pas les gestes techniques précis, gestes que mon niveau ne me permettait de toute façon pas de réaliser. Mon adversaire cherchait à m’épuiser. Je tentais une nouvelle attaque. il éclatais de rire, saisissant ma lame au vol, il me désarma d’une torsion de poignet, et m’envoya voler au loin d’un coup de point dans l’estomac. D’un pas lent, il s’avança vers moi, et me lança un coup de pied à l’abdomen qui m’envoya rouler plus loin, le souffle coupé. Il me saisit par le col et m’éleva de tel manière que mes pieds ne touchaient plus le sol. Puis un sourire sadique et un coup de poing. Le nez brisé dans un craquement sinistre, du sang plein le visage, un flash blanc devant les yeux. Trois coups de poing, une phrase résonna dans ma tête : « Je n’ai pas tenu cinq minutes. Adieu Amalia ». Puis le trou noir, un cri, deux points de pression sur mon torse. Il comptait donc m’étouffer.
Non, ce n’étais pas ça. Silvia, qu’est-ce qu’elle faisait là ? Les images sont floues. Joburn gifla la petite, elle ne bougea pas. Je me redressai, elle faisait barrage de son corps frêle. Il l’a saisi, lui cria quelque chose que je ne compris pas. Mon entraînement pris le dessus et, alors que j’aurais m’inquiété du sort de Silvia, j’y vis une chance unique. Je fis glisser ma main vers ma botte droite et attendis une opportunité pour sortir le stylet qui s’y trouvait. Il se retourna et la projeta. A l’instant où il eut le dos tourné, je me relevai d’un bond manquant de me faire vomir et me ruais sur mon adversaire. Je plantais mon stylet entre ses côtes, dans le cœur, au moment ou Silvia touchait le sol. Je me reculais maladroitement tandis que mon opposant poussait un hurlement. Une rage bestiale s’empara de lui. Il brandit son épée, l’agitant vainement. J’avais une bête en face de moi, une bête qui gisait au sol neuf secondes après, une flaque de sang s’élargissant peu à peu. On m’avait appris qu’un homme vivait encore cinq secondes après que le cœur percé, Joburn en avait tenu le double.
Lorsque la tension fut retombée, je me relevai et récupérai mon stylet tandis que deux hommes disposaient du corps. Un médecin s’approcha, je le renvoyais, indiquant Silvia qui gisait au sol, Amalia à ses côtés. Je me relevai et fis l’inventaire de mes blessures : le nez et deux côte cassées, plus diverses contusions. Je me dirigeai ensuite vers ma chambre ou l’eau glacée d’une écuelle m’attendait. Je m’assis sur mon lit et attendis que le médecin vienne me trouver. Il me remit mon nez en place – une des pires expériences de ma vie – et pansa le reste de mes blessures. Ensuite je m’endormis et ne me releva pas avant que le soleil soit haut dans le ciel le lendemain.

     Je me levais, le corps endoloris ce jours-là. Mon dernier jour dans cet endroit. Je suivis les consignes transmise par le médecin et me rendis chez le Chef. Sur le chemin, des regards à la fois respectueux et hostile me jaugeaient. Le Chef m’attendait avec les plus importants membres la guilde. Sur une table devant lui étaient disposés mes outils. Chaque membre les recevait avant d’entrer en service et ce, en fonction des préférences de l’assassin. M’attendait donc une arbalète avec un système de lentille favorisant le tir à longue distance, un ensemble de carreaux dont les pointes étaient forgées dans différents matériaux – je choisis toujours mon carreau en fonction de ma cible -, une épée simple à lame de soixante-quinze centimètres, double tranchants, garde droite, pommeau d’une main et demi. M’avait aussi été mis divers stylets, poisons et autres outils qui pourraient m’être d’une quelconque utilité. J’empaquetais le tout dans ma malle, fis des adieux sommaires et me dirigeât vers la sortie. Amalia et Silvia m’y attendaient et, au fond de moi, je m’y attendais. La première me jeta un regard de reproche et de défi. Je lui souris et la pris dans mes bras. Je m’agenouillais ensuite devant la petite Silvia, pris son visage entre mes mains et l’inspectai sous tous les angles. Elle s’en sortait avec un hématome sur la joue gauche et des contusions. Je lui ramenais ses cheveux bruns derrière les oreilles et observais le visage de cette petite qui m’avait sauvé la vie. A ce moment précis, une vague de bonheur et gratitude m’empli. Je l’embrassai sur le front avant de la serrer contre moi, espérant faire passer dans cette étreinte un flot d’émotions qui ne pouvait transparaitre par les mots. Nous chargeâmes nos affaires sur un traîneau. Enfin ma femme, ma fille et moi-même prirent la direction du port qui nous permettrait enfin de quitter cet endroit.

     Le voyage s’est écoulé lentement. Nous avons rattrapé le temps perdu, vécu comme une famille, chose qui nous étais impossible là-bas. Nous nous sommes dit les choses que nous pensions et n’avions jamais formulées en mots. Nous avons fait des plans pour l’avenir. Je n’avais pas perdu mon objectif et Amalia l’accepta à la condition que Silvia n’en sache rien. Curieusement, avoir son aval me soulageât car je savais que dans le cas contraire, j’aurais abandonnée et laissé le passé au passé. Le trajet retour fut plus court d’une demi-journée et nous arrivâmes sur les coups de midi. Le Saint-Virgile n’avait pas changé de place, ce monstre d’acier inébranlable était dans le port, à la place exacte qu’il occupait dans mes souvenirs. Le Fort surplombait la scène, à ma gauche. Le bateau avança lentement pour se placer à quai. Nous descendîmes et prirent la direction de la maison familiale. Immortaliser leurs visages à cet instant m’aurait fait le plus grand plaisir. Car j’étais de retour dans le monde des vivants. Par conséquent il me fallait de l’argent… et des informations.


     Enfin, il se montre. Dans ma lunette je le vois distinctement. Il n’avait eu de cesse d’échapper à la guillotine Excelsienne, que ce soit pour le meurtre d’une fillette de neuf ans ou pour tous ses autres crimes. Et en plus, j’empocherai une somme conséquente.

     Mon doigt s’approche lentement de la queue de détente. Je frémis d’impatience et d’excitation à l’idée de rendre justice. Le verdict est rendu, le carreau de cuivre part. Je suis sa trajectoire à travers mon optique, jusqu’au front de ma cible. Je suis presque étonné de la couleur du sang qui sort du front percé. Je fais une chose dangereuse pour un tueur. Je contemple la scène, la flaque de sang qui s’élargit rapidement, la panique sur le visage des passants et l’image de la petite Zoe, vengée.

     Je replie mon arbalète, j’enfile mon manteau rouge et mon chapeau assortit. Je dégage mes cheveux mi-long blanchis par la vie à Sigvar. Je descends l’escalier par lequel je suis arrivé. J’ai tout mon temps, les Prieurs viennent à peine d’arriver sur la scène. Je prends la direction du district Sainte Hélèna.
Je me dirige vers le caveau familial situé dans le faubourg alors que le jour cède à la nuit. Arrivé à l’entrée du District je salue comme chaque soir depuis presque deux saisons, la patrouille qui passe ici à la même heure. Dans la petite crypte, je dépose un rose devant l’urne de Zoe avant de prendre le chemin du retour.

     J’entend le piano joué par ma femme à quelques maisons de là. Lorsque je passe le portillon grinçant, la musique cesse. Je passe la porte et Amalia m’attend, sans un mot j’enlève mon manteau et mon chapeau, qu’elle accroche dans l’entrée. Je la prends dans mes bras, vidé de toutes émotions : « Elle repose en paix maintenant », je murmure. En guise de réponse, elle m’étreint plus fermement.

     Je monte à l’étage embrasser notre fille. Elle va à l’école depuis notre retour et est une élève brillante. Je frappe à sa porte et entre. Elle range ses livres, tache qu’elle abandonne à mon entrée pour se jeter dans mes bras. Je la borde et lui lis un chapitre d’une écrivaine quelconque avant de me retirer avec ma femme. Demain, je devrais retourner à la boutique donnée par mes parents et ainsi poursuivre ma formation de joailler. Après tout, il me faut bien une couverture, l’argent des contrats finirait par attirer l’attention. Attention dont je me passerais bien et nuirais grandement à mes prérogatives familiale.
Nom : Obenth
Prénom : Elwin  
Âge : 26
Genre : Homme
Titre(s)/Métier : Marchand/Assassin
Faction : Oisillon
District : Sainte Héléna
Vertu : Droiture/Honneur
Vice : Vanité
Etranger : Non
Pouvoirs : Armes : Blanche (épée)
Organisation : Entreprise
Profession : Artisanat (Joaillerie)
Charisme : Charme

opinions


     Cette ville a bien peu changé. A part l’élection d’un Prince compositeur… Lorsque je suis parti, ça s’apparentait à une blague dans certains cercles autour de ma famille. Le plus étonnant, c’est qu’il fait bouger les choses. Otton Egidio s’est bien installé et il a l’air de s’amuser aux mêmes jeux de pouvoirs que les deux autres. Les Industriels exploitent les pauvres gens tout comme les Apothicaires. Les Académiciens, les Marchands et autres Oisillons s’occupent chacun de leurs affaires, quoi qu’essayant tout de même de tirer profit du jeu politique Excelsien. Cette ville est pourrie jusqu’à la moelle.
     Les Prieurs me font bien rire. Si quelque chose n’a pas changé, c’est bien l’inefficacité de leurs méthodes. Comment démanteler un réseau lorsque l’on s’attaque aux petites frappes instantanément remplacées par les miséreux de Domus. Mes contrats me permettent au moins de viser les têtes pensantes, les tueurs les plus brutaux ou les trafiquants les plus importants. Car peu iraient mettre un contrat sur la tête d’un petit voyou. Mais aussi pathétique qu’ils soient, cela suffit à rendre la ville un peu plus sûre.
     Et puis le Prince Elikia Lutyens a fait en sorte de donner leur chance aux petites gens. Un très bon point qui me laisse penser qu’il est un peu plus qu’une marionnette aux mains des trois autres Princes. Dommage qu’ils soient tous des cibles potentielles. Tous les puissants le sont, peu importe le pays. Tant que ma famille n’est pas en danger. Aussi pourri qu’elle soit, Excelsa leur apporte de la stabilité. Il est donc de mon devoir de faire de cette ville un endroit sûr. Pour elles, et pas pour « les cinq préceptes des bon citoyens ».
     Pour le reste… Il y a bien trop de choses qui se passent dans cette ville mais aucune ne représente de danger immédiat. Je me moque éperdument des extrémistes du culte de la Machine, des cancans sur qui couche avec qui, qui veut tuer qui ou qui veux envahir qui. Il n’y a pas d’idéaux ou de principes plus grand que d’autres. A moins qu’il n’y ait un contrat. Dans ce cas, je fais attention que ce dernier ne mette pas ma famille en danger avant de l’exécuter avec droiture et professionnalisme. C’est ce que mes instructeurs mon transmis et je pense que mes manières et principes en tant que professionnel ont une grande importance dans la réalisation de mes travaux.

     Comme à mon habitude sur le chemin du travail, je laisse mes pensées divaguer. Je reviens à la réalité en pénétrant dans la petite boutique du district Portuaire. Donné par mes parents pour me « donner une situation stable » après mon retour, elle leurs permet de me mettre à l’écart sans entacher les apparences. Je participe volontiers à cette mascarade d’autant que cela me donne une couverture pour mon autre activité. Je salue l’employé et me dirige vers le bureau de la direction, à l’arrière. Une nouvelle journée commence.



Descriptions


     J’ouvre les yeux, le soleil passe en fines raies entre les rideaux. Il est l’heure de me lever. Je n’ai curieusement pas besoin de réveil, ou plus depuis mon séjour à Sigvar du moins. J’écarte le bras d’Amalia en travers de mon torse. Elle a pris l’habitude de dormir comme ça depuis notre retour de Sigvar. Je l’observe quelques instants, souris et me lève le plus discrètement possible pour ne pas perturber son sommeil. Je descends l’escalier à pas de loup et m’installe dans la cuisine. Je prépare mon petit déjeuner ainsi que celui de Silvia. La dure vie sigvarite ne m’a pas rendu les mains calleuses comme on aurait pu le penser. Bien au contraire, j’ai les doigts longs et fins, aux ongles parfaitement entretenues. J’ai l’impression que ma peau à légèrement blanchis même si j’attribue cela à la couleur de la neige imprimée dans ma rétine.

     Je finis de préparer le petit-déjeuner de Silvia quand celle-ci rentre dans la cuisine. Nous échangeons les salutations matinales de rigueur et j’observe son petit visage fatigué commencer à manger.  Je quitte la cuisine pour me rendre dans la salle de bain et me préparer pour ma nouvelle journée de travail. J’enlève mes vêtements de nuit et m’observe quelques instants dans le miroir. Je suis de grande taille pour un excelsien, plus d’un mètre quatre-vingts. Je suis loin d’avoir la musculature dessinée de quelqu’un qui vient de passer trois ans dans un camp d’entraînement pour assassin. C’est peut-être la chose la plus utile avec mon physique. Je peux escalader, me battre, courir plus vite et plus longtemps que bon nombre de personnes. Et pourtant je n’attire pas l’attention. Enfin sauf si l’on s’attarde sur les cheveux. Blanc neige, ils étaient brun clair avant mon départ. Les conditions difficiles, le stress les ont fait blanchir. Ça me donne un air sage, d’autant que mes yeux marron foncé exerce une forme de magnétisme sur les gens. Très utile quand je cherche à obtenir des informations d’une cible facile, ou lors d’une discussion commerciale. Le nez droit, les pommettes hautes, un sourire énigmatique et un air digne complétaient ma personne. Mon torse était parfaitement musclé, mes abdominaux dessiné sans être dans l’excès de ces sportifs voulant impressionner les demoiselles. Je m’autorise cet exercice de vanité, admirant cette musculature que j’entretiens avec soins. J’enfile ma chemise, mon pantalon ainsi que ma veste. Blanche la première, rouge les deux autres.

     Je laisse la salle de bain à ma fille et me rends dans mon bureau. Là, je compulse mes dossiers pour la journée : des journaux et des rapports de mes réseaux, codés ou non. Je cherche mes prochaines cibles et me prépare à rencontrer mes contacts de la matinée. Il est curieux de voir comment le mythe des criminels opérant seulement la nuit, discutant sous cape sous couvert de la pénombre persiste dans la culture populaire. C’est bien la trace de manières archaïques, de nos jours il n’est plus nécessaire d’opérer ainsi, il est tellement plus aisé d’obtenir des informations par l’écoute, l’espionnage ou d’autres méthode. Surtout que dans ma profession, les clients me fournissent tous les détails concernant la cible. Il me reste après à faire les repérages d’usage, les petites habitudes, etc. Après avoir pris connaissance de mes affaires en-cours, je referme mes dossiers et les range dans le coffre soigneusement dissimulé, derrière mon bureau. J’enfile mon manteau rouge caractéristique ainsi que mon chapeau fédora de la même couleur. Sans être ma couleur favorite, le rouge contraste avec mes boucles blanches, et j’ai remarqué que cet effet me donne une forme d’ascendant que je ne saurais expliquer mais probablement dû au rouge prioral.

     J’aide Silvia à s’habiller, la prend par la main et nous voilà partis pour l’école. J’aime ces moments. Ils me rappellent que malgré le fait que je sois dans le commerce de la vie, je reste un homme et un père, capable d’apprécier les moments qui me sont offerts. Le son de mes bottes de cuir souple allié au petit trottinement des bottines enfantines marque mon rythme matinal. Car dans toutes choses, il y a toujours la vie avant la mort.  



Dernière édition par Elwin Obenth le Lun 13 Aoû - 21:31, édité 1 fois
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Otton Egidio
Prince Prieur

Otton Egidio

Messages : 662
Fiche : Ici
Vice : Luxure
Faction : Prieuré
District : Prioral
Influence : 3395
Occupation : Premier Prieur
Disponibilité : Je vis ici

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MessageSujet: Re: Elwin Obenth - La Couleur du Sang   Elwin Obenth - La Couleur du Sang EmptyLun 13 Aoû - 19:50

Salut à toi o/

La fiche tant attendue est là et a été agréable à lire. J'ai quelques remarques, mais elles ne sont pas toutes des corrections à faire, donc ne t'inquiètes pas si mon post est un peu long ^^

1) J'ai eu peur en lisant "assassin" parce que sur des forums rp, cette profession est toujours frustrante, faute de victimes autres que les PNJ, et conduit à des scènes ridicules... Là, tu l'amènes bien, on s'attend à ce que tu tues des PNJ, un peu eh hobby... Pourquoi pas. Bon Attention au Prieuré, on est pas si nuls que ça ;)

2) J'hésite un peu à cautionner toute cette histoire sigavrite sans Hildred, mais comme on a pas de nouvelles d'elle, je vais dire que ça me semble crédible. Après tout, la criminalité doit y exister aussi et elle avait tout de même mis l'accent sur la force brute de ses citoyens.

Donc pourquoi pas.

3) Enfin, le véritable point qui pose problème.-, tes pouvoirs. Alors, niveau PI, c'est ok bien sûr. Par contre, tant ils sont en accord avec ton "occupation" illégale, tant ils n'ont rien avoir avec ce que tu racontes au sujet de ta formation.

Ton entraînement à Sigvar me pousserait à croire que tu aurais besoin de arme blanche et résistance... Or tu choisis arbalète et furtivité... Ces capacités indiquerait une formation à Suran, par exemple. Bon, bien sûr, cela nécessiterait de remanier une bonne partie de ta fiche et je ne veux pas non plus t'infliger ça.

Je serais éventuellement partisan de virer Charme et Furtivité pour les remplacer par Artisanat & Entreprise (ou juste furtivité par entreprise ?) histoire d'illustrer le côté "marchand du personnage". En ce moment, du point de vue des pouvoirs, il vit entièrement au crochet de sa famille...


En conclusion, je propose soit de changer les pouvoirs, soit de déformer un peu la fin de ton histoire pour y inclure des raisons pour lesquelles les armes blanches c'est plus trop ça (une blessure qui t'empêcherait de manier l'épée, mais qui ne dérange pas un sniper ?)

Donc voilà, ça peut se faire en petites retouches.


A très bientôt o/
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Otton Egidio
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MessageSujet: Re: Elwin Obenth - La Couleur du Sang   Elwin Obenth - La Couleur du Sang EmptyLun 13 Aoû - 21:37

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