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 J'ai pas d'idée. [Otton]

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Izei Ingenoc
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MessageSujet: J'ai pas d'idée. [Otton]   J'ai pas d'idée. [Otton] EmptyDim 18 Fév - 23:06

J'aime beaucoup cet endroit, c'est la salle d'entraînement réservée aux anciens. Les élèves n'y vont pas. Elle est plus petite, située dans une des parties les plus anciennes du Fort. Elle est ouverte sur l'extérieur, il y fait froid mais je m'en fiche. Il y a un très joli jardin sur une terrasse avec des arbres fruitiers. Une petite fontaine. C'est important la sérénité quand on va se faire du mal.

Le matin je fais plutôt tout ce qui est sport, flingues, choses bruyantes qui mettent en sueur. Après c'est manger. Après c'est la sieste. Après c'est le goûter. Et souvent après je suis là – si je ne suis pas en train de cicatriser quelque chose. J'aime la routine. Puis ici c'est calme, on a une très belle vue sur la Ville sans l'entendre, ni la sentir, ni voir ses habitants. C'est parfait. J'adore cette vue. Je la regarde en silence, assis contre un pilier, les genoux remontés contre la poitrine en attendant que la potion fasse effet.

C'est la potion pour avoir mal. C'est pratique. Je la mets dans du thé, ça n'a aucun goût. Je ne peux pas en prendre tout le temps parce que ça me file la courante quand j'abuse. Je sais pas pourquoi, j'ai testé plein de trucs et le problème persiste. C'est pour ça que je préfère souvent l'automutilation. Je préfère avoir des cicatrices que de passer mes nuits aux toilettes.

Donc voilà je chillais tranquille en pensant à mes crottes et le grand chef rentre. La pièce était vide avant, c'est l'intérêt d'y aller à cette heure là. Je sursaute en essayant de prendre une posture une poil plus dynamique. Je passe ma main dans mes cheveux pour qu'ils soient moins hérissés. En vain. Bon cela dit j'ai beaucoup moins peur de ce grand chef là que de celle qui était là avant. J'aurais eu cette réaction pour n'importe qui. Ça doit être une question d'âge. L'ancienne Première Prieuse me terrifiait, sans raison particulière. Une fois elle m'a taquiné là dessus, à un entraînement. C'était horrible.

Je passe pas beaucoup de temps avec les officiers. Pour ce qui est de mes tâches au Fort, je m'occupe de former les vicaires. Surtout les grands débutants. J'aime bien parce qu'ils sont terrifiés, donc calmes. Puis comme on parle de quelque chose que je connais et que j'apprécie, c'est pas trop éprouvant. Du coup je connais pas bien le grand chef, je sais pas trop ce qu'il trafique de ses journées. C'est pas moi qui lui ait appris la magie. Je le croise aux entraînements mais on apprend pas à connaître un gars en lui disant « vous pouvez me passer le couteau s'il vous plaît ? ». Bon j'ai eu de bons retours sur lui quand même. Un mec sérieux. J'ai entendu des vicaires potiner comme des lavandières sur sa vie sexuelle, comme si c'était un signe de puissance de fourrer son zgueg partout, mais c'est des névrosés ces gars là.

- Bonjour frère Otton. Vous venez vous entraîner ?

J'imagine que je dois lui proposer mes services. Quoi d'autre, sinon ? Je me vois pas faire du bavardage mondain avec le Premier Prieur. Il s'en fiche. Il doit penser à des choses très très importantes comme euh... l'armée toute entière. Un tas d'argent. Les princes et princesses. Le cygne confit qu'il a mangé à midi ou je sais pas quelle nourriture bourgeoise de ce style. Je sais qu'il est pas d'origine noble ni rien, mais c'est un peu intimidant quand même.

Je jette un coup d'oeil aux cellules au fond de la pièce. C'est important que le Premier Prieur ait des prisonniers frais pour s'entraîner. Le bâtiment est astucieusement conçu pour que le vent venant de la mer chasse l'odeur de merde pour qu'on soit pas incommodé. On oublierait presque qu'ils sont là. Mais est ce qu'il sait transférer la douleur ? Je ne connais pas le niveau actuel d'Otton en magie. Je ne l'ai pas croisé depuis longtemps, peut être qu'il me surpasse ! Ça me ferait vraiment chier d'être inutile au grand chef.

- Je euh... je ne sais pas si vous avez besoin de moi, mais je suis disponible... il y a de la potion dans le thé, là, si vous voulez.
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Otton Egidio
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MessageSujet: Re: J'ai pas d'idée. [Otton]   J'ai pas d'idée. [Otton] EmptyLun 19 Fév - 9:30

Si la charge de Prince, s'ajoutant à celle du Premier Prieur, empêchait Otton de s'entraîner autant qu'il l'aurait souhaité, il n'en demeurait pas moins qu'il devait le faire. Après tout, s'il s'avérait incapable de se battre correctement, à son âge du moins, il ne serait pas digne d'être un prieur, tout simplement. Les vétérans grièvement blessés et les retraités mis à part bien sûr, un soldat excelsien devait avant tout être capable de protéger les siens.

Heureusement, comme beaucoup des siens, le Premier Prieur avait l'entraînement en haut de la liste de ses passe-temps favoris, côte à côte avec l'entretien de son équipement militaire. Ainsi, même son léger penchant pour les pâtisseries passait globalement inaperçu. Jamais il n'eut de rouille sur l'une de ses lames et les boutons de son uniforme brillaient, sans parler de ses bottes.

Aujourd'hui, les choses étaient un peu différentes. L'emplacement de la salle d'entraînement des officiers, et surtout des vicaires vétérans, n'était pas un secret mais c'était une chose qui ne s'énonçait jamais à voix haute. On savait où elle était ou non et dans ce second cas, on finissait naturellement par l'apprendre en temps voulu. En général, quelqu'un de plus expérimenté vous l'indiquait ou, mieux encore, vous y emmenait avec lui.

- Frère Izei. Otton hocha la tête, en déboutonnant la veste de son uniforme.

Parmi les vicaires expérimentés, celui-ci était sans doute l'un des plus remarquables. Non seulement très endurant et talentueux dans le domaine de la magie de la Douleur, Izei Ingenoc maniait les armes à feux. D'après les rapports officiels, lorsqu'il apparaissait au milieu des ennemis, il se transformait en un tourbillon crachant des balles. En plus, il rendait chaque coup décuplé en termes de souffrance. Le genre d'hommes qu'on envoyait en première ligne lorsqu'il était question de faire un maximum de dégâts sans subir de pertes. Relativement peu nombreux, les prieurs devaient compter sur ce genre de talents pour l'emporter. Jusqu'ici et en mille ans d'histoire, ça portait ses fruits.

- Oui, ça fait longtemps que je n'ai pas pris le temps d'améliorer ma technique.

Outre le fait qu'il ne mangeait pas de cygne confit, Otton avait effectivement plein de choses à penser, entre la gestion du Prieuré et de ses responsabilités auprès de la Ville. Penser à l'argent, surtout en grandes quantités, était le propre des citoyens d'Excelsa, le Prince Prieur n'échappait pas à la règle. Une discussion banale était donc la bienvenue et, pour une fois, il avait le temps.

Son regard fut attiré par la théière. Ah oui, ce genre de potion. Il en avait déjà fait l'expérience, deux ou trois fois. Comme Otton ne se servait pas de son pouvoir pour se déplacer au quotidien mais uniquement au combat ou lors d'entraînements, les mutilations suffisaient. Son coup préférait était de s'entailler en dégainant son épée. Le temps qu'elle sorte entièrement du fourreau, elle était déjà sur la gorge de l'adversaire. Bien sûr, un bouton de chemise avec une pointe de fer à l'arrière était également une bonne façon de s'infliger assez de douleur pour parcourir quelques mètres. Certains prieurs attendaient d'être blessés au combat ou se laissaient toucher pour créer un élément de surprise supplémentaire, mais c'était dangereux.

- Merci, Frère Izei. Je suis certain que j'ai encore beaucoup à apprendre.

Otton se versa un petit bol de thé. Il n'avait pas besoin de souffrir des masses parce qu'il était incapable d'aller loin avec son pouvoir pour le moment. Avec le bol en main, il s'assit par terre, en face d'Izei, et attendit ses instructions. Après tout, la méditation et le contrôle de soi prenaient une part importante dans la maîtrise de leur art. Il e s'agissait pas de se charcuter ou de se droguer à tort et à travers.
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MessageSujet: Re: J'ai pas d'idée. [Otton]   J'ai pas d'idée. [Otton] EmptyLun 19 Fév - 13:27

Le premier Prieur s'assoit, après avoir bu un peu de potion. Aucune perte de temps. Voilà une attitude qui fait plaisir de la part du grand chef. Je plisse les yeux pour voir si sa position est correcte. Le dos droit, surtout. C'est très sérieux la respiration. Ça sert à quoi d'avoir des pouvoirs si on peut pas s'en servir parce qu'on s'évanouit à tout bout de champ à cause de la douleur ? Ça n'arrive pas si on a le contrôle de soi. Je me relève pour vérifier la position de ses lombaires du plat de la main. Même les vétérans peuvent se relâcher de ce coté là. Mais j'ai rien à redire. Pour l'instant.

- Hmm... vous savez transférer la douleur, je par… ah non ? Bah, c'est pour bientôt, j'en suis sûr. On m'a dit que vous vous entraîniez bien.

Oui, et ça fait bien plaisir. L'ancienne chef... disons qu'elle trouvait que la magie de la douleur faisait une mauvaise pub au Prieuré. Elle n'a jamais rien dit contre, évidemment, mais juste... c'était une impression que j'avais. Une impression horrible. Mais est ce qu'on devrait écouter l'avis d'un gars qui se sent jugé du regard par les animaux domestiques ? Je ne crois pas.

- Enfin on va commencer par... hm... respirez de la façon qui vous met le plus à l'aise, mettez vous en condition de... enfin ne bougez surtout pas. Voilà c'est ça la consigne : vous respirez et vous gardez une bonne position. Vous ne bougez pas.

Je pars déplacer des trucs et ramasser un morceau de craie en marmonnant tout seul. Je suis pas très doué en énoncé de consigne, mais on s'y retrouve au final. Je ne connais pas le niveau du Premier Prieur de toute façon, il faut bien que je l'évalue hein ? Je suis trop content. Je vérifie qu'il ne bronche pas quand je déplace une chaise. Mais il est pas assez mauvais pour bêtement perdre sa concentration à cause du bruit. C'est un bon chef ça.

Je mets une chaise au milieu de la pièce. La salle d'entraînement est très haute de plafond, afin de s'adapter à la pratique de la téléportation. Il y a des petits balcons, une corde, des lames, une poutre attachée au plafond par deux chaînes – des articles types accrobranche de l'extrême quoi. J'ai beaucoup de souvenirs de la poutre, en particulier, car j'ai eu beaucoup de mal à apprendre à me téléporter sur un truc aussi instable. Je lui dois une belle fracture du bras. J'ai gravé mon nom au plafond en étant debout dessus il y a très longtemps, un vrai gamin.

Je fais un parcours au frère Otton en faisant des croix à la craie sur les obstacles – la potion commence à faire effet sur moi. Je veux le voir se téléporter partout en l'air comme un cinglé. Il faut pas qu'il ait l'impression de perdre son temps avec moi, il en va de mon honneur !
Accroupi sur un balcon, je lui envoie une petite pointe de douleur par surprise. OK c'est bâtard, mais je lui ai dit de pas bouger non ? Sur un champ de bataille on ne le préviendra même pas qu'il y a des consignes. Puis ça m'entraîne moi aussi d'envoyer juste un peu de douleur depuis une position instable. C'est gagnant-gagnant, voilà. Et comme je m'y attendais, en le prenant en traître ça a marché. C'était pas un mouvement ample, mais je vois très bien de loin. Je retourne au sol.

- Les épaules ! Il ne faut pas rentrer les épaules comme ça ! Ça bloque tout ! J'en étais sûr que vous aviez ce réflexe, c'est très courant. Pas facile à surmonter si on a pas eu des cours de maintien depuis l'enfance mais... Vous gagneriez en endurance en l'éliminant complètement et... enfin j'ai un bouquin avec des exercices là dessus, très concis, je crois qu'il est...

Trop d'enthousiasme. Je me dirige sur une petite bibliothèque près des cellules pour fouiller dedans. Comme il arrive souvent quand on fouille dans des bouquins, j'en trouve trois autres en court de route qui me semblent pertinent dans le contexte. Et pour l'instant le Premier Prieur n'a fait que respirer.

- Vous faites des bonds à quelle distance maximum ? Et combien de fois ? Vous savez ? Et l'équilibre ? J'espère que vous ne vous entraînez pas que avec frère Roth, parfois il néglige complètement... enfin je veux pas dire que... bon, bref. La potion fait effet ?
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MessageSujet: Re: J'ai pas d'idée. [Otton]   J'ai pas d'idée. [Otton] EmptyLun 19 Fév - 19:21

Voilà pourquoi Izei avait la réputation d'être un excellent formateur. Pour peu qu'on avait de bonnes dispositions pour ce type de magie, il pouvait vous l'enseigner. Un petit facteur chance venait compléter un gros travail sur soi-même, bien sûr. Mais le frère ne perdait pas le temps. Les deux hommes ne se connaissaient pas assez pour avoir des sujets de conversation autres que leur travail et l'art de la guerre. Alors il font le premier en s'entraînant pour le second. La Persévérance.

Après avoir vidé son bol, Otton le déposa par terre à côté de lui et verrouilla son regard sur la colonne d'en face, comme s'il voulait faire un trou dedans. Ne pas bloquer la respiration, rester droit et détendu. Bien ancré dans le sol et toujours prêt à frapper ou esquiver.

- D'accord.

La fluidité de la hiérarchie du Prieuré avait ceci de bon que chacun était prêt, naturellement, à reconnaître l'autorité d'un frère ou d'une sœur dans tel où autre domaine. Chacun pouvait exceller dans un aspect de son art et être un parfait novice dans une discipline qu'il n'avait encore jamais pratiquée. Si le Premier Prieur et un cercle d'aînés détenaient un pouvoir décisionnel plus important, on ne pouvait pas nier que chacun devait parfois se taire et obéir. Pour le coup, il était surtout question d'améliorer un talent déjà existant... Mais Izei était certainement le mieux placé pour donner des ordres.

Pendant que l'autre prieur s'affairait dans la salle, Otton gardait son corps en état d'alerte. Il n'était pas certain du dosage de l'elixir qu'Izei utilisait et espérait juste que ça ne le frappe pas trop durement. Il était inutile de subir une douleur qu'on ne pouvait pas canaliser de toute façon. D'après ses souvenirs, ça devrait se répandre doucement, comme un feu brûlant à l'intérieur. Ce n'est pas ça qui se produisit.

Le Premier Prieur serre les dents mais son corps trahit sa surprise quand même. Le coup était brutal et trop soudain. Les remarques d'Izei confirment son soupçon : ce n'était pas la potion qui lui avait fait ça. Pas directement, en tout cas. Il corrigea sa position, tirant à nouveau les omoplates en arrière et reprenant quelques inspirations plus profondes.

Il finit par se maîtriser assez rapidement pour revenir à sa position initiale et continuer de se faire passer pour une statue. Le débit de parole d'Izei accéléra soudainement. C'était là un homme passionné, porté par l'amour de son Art. Un cœur brûlant dans un corps d'acier.

- Pas plus de cinq ou six, une dizaine de pas. C'était une estimation prudente, mais il valait mieux jouer la carte de la sécurité, cette fois. Cela faisait plusieurs semaines qu'il n'avait pas vraiment usé de son pouvoir. Alors autant ne pas forcer pour le premier entraînement sérieux, surtout avec un maître tel que celui-ci.

Pas facile de répondre lorsqu'on essaie de garder le visage le plus immobile possible... Ah. Enfin, l'effet se manifesta. Cette fois, la douleur venait vraiment de l'intérieur. Son sang charriait la souffrance dans tous les recoins de son corps. Sans être insurmontable, elle ne pouvait être ignorée. Il y avait là de quoi faire le parcours qu'Izei avait préparé juste avant.

Otton écouta attentivement ses consignes, explications et conseils.

A son signal, il se téléporta sur la première croix. En un instant, la douleur se fit plus supportable, sans disparaître. Elle revint rapidement à la charge. Cette fois debout, le Premier Prieur respirait plus rapidement, son regard fixé sur la croix suivante. Sur un tabouret. Clignant lentement des yeux, Otton échangea sa douleur contre un nouveau déplacement. Un de ses pieds faillit glisser, comme il n'était pas apparut bien au centre du peu d'espace qu'il avait à disposition. Il prit le temps de se concentrer avant de tenter l'étagère, mais finit par y arriver sans trop de mal.

La poutre suspendue, par contre, se présentait moins bien. D'une part, la fatigue commençait déjà à gagner ses muscles, prenant lentement la place de la douleur. D'autre part parce qu'il n'est pas uniquement question de magie ou de maîtrise de soi. Il y a aussi une part de souplesse voire carrément d'acrobatie qu'il n'est pas évident de mettre en oeuvre. Izei pouvait être assez précis pour que la poutre ne tremble pas lorsqu'il apparaissait dessus. Mais Otton...

Otton se balança pendant quelques secondes, sans aucune grâce, avant de chuter à la renverse. Il se réceptionna sur le dos, protégeant juste la tête. Comme s'il rebondissait sur un tremplin, il utilisa la nouvelle décharge de douleur pour revenir sur la poutre, cette fois près d'une des chaînes. Il l'agrippa et, même s'il n'avait pas bien fière allure, il s'immobilisa là.

Son dos allait être bleu, puis jaune, d'ici un jour ou deux mais il n'avait rien de cassé. Mais tous les mouvements allaient lui procurer de la douleur à souhait pendant une bonne dizaine de jours.

- Je pense pouvoir en faire encore quelques-uns...


Dernière édition par Otton Egidio le Mer 21 Fév - 14:36, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: J'ai pas d'idée. [Otton]   J'ai pas d'idée. [Otton] EmptyMar 20 Fév - 1:43

- Y a intérêt.

Je réponds ça machinalement au Premier Prieur, habitué aux tentatives de manipulation des étudiants surmenés. Surtout quand ils viennent de se viander.

- Ah euh pardon... d'habitude j'ai des élèves plus jeune.

Oui c'est pas gentil de faire des remarques à quelqu'un qui vient de se gaufrer. En vrai je suis agréablement surpris. C'est pas facile de se téléporter sur une poutre qui bouge après avoir bondit d'un rebord de quelques centimètres de large. Surtout quand on a pas que ça à glander. La politique, tout ces trucs très importants. Digérer le cygne confit. J'attendais pas un succès total.
J'ai observé beaucoup de chose pendant que le frère faisait son parcours. J'avais donné des consignes précises, genre « premier bond accroupi face au nord, puis ensuite debout vers la fenêtre ». C'était pour voir la position de ses pieds, à quel moment il prend ses inspirations, ce genre de chose. On peut se téléporter immobile et se téléporter au cours d'un mouvement. La seconde option nécessite beaucoup d'équilibre. Je vais pas te faire tout le cours, mais pour quelque chose qui a l'air aussi simple et fluide il y a beaucoup à prendre en compte à chaque instant. Je fais une petite liste mentale, comment aider le Premier Prieur à dominer cette putain de poutre ? Le grand chef doit être fort en magie, merde. Enfin... il est pas nul, mais « on peut toujours faire mieux » c'est un peu l'esprit de la maison.

De mon coté, j'ai aussi pris la potion, et j'ai aussi des pouvoirs à augmenter. Ça a été un des plus beau jour de ma vie quand j'ai réussi à transférer la douleur (je saignais la rage, coincé depuis six heures avec des prisonniers puants, c'est te dire le niveau de bonheur général), mais ça fait dix ans que j'en suis là. Ça me rend fou. Je peux pas me lancer dans les grandes manœuvres pendant que le chef est là, mais je peux au moins refiler ma douleur à un des prisonniers silencieux au fond. Le plus longtemps possible. Ça va m'entraîner à parler et à utiliser la magie en même temps. C'est pas un exercice que je fais souvent, ça.

- Hm... ce qu'on pourrait faire... on va travailler l'endurance, rien de fou. On va dire... quatre bonds, puis pause, puis quatre bonds, puis pause, et cetera. Sur... là, là, là et là.

Je fais une croix au sol, puis sur un tabouret, re au sol et sur un rebord pas très haut. Comme ça si il tombe il se fait pas mal. Là je veux pas de la performance mais de la régularité. J'explique mon plan pendant des plombes, en perdant le fil – parce que je me concentre sur autre chose en même temps, comme en témoigne le prisonnier qui commence à brailler. Je lui dis quand respirer, où qu'il doit mettre ses pieds, des trucs comme ça. Et pourquoi je trouve ça pertinent. C'est un adulte il a le droit de savoir, voire même de donner son avis si il se sent vraiment foufou – même si ça me rend encore plus confus quand je parle. Trop trop d'enthousiasme.
Mon plan à plus ou moins court terme c'est de lui faire faire ça jusqu'à ce qu'il en crève en braillant des encouragements/du chantage/des menaces. Diplomatiquement, bien sûr. Y a rien de tel pour progresser.
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MessageSujet: Re: J'ai pas d'idée. [Otton]   J'ai pas d'idée. [Otton] EmptyMer 21 Fév - 14:55

Otton expria par le nez, surpris et amusé à la fois. En effet, la dernière personne à lui avoir parlé de la sorte était la Princesse Aliénor dont il occupait actuellement le poste suprême au sien du Prieuré. Le frère Izei se confondit en excuses quasi immédiatement. Dans ce contexte, il est inutile de le réprimer. Pas de publique, ils sont seuls et dans un cadre propice aux remarques. Personne ne va s'en formaliser d'autant plus que les résultats d'Otton ne sont pas exceptionnels non plus.

Durant ses plus jeunes années, il passa beaucoup de temps à concevoir et appliquer la stratégie militaire urbaine et à jouer les gros bras de luxe pour sa Princesse et ses trois camarades. S'il était parfaitement compétent à l'épée et en termes de répression d'émeutes (accessoirement, il présentait plutôt bien en uniforme d'apparat), la magie avait longuement été laissée de côté dans ses entraînements.

Pour autant, tout ne semblait pas être à jeter. Malgré sa chute, supportable sur le moment mais dont il allait se souvenir, il était toujours debout. Heureusement que personne ne lui lançait pas de pierres ou ne tentait de lui tirer dessus. Pratiquement toute sa concentration était allouée au maintien de cet équilibre précaire qui l'empêchait de tomber une seconde fois.

Le Prince observa de haut les nouveau préparatifs menés par son confrère. De l'endurance. Pour un prieur, il en avait sans doute assez. Pour un vicaire, probablement non. En tout cas pas au même niveau que le frère Izei, si la moitié de ce qu'on racontait sur lui était la vérité. Un gémissement vint du fond de la salle... Ah oui, l'autre prieur ne négligeait pas son propre entraînement. Les vicaires rendaient, littéralement, chaque coup qui leur était porté. Les plus maîtres de cette magie ancestrale pouvaient tout simplement faire subir des blessures à leur place. Les souvenirs d'Otton concernant le dossier d'Izei étaient confus, impossible de se rappeler s'il avait développé ses talents aussi loin. Dans tous les cas, c'était là un homme qu'il valait mieux avoir dans son camp.

- Je vois.

Prudent et économe, Otton descendit sans faire usage de la magie. Au prix d'un effort considérable, il se suspendit à bout de bras à la poutre et se laissa tomber avec une certaine souplesse. Un atterrissage qu'il paya cher à l'instant suivant. Tous ses muscles endoloris accusèrent le choc à unisson, son dos se transformant en une plaque de douleur collée sous sa peau. Grimaçant et serrant les dents, le Premier Prieur se redressa et écouta attentivement, ne posant que peu de questions. Même s'il s'égarait un peu, Izei connaissait son travail, il était inutile de débattre avec lui sur les questions de magie.

- Bien.

Quatre bonds. Des séries de quatre bonds. Dit comme ça, ça n'avait rien de difficile. Mais en soi, c'était un exercice fait pour forger l'endurance à grands coups de marteau dans les tripes.

Encore bien chargé en douleur, tant grâce à la potion qu'à la chute, Otton démarra au signal d'Izei. Un. Deux. Trois. Une petite perte d'équilibre. Quatre. Ses pieds n'étaient pas placés de manière optimale. En combat réel, un adversaire un minimum réactif le ferait tomber à la renverse sans aucun mal. Otton jura intérieurement, écouta les conseils du formateur et se lança dans une seconde série.

Un. Trop sur la gauche. Deux. Trois. Quatre. Cette fois, il dut poser le plat de la main par terre pour se rattraper. Mais il se redressa aussitôt et poursuivit.

Un. Ce n'est que là qu'il remarqua que son visage suait à grosses gouttes. Deux. Les hurlements du prisonnier se firent plus forts, à moins que ses oreilles n'aient commencé à lui jouer des tours. Trois. En fait sa chemise lui collait à la peau à cause de la sueur. Pourtant, il avait froid. Très froid. Quatre. Retour au point de départ. A un pas près.

Les mains sur les genoux, Otton avait le souffle court. Étrangement, son corps ne le brûlait plus de douleur et même son dos semblait soulagé, comme s'il n'était plus là... La douleur avait été drainée hors de son corps. Peut-être aurait-il dû boire plus de ce thé... Mais pour le moment, il était hors de question de faire un bond de plus, sous peine de suffoquer.

- Je vous avais bien dit que cela faisait longtemps, frère Izei...
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MessageSujet: Re: J'ai pas d'idée. [Otton]   J'ai pas d'idée. [Otton] EmptySam 3 Mar - 13:30

L'autre particularité du Premier Prieur, c'est d'approcher de la quarantaine. C'est plus facile de presser un étudiant, avec sa capacité de récupération bien meilleure. Là, j'ai quelques scrupules. Et puis les vicaires ne font généralement que le boulot de vicaire, ils ne doivent pas diriger les armées, passer les petits fours et s'automutiler dans la même journée. J'ai jamais le problème d'un étudiant qui n'a plus l'âge de faire des saltos et que je dois laisser en état de gouverner. On me bouscule dans mon petit monde c'est déconcertant.

J'ai aussi mes problèmes. Faire de la magie en parlant, ça m'a demandé pas mal de concentration. Comme si je faisais du calcul mental en même temps. Mais là j'ai passé ce cap. Plus je prolonge l'effort, plus j'ai la sensation de me faire lentement étrangler. Je suis rapidement obligé de relâcher. Ça me met en colère et ça me frustre. Je regarde le mec plus très frais dans sa cellule en fronçant les sourcils – on les drogue pour qu'ils ne soient pas agaçants. Pourquoi j'arrive pas à faire mieux ? Y a un tas de mecs plus jeunes qui sont allés plus loin. Pas souvent, certes. Mais merde, j'y ai consacré ma vie. J'aurais moins de cicatrices si j'avais le pouvoir de refiler mes blessures à quelqu'un d'autre.

J'accueille le retour de la douleur avec un grognement. Le prisonnier que j'ai un peu secoué commence à sangloter.

- Ferme la.

Je lui fais mal pour qu'il arrête d'être agaçant, et par fierté, parce que je peux le faire. Même si ça compte pas parce que je n'ai pas battu mon record de durée de magie. Au début ça me chiffonnait de tuer les gens, ou d'en avoir en train de crever séquestré dans un coin de la pièce. Maintenant j'en ai plus rien à secouer. J'avoue que mourir en se faisant torturer par des étudiants, c'est pas la façon la plus sereine de quitter cette vallée de larmes, mais dans ces cellules on met quand même des meurtriers, des barbares, des gens qui ont fait un gros vandalisme contre la Ville. Les trucs que personne n'aime quoi. Heureusement on est rarement en rupture de stock de violeurs et tout ça. Ça serait pas pratique pour la magie sinon, on devrait se torturer les uns les autres. L'ambiance, après. Hein.
Mais revenons en au Premier Prieur.

- Ben je peux vous faire mal si vous voulez recommencer mais ça ne me semble pas... enfin j'ai du mal à envisager ce que... enfin pour en revenir à ce qu'on vient de faire...

Et là encore du blabla technique. Otton a tendance à se raidir avant les bonds, vu qu'il a pas pratiqué depuis longtemps, et c'est très fatigant de procéder comme ça. On peut pas se dématérialiser en faisant le constipé. Mais bref.

- … Enfin si vous faites ce genre d'exercice deux trois fois par semaine, les sauts deviendraient peut être plus confortables mais je ne sais pas si vous... vous avez besoin de la magie pour quoi faire en fait ?

C'est plus facile d'aider les gens quand on sait de quoi ils ont besoin, et j'ai un peu du mal à me projeter dans le cygne confit.
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MessageSujet: Re: J'ai pas d'idée. [Otton]   J'ai pas d'idée. [Otton] EmptyDim 4 Mar - 16:20

Le temps que l'instructeur finisse son propre entraînement, Otton reprit un peu son souffle. Le Prince se consolait en repassant en revue ses exercices d'escrime des derniers mois. Ils étaient beaucoup plus réguliers. Au moins, il n'était pas incapable de se battre et donc d'accomplir son devoir premier envers la Ville. Mais l'état de ses pouvoirs magiques laissait cruellement à désirer.

En combat réel, à ce stade, il pourrait sans doute surprendre un adversaire ne s'attendant pas à le voir se téléporter. Mais pour ce qui était de la précision dans le feu de l'action, il préférait ne pas y penser.

Un couinement attira son regard vers les cellules où on enfermait les condamnés à servir de cibles vivantes pour la formation et l'entraînement des vicaires. Une pratique brutale qui ne s'appliquait qu'aux pires déchets d'Excelsa, les meurtriers, les violeurs, les récidivistes les plus endurcis. Se retrouver ici était un sort peu enviable mais toujours mérité. C'était une condamnation à mort mais qui n'avait aucun rapport avec la guillotine. La décapitation était une délivrance, une suppression rapide des éléments indésirables. Mais si les vicaires étaient à court de... victimes, il fallait prononcer un verdict plus officieux mais menant vers le même résultat.

Otton leva la main pour remercier le Frère Izei pour sa proposition.

- Je crois que ce sera assez pour aujourd'hui. Je pense reprendre un entraînement plus régulier. Mais progressif.

Son aîné reprit le cours théorique que le Premier Prieur écouta attentivement. Même s'il n'avait pas de don pour les explications complexes, Izei était incontestablement un vicaire expérimenté et sa technique était excellente, appuyée par un talent naturel. Otton prit note des remarques.

- Oui, j'hésite toujours avant le saut et je me sens un peu tendu. Est-ce que vous auriez des exercices de respiration à me recommander en plus de la pratique ?

A part les rituels d'initiation à la magie de la Douleur, le Premier Prieur n'avait pas vraiment eu l'occasion de passer beaucoup de temps parmi les vicaires. Certaines de leurs techniques pour augmenter l'endurance et supporter davantage de douleur étaient très simples lorsqu'on avait l'habitude. Mais il fallait les connaître et y consacrer du temps. Qui de mieux qu'Izei pour le conseiller de ce côté ?

- Je m'en suis toujours servi qu'en combat rapproché. Atteindre une cible éloignée, esquiver les coups. Il s'assit sur le tabouret le plus proche. Maintenant qu'il avait repris son souffle, il pouvait le faire dignement. Quelques minutes plus tôt, il se serait affalé comme un ivrogne. Son dos lui rappela douloureusement sa chute alors qu'il tira sur les omoplates pour le remettre droit. - Je ne voudrais pas perdre mes acquis. Éventuellement être capable de rendre les coups qu'on me porte. Enfin,
je vais commencer par atteindre plus d'endurance et de fluidité, je pense.


Un coup de vent venu depuis l'Océan apporta un peu plus de fraîcheur dans la salle d'entraînement et Otton sourit, ravi de cette météo qui n'allait plus durer très longtemps. Bientôt la chaleur allait revenir sur Excelsa, après ce bref répit, et il aurait constamment trop chaud au moins en journée. Parfois la nuit aussi.

- Vous vous en servez pour vous déplacer en ville ? Ça pourrait être un bon exercice aussi. De temps à autre, au moins. Ce serait sans doute peu pratique d'arriver partout par surprise et totalement essoufflé. Mais pour certaines des sorties nocturnes ou pour franchir une volée d'escaliers ou deux plus vite... - Votre potion, vous en avez toujours sur vous ou bien... ?

Ils avaient tous des cicatrices, vicaires ou non. Mais chacun avait sa technique pour se faire mal sans se rendre infirme. Izei devait sans doute en avoir plus d'une à recommander.
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Izei Ingenoc
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MessageSujet: Re: J'ai pas d'idée. [Otton]   J'ai pas d'idée. [Otton] EmptyMer 7 Mar - 8:45

- Ah je vous ai rapporté ce bouquin là tout à l'heure... il est pas très long regardez. Le titre c'est quelque chose comme « de la relaxation », je vois pas j'ai pas mes lunettes. C'est majoritairement une liste d'exercices de visualisation pour être détendu avant de bondir. Après ça devient un réflexe on y pense plus. C'est idiot comme tout mais ça m'a bien aidé. Bon, le Frère qui a écrit ça était aussi littéraire que moi visiblement, rien que le titre... des fois faut un peu s'accrocher sur les phrases longues. Mais en fin de compte c'est des petits trucs genre penser à une plage ensoleillée avec le vent, l'odeur et tout et... enfin je raconte très mal mais c'est bien.

Je suis un lecteur lent mais persévérant. Je suis pas analphabète si on me coupe l'index, mais pas loin. Ne te moque pas, c'est pas si mal quand on a appris à lire à quinze ans. Il faut dire que j'ai un peu que ça à foutre de ma vie privée, décoder les délires de mecs morts depuis un paquet d'années. Je fais pas ça avec méthode, c'est juste un loisir. On sait rigoler dans le coin hein ?
Le Premier Prieur me parle de mes déplacements en ville. Je le comprends, c'est le truc le plus génial du monde (à mes yeux de grand fêtard évidemment). Je peux pas lui dire que mes bonds sont facilités par le fait que j'ai la très très sincère envie de disparaître dès que je sors du Fort. Ça ne le regarde pas. Mais j'imagine le chef circuler en ville grâce à notre magie... Ça c'est classe. Ça leur en foutrait plein la vue, aux « autres ». Je sais à peine qui on a comme Princes et Princesses (il y en a tout le temps des nouveaux c'est fou), mais je doute pas de leur nature d'abrutis inconséquents. Qu'est ce qu'on en a à foutre de l'art et des étrangers, je te le demande. Ils ne savent pas s'occuper utilement ces gens.

- Oui, mais je ne vous conseille pas de partir du Fort. Il y a un gros dénivelé jusqu'à la ville, la moindre erreurs se paye avec plusieurs mètres de chute. La Borée c'est mieux, les rues sont étroites et les toits tous à la même hauteur, quasiment. J'envoie toujours les étudiants là bas j'ai jamais eu d'accident.

Et la question suivante de frère Otton... ah là là. Bon déjà je peux pas répondre « non, parce que la potion me file la diarrhée, rien qu'en en ayant bu un peu tout à l'heure j'ai déjà la taupe au bout du tunnel ». En retournant la phrase dans tous les sens dans la tête, même une réponse comme « non, je ne supporte pas certains effets secondaires » me semble impliquer beaucoup trop d'excréments pour une discussion avec un supérieur hiérarchique. J'ai beaucoup de timidité pour tout ce qui est corporel. Je ne suis pas vraiment un exemple en matière d'automutilation, de façon globale. Du coup je commence à faire des trucs de mec nerveux comme tirer sur mes manches.
Faut comprendre qu'on ne se fait pas mal des années durant sans que ça se paye. Des vicaires qui meurent d'une infection, d'une hémorragie ou d'une crise cardiaque sans qu'un ennemi ne les aient approché, ça arrive. Et ça fait chier. Ça explique en grande partie la rareté de l'espèce. Il y a des petites parties de ma peau que je ne sens plus parce que j'ai trop abusé, et que les nerfs sont foutus – en cas de brûlure par exemple. La brûlure, c'est facile, la douleur dure longtemps, du coup j'en ai fait n'importe quoi. Et puis un médecin m'a expliqué un jour que le cerveau lâche un peu de substance qui fait rigoler quand on a très mal. Et ça expliquerait le coté addictif qui rend fou. Cette histoire m'a semblé sale et déshonorante, alors je dis qu'elle est fausse.

- Ben euh... la potion me rend souvent malade, alors je me sers plutôt de ça. Ils en remettent des neufs dans le tiroir là bas des fois, ils sont emballés. Prenez plutôt la potion si vous avez le choix. Sinon, si j'ai vraiment rien sous la main je me brûle un peu, ça peut me faire tenir dix minutes, facile.

Je sors le silice d'une bourse à ma ceinture. C'est une bande de maillons en métal avec des petits piquants, ça se met autour d'un membre, attaché serré par des bandes de cuir. Je t'ai déjà expliqué qu'on a découvert que les vicaires mourraient moins si ils s'échangeaient pas leur matériel et leurs maladies. Et quand t'explique un truc scientifique à des illuminés religieux, ça donne de la superstition. En l'occurrence, j'ai toujours l'anxiété quand je sors mon couteau ou un autre truc qu'un Prieur se jette dessus pour le lécher ou le couvrir de merde. On m'a vraiment terrifié avec ça pendant des années. Du coup une fois que j'ai montré cet objet intime à mon chef je le range très vite. On sait jamais. Les maladies sont partout. Comment savoir ? En plus il a déjà probablement le sien.

- Les autres... enfin vos collègues... enfin je veux dire les Altesses. Je ne sais pas. Enfin bref. Ça ne leur fait pas mauvaise impression ? Enfin dans la population la magie c'est pas très... ils ne se rendent pas compte que... que ça vaut le coup quoi. On va pas se mentir. Je dis pas que les Altesses sont idiots ! Mais j'ai jamais rencontré quelqu'un en dehors du Fort qui... enfin vous comprenez quoi ? Je me pose souvent la question.
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MessageSujet: Re: J'ai pas d'idée. [Otton]   J'ai pas d'idée. [Otton] EmptyMer 7 Mar - 14:56

Otton prit le livre, jusque là posé sur le côté, et parcourut la couverture. "De la relaxation et de la gestion des tensions musculaires". Si ses yeux étaient en parfait état, le Premier Prieur n'était pas un grand lecteur. Il suivit, bien entendu, un parcours complet à son entrée en noviciat. Quelques lectures au-delà de l'obligatoire sont venus compléter ses connaissances notamment martiales et techniques. Il avait, notamment, une vague idée des calculs accompagnant l'utilisation de l'artillerie.

Enfin, l'ouvrage conseillé par Izei n'était pas bien épais, il ne devrait pas poser de problèmes. Ceux-là commençaient quand on demandait à Otton d'écrire beaucoup. Il avait toujours du mal à tenir la plume et construisait ses phrases lentement et sans style. Ses messages étaient factuels et concis et il déléguait souvent la rédaction des documents plus importants, se contentant de relire et de signer. Son rang exigeant un minimum de connaissances en terme d'arts, il développa un intérêt pour ceux qui nécessitaient un maximum de passivité de sa part.

- Eh bien j'en ferai mon livre de chevet dans les prochains jours. Merci, frère Izei. Il plaça le livre sur la chaise, à côté de la veste de son uniforme. Je ferai attention. Je pense que l'ascenseur suffira. Et le trajet jusqu'à la Place Saint Gabriel sera un bon début pour moi.

Inutile de forcer. S'il faut surprendre les gens, autant le faire avec dignité. Si c'est pour arriver essoufflé et couvert de sueur, autant y aller à pieds. Mais si ça permet de raccourcir les trajets sous le soleil de plomb qui s'abattait régulièrement sur la Ville durant la majeure partie de l'année... C'était une bonne chose qu'il fallait tenter. Les réticences d'Otton étaient surtout d'ordre moral. Pouvait-on utiliser un tel pouvoir à des fins aussi frivoles ? Ce n'était certainement pas le comble de la discipline, mais il fallait bien s'exercer. Et en tant que Premier Prieur il ne participait pratiquement plus jamais aux opérations sur le terrain. Autant faire le nécessaire dans la vie courante.

Ah oui. Encore une fois, sans être très familier avec cette pratique, il la connaissait. Après tout, à force de vivre au Fort, on finissait par vois tout un tas de choses de la vie quotidienne des vicaires. Surtout quand on en était un soi-même, même à temps partiel. Avoir ce genre d'objets sur soi à tout moment pouvait tout de même constituer une gêne pour quelqu'un devant faire principalement du travail de bureau... Mais cela ne pouvait pas faire de mal d'en posséder un.

- Je vois, j'en prendrai un en partant. S'il disposait de quelques petits objets personnels permettant l'automutilation, le silice n'en faisait pas partie. Quel que soit le jugement d'Izei sur la question, il ne jouaient pas dans la même ligue, question magie. La potion devrait suffire pour les rares déplacements et les entraînements. Pour ce qui était des situations d'urgence... Otton ferait avec les moyens du bord. En général, je tente de m'entailler avec mon épée, en dégainant. Ou de profiter de l'environnement pour me faire mal d'une autre façon.

Cela était peut-être très amateur, mais c'était presque ce qu'Otton était. Surtout comparé à un vicaire expérimenté et compétent comme Izei. Après, il fallait éviter le titre de "Prince Masochiste", dans la presse. L'opinion des autres Princes importait peu, en réalité. Le Prieuré assurait leur sécurité et ils devaient être contents que cela soit le cas. Elikia Lutyens, sans doute le moins bien disposé à l'égard des prieurs était aussi celui qui pratiquait une forme de magie. Il n'avait donc pas à dire grand-chose.

Mais l'inquiétude du Frère Izei était compréhensible.

- Ce qui importe le plus pour eux, c'est que nous fassions notre travail. Chacun a sa manière de servir Excelsa. Celle-ci est la nôtre, Frère Izei. Notre douleur ne vaut pas mieux que celle des ouvriers du Manufacturier. Il réfléchit un instant, s'imaginant la réaction du Prince et des deux Princesses restant, face à la magie du Prieuré. L'automutilation ternira toujours un peu notre image. Mais elle est parfois nécessaire. Je pense que c'est l'opinion des Princesses. Quant au Compositeur, j'ignore quel est son avis. Mais c'est un sorcier, à sa façon, et je pense qu'il puisse comprendre la nécessité du Sacrifice dans la pratique de notre Art.

Il y aura toujours des gens pour avoir peur ou montrer les vicaires du doigt. Mais une petite troupe se manifestant soudainement au milieu d'un groupe de suspects, les armes prêtes à l'usage, ça aura toujours son utilité. Pareil pour l'abordage des vaisseaux ennemis. L'effet de surprise ne pouvait être négligé. Et quelle prodigieuse efficacité dans les techniques de la guerrilla urbaine. Lâchés sur les toits et dans les ruelles, les prieurs transformeraient chaque recoin de la Ville en l'enfer sur terre pour tout envahisseur. La présence de vicaires rendait toujours ce genre de manœuvres plus faciles. C'était là tout ce qui comptait.

- Il ne faut pas se servir de ce pouvoir à la légère. Mais tout ce qui peut augmenter notre performance sur le terrain est bon à prendre.

La confusion dans les propos d'Izei n'avait rien de surprenant. Les rangs du Prieuré étaient à l'image de la société : tout le monde ne pouvait pas être un grand orateur avec un sens aigu des convenances. Ils n'étaient que deux prieurs, il n'était donc pas nécessaire de se formaliser pour ce genre de familiarité. Otton nota cependant de ne jamais demander à Izei de participer à des cérémonies officielles. Ce n'était pas sa place.

- Même s'ils pouvaient se rendre compte que ça vaut le coup, pensez-vous qu'il serait bon de partager ce pouvoir avec eux ? La réponse était assez évidente. Les gens à l'extérieur de ces murs n'ont pas besoin de comprendre.
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MessageSujet: Re: J'ai pas d'idée. [Otton]   J'ai pas d'idée. [Otton] EmptyMer 28 Mar - 19:58

- Euh... Non ? Ah pardon c'était une question rhéto... ah zut pardon je voulais pas vous couper la parole.

Après s'installe un petit silence parce que frère Otton n'a pas l'air de parler pour qu'on lui réponde. De toute façon je n'ai pas grand chose à dire. Je ne veux pas voir ces gens, je ne veux pas les connaître. Ils n'ont probablement aucune envie de ma compagnie non plus. La ville continue de tourner en dépit de la folie évidente des maboules qui vivent à l'extérieur. Tu as remarqué ? Moi aussi. Je pressens que toute l'humanité ne peut pas vivre comme moi mais j'en comprends mal les raisons. On glisse sur un terrain que je ne maîtrise pas. De toute façon on ne me demande pas d'aller convaincre personnellement chaque citoyen de mon utilité. On ne me demanderait même pas de faire un coucou de la main à une Altesse depuis le toit du Fort, pour être honnête. Depuis le temps que je suis là on me connaît.

Je m'étire. Le thé fait encore effet dans mon organisme. Ça fait comme une sensation de brûlure qui circule partout. J'ai l'habitude alors je n'ai pas de comportement indigne comme grimacer ou me tortiller sur place. C'est bon pour les novices ça. Le grand chef n'a plus de jus mais moi je suis encore chaud, donc. C'est frustrant. Je me lance dans des manœuvres mentales pour transformer la phrase « mais vous pouvez vraiment pas vous bouger le cul » en une version compatible avec des oreilles hiérarchiques. Mais la seule option que mon cerveau propose c'est de rajouter « s'il vous plaît » à la fin. Ça ne la rend pas acceptable, j'en suis à peu près sûr, même en le disant très gentiment. J'ai pas grand chose d'excitant dans mes journées et emmener le Premier Prieur dans un grand parcours de téléportation ça m'aurait fait la semaine. Le mois. L'année.

Et bon là encore on se retrouve dans une situation que mon génie relationnel a du mal à gérer. On est dans ma salle. Y a pas mon nom dessus mais c'est l'endroit où je me sens le plus à ma place pour glander. Je pourrais m'entraîner encore un peu, lire, aiguiser mon matériel, passer la geôle inoccupée au jet (ça fait un moment que je le procrastine ça) ou déprimer en regardant dans le vide, mais voilà, frère Otton est là. Je vais pas me mettre à faire des trucs pendant qu'il regarde. Normalement je devrais dire une phrase qui fait la transition (type « au revoir ») et il partirait faire ses propres affaires, à un moment ou à un autre. Pourquoi il resterait là ? L'instant de silence a duré une seconde de trop et je me sens piégé. Le cerveau déraille et c'est l'heure de sonner la retraite. OK je vais sortir, je lui laisse la salle. C'est pas la mienne à moi de toute façon, ça serait plutôt la sienne, si il fallait écrire un nom dessus. Voilà je lui rends.

- Euh... j'imagine que vous n'avez plus besoin de moi si vous... enfin la plupart du temps je suis là, les livres aussi, voilà voilà. Je vais aller faire mes... mes trucs, quoi.

Et je me barre en me téléportant par la terrasse. Au moins, ça, c'est pas bizarre dans le coin. Je bondis de rebords de fenêtres en rebords de fenêtre pour descendre. Il y a beaucoup de vent et pas beaucoup de place, c'est pour ça que je ne le recommande pas à un débutant en locomotion magique. On voit rien parce qu'on a les yeux qui pleurent, et à mi chemin on se rend compte qu'on est très très fatigué et que les fenêtres ne s'ouvrent pas de l'extérieur. Moi je connais tout le bazar par cœur évidemment.
Mon objectif c'est la falaise en dessous du Fort. Il n'y a rien dessus à part des oiseaux. Pas de plage. Trop de cailloux pour les bateaux. C'est l'objectif défensif du truc en même temps. C'est aussi un excellent endroit pour être tout seul quand on vient de dire au grand chef qu'on avait un truc à faire alors que non.
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